chapitre 13

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Je me réveille avec un mal de tête d'une intensité que je n'ai jamais connu avant. Mon ventre me brasse et je mets plus d'une vingtaine de minute avant de me résoudre à me lever. Calum n'est plus dans la chambre et je présume qu'il est sûrement dans son salon à m'attendre.

J'emprunte un t-shirt à Calum assez grand pour qu'il m'arrive juste au-dessus des genoux et que je puisse enlever ma robe qui sent une odeur forte d'alcool, mélangée à la sueur et à la cigarette.

Quand j'ouvre la porte de la maison, ma mère est en train de regarder la télévision. Elle me sourit avec des yeux remplis de malice. Elle sait très bien pourquoi je ne suis pas rentrée à la maison, j'en suis certaine. Elle m'embrasse sur la joue pour me dire bonjour. Elle est presque aussi petite que moi, et ses cheveux longs et bruns viennent me caresser le visage. Je pose mes yeux sur elle, un peu plus longtemps que prévu. Son sourire m'attendri et je ressens une vague d'amour envahir ma poitrine. J'admire tellement ma mère, tout ce qu'elle a fait pour nous. Elle a travaillé tellement dur pour pouvoir nous offrir une belle vie après le départ de mon père. J'aimerai lui dire à quel point je lui suis reconnaissante. 

Nous mangeons en famille, enfin ce qu'il en reste. Avoir ma mère et Harry à la maison est un grand bonheur pour moi. Elle est si souvent vide et froide, mais quand ils sont là elle devient mon endroit préféré au monde. Harry nous parle de son travail et de son habitation avec Astrid, sa copine. J'avais eu l'occasion de la rencontrer j'admirai Astrid. C'était une femme forte et elle ne se laissait jamais marché sur les pieds, surtout pas par mon frère. Je voyais bien qu'elle aimait mon frère par-dessus tout, juste dans sa manière de le regarder c'était flagrant. J'espère que quelqu'un me regardera de la même manière un jour, moi aussi. C'était leur relation qui me faisait continuer à croire en l'amour. Après la séparation de mes parents, je m'étais persuadée que l'amour n'était qu'un fardeau qui ne finissait jamais réellement bien. Mais Astrid et Harry s'aimaient tellement que je pouvais que croire en les bienfaits de l'amour.

Je ne parle pas à ma mère du coup de fil que j'ai reçu de mon père. Je sais que même si elle fait comme si de rien était, elle souffre encore de son divorce et de la situation dans laquelle notre père nous a m'y, Harry et moi.

Le lundi arrive bien trop vite à mon goût, et j'ai l'impression de ne mettre toujours pas remise de la soirée du samedi soir. Les garçons me charient quand il me voit au lycée, racontant les anectodes de ce que j'ai pu faire quand je n'étais pas dans mon état normal. Je grimace en entendant cela, mais j'essaie de ne pas avoir honte. Après tout, il faut bien que je m'amuse. Lors du repas, j'observe Michael et Calum, et j'essaie d'entrevoir ce que je n'ai pas su voir avant. Leurs interactions sont naturelles, mais leurs regards sont puissants. Je n'en reviens pas de ne pas l'avoir remarqué plus tôt. 

La semaine passe, et comme à leur habitude les garçons me proposent de sortir samedi soir. Je refuse d'abord puis étant forcé par ma mère à y aller, j'accepte.

- Tu n'es pas sortie de toute la semaine après les cours pour être avec moi. Profite au moins d'une soirée avec tes copains El !

C'est ainsi qu'à 18h, l'éternel et habituel coup de klaxon de la voiture de Calum m'indique qu'il m'attend devant chez moi. Je fais un bisou à ma mère, et grimpe dans la voiture grise où Cal m'attend.

Nous nous étions mit d'accord pour qu'on passe chez lui avant, afin de manger et se préparer ensemble. Quand j'arrive chez lui, j'ouvre la porte et me mets à l'aise. Je sais que son père travaille de nuit et croiser sa mère ne me dérangerait pas : nous avions sympathisé et c'était désormais l'un des rares adultes avec qui j'étais capable de parler sans rougir. 

- Ta mère n'est pas là ? je demande à Calum, un brin déçu de ne pas pouvoir discuter avec cette dernière.

- Non elle revient vers 20h, elle est partie emmener ma sœur chez un docteur pour les yeux. Tu n'as pas ton sac à dos avec tes affaires ?

- Un docteur pour les yeux, c'est un ophtalmo Cal... Et non, je l'ai oublié à la maison. On repassera par chez moi avant d'aller à la soirée.

Je m'apprête à m'assoir dans le canapé quand je vois d'un coin de l'œil une chevelure rousse qui rentre dans la maison, suivit par Michael. Je reconnais la soi-disant ex de Calum. Soudainement, je ne me sens plus très à l'aise dans cette maison. Je sais que Tara est une amie des garçons, mais nous n'avons jamais vraiment parlé toute les deux. Et étant loin d'être une fille du genre à me faire de nouveaux amis, je sens montée en moi une angoisse en moi. 

Elle ne parle pas et fronce les sourcils. Je m'apprête à sortir du silence pour la saluer, mais elle prend les devants et parle en première.

- Ariel, tu viens avec moi. Vous, elle désigne les deux garçons, vous parlez.

Et sans que je puisse réagir elle m'attrape la main et m'entraîne à l'étage, sous le regard consterné de Michael et Calum. 

Couleur Grenadine - 5SOSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant