Chapitre 5

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Victoire, mon cher journal !

J'approche de ma chère sœur que je ne connais pas.

Je suis montée dans un wagon et me suis cachée derrière des caisses. C'est moins effrayant que je ne l'imaginais une fois à l'intérieur. J'ai eu peur quand j'ai entendu des voix, je me suis imaginé que deux hommes allaient monter dans le wagon pour prendre les caisses, mais non, ils ont simplement refermé la porte. Je me suis tout de même cachée sous une bâche.

Je ne suis pas en train d'écrire droit, je le sais, il fait sombre sous la bâche, mais je suis au chaud, ça fait du bien. Il y a eu beaucoup de bruits et de secousses il y a un moment, j'ai failli crier, j'ai été surprise, mais le train continue d'avancer ! J'écris en pleurant de joie, cher journal. J'ai réussi ! Je suis la plus forte et la plus intelligente. Ma sœur sera fière de moi. Je vais m'endormir en sécurité. Les secousses sur les rails me bercent, je m'endors. Peut-être serai-je arrivée à Los Angeles demain. À quelle vitesse roule un train ? Je n'aimais pas cet exercice avec le train A et le train B. J'aimais bien l'école, mais pas les cours. En fait, je déteste l'école.

Nous verrons demain si le premier jour de ma nouvelle vie commence, sinon ce sera après-demain.

Le train ne bouge plus !

Je suis sortie de ma cachette et j'ai essayé d'ouvrir la porte coulissante pour voir ce qui se passe, mais elle est trop lourde. J'en ai profité pour aller faire pipi dans un coin à l'autre bout de ma cachette. Je n'ai plus de mouchoirs en papier pour m'essuyer. Je me sens sale, il y a tellement de poussière et de cambouis dans le wagon. J'entends du bruit dehors !

Il y a quelqu'un dans mon wagon. La porte s'est ouverte et refermée. J'entends des murmures. Je veux juste qu'il reste loin de ma cachette. Je pense qu'il est assis près de l'endroit où j'ai fait pipi. Beurk !

Le train repart !

Dans le wagon, dans l'obscurité, j'ai perdu la notion du temps. Est-ce que cela fait quelques heures ? Une journée ?

J'ai faim.

Je ne me sers plus de la faim pour savoir l'heure, j'ai moins faim qu'avant. Une barre de céréales par jour. Donc au moins un jour, mais avec le stress... peut-être même deux.

J'ai faim et je ne peux pas manger. Il entendrait le bruit de l'emballage de ma barre de céréales. Je vais attendre qu'il dorme. J'essaie de ne pas rire, mais il fait des bruits étranges.

La porte ! Il a ouvert la porte ! Pendant que le train roule en plus ! Il est fou !

Sentir l'air frais, ça fait du bien. Je ne dirai pas que ça sent mauvais dans le wagon depuis qu'il est monté, mais si, quand même.

J'ai besoin de me lever, mes jambes me font mal à rester dans la même position.


Second chances Tome 3/6 : CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant