One year (NaLu)

CHAPITRE 44

PRÊTE POUR LE DÉPART

Tara marche quelques pas devant moi tandis qu'intriguée, j'observe le dédale d'allées peuplé d'une vaste foule. Captivée par l'ampleur de ce centre commercial, je baisse la tête jusqu'au cœur de celui-ci accueillant une verdure éblouissante et une imposante fontaine marbrée. L'immensité du lieu est surprenante et l'idée de me promener au sein d'un mall particulièrement huppé me donnerait presque une migraine. Mis-à-part ce détail, une boule de joie serre mon ventre alors que je relève la tête vers mon accompagnatrice. La sensation familière de flâner, faire du shopping et de s'amuser s'empare de moi lorsque j'accélère pour la rejoindre.

— J'ai cru que je t'avais perdue, souffle-t-elle en posant sa main contre son cœur.

— Aucune chance, je garde bien mes yeux rivés sur toi, rétorqué-je malgré le souvenir de mon attention axée sur tout ce qui se formait face moi.

— Il faut croire que je suis traumatisée. C'est plus rare maintenant, mais avant je venais souvent ici avec Wendy. Quand elle avait six ans elle s'est perdue et j'ai passé une bonne heure à la chercher sur le même étage.

— Oh, je me doute que vu l'immensité du centre, tu avais dû te dire qu'elle était restée au même étage.

— Exactement. Quelle surprise de conwtaster qu'elle était assise au début de la galerie spécialisée en confiseries deux étages en-dessous, répond Tara en levant les yeux au ciel.

Je ris, amusée. Aujourd'hui Wendy ne nous accompagne pas, trop occupée à profiter de son samedi avec son père. Le voir en repos est une chose rare et je comprends facilement qu'elle puisse préférer passer du temps à ses côtés.

Natsu, lui, n'est pas rentré hier soir. Je ne sais pas ce qu'il pense, comment il se sent ni même si l'histoire de la compétition manquée l'affecte toujours autant ; certainement que oui. Il traîne drastiquement moins souvent avec le groupe après les cours, et je suis tiraillée entre l'idée qu'il le fasse afin que nous ne soyons pas écrasés sous la gêne, ou s'il a tout simplement besoin d'air et de prendre ses distances avec nous. Combien de temps cette situation durera-t-elle ? C'est ce que je me demande lorsque nos yeux se croisent chaque soir. Cependant, bien que soucieuse de lui, je préfère paraître un peu plus égoïste que d'ordinaire en me concentrant sur mon présent et mes projets. J'ai confiance en lui, je sais qu'il parviendra à aller de l'avant.

— Je te préviens : Aucun « non, c'est beaucoup trop » ne sera autorisé aujourd'hui, me prévient Tara en croisant mon regard rieur.

— Pourtant je pense qu'à juste titre, ces mots sortiront de ma bouche.

— Je veux absolument te faire plaisir, tranche-t-elle. Si tu ne veux pas que je t'achète plus que prévu à la base, ne regarde aucun vêtement pendant plus d'une seconde. Sinon, trop tard.

— C'est une règle impossible, boudé-je.

— C'est bien pour ça que je l'ai instaurée, s'amuse-t-elle. On arrive bientôt au magasin que je voulais te montrer, les longues heures de torture sont terminées.

Dans l'esprit de Tara, faire les magasins avec elle et pour elle s'est présenté comme un supplice interminable. La réalité que je m'épanche de lui rappeler depuis tout à l'heure, c'est que ces instants à observer les nouveautés, les fringues luxueuses et les accessoires typiquement américains ont été particulièrement distrayants. Je me contente de hocher la tête de gauche à droite sous sa remarque, un léger sourire au coin des lèvres.

Je devine l'entrée du magasin lorsque Tara ralentit le pas. Papillonnant des cils, les mannequins merveilleusement bien vêtus et la diversité de styles sont les premières choses me frappant.