Chapitre 30

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Caitlyn


C'est étrange de rentrer chez soi après des mois d'absence. Depuis l'atterrissage, Siobhan regarde partout, les yeux et la tête sans cesse en mouvement. C'est la première fois qu'elle prenait l'avion. Elle avait vu Paris dans des films, mais la réalité était toute autre. Le monde, le bruit, les odeurs, la vitesse. Même les piétons marchent vite. Les voitures arrivent de tous bords, ça klaxonne, ça gueule, ça s'insulte. C'est Paris, c'est la France.

« C'est... quelque chose, » dit-elle, les jambes flageolantes en sortant du taxi. « Tu m'avais prévenue pourtant, mais le voir, c'est différent.

— Viens, c'est ici que j'habite, » dis-je en pressant un bouton, et en poussant une lourde porte.

« C'est à toi ? » demande-t-elle étonnée en franchissant la porte, en attendant qu'elle se referme.

« Ah non, je ne suis pas riche. Nous sommes plusieurs locataires. J'habite au troisième étage, sur le côté. Je n'ai pas de voisin en face, et j'ai une terrasse. Attends, je vais voir la concierge. »

Après avoir récupéré mon bac de courrier, mes clés, et l'avoir remerciée d'avoir pris soin de mon appartement, nous montons, je lui déconseille l'ascenseur. Tout l'intrigue et à travers ses yeux, je prends plaisir à redécouvrir mon appartement.

« Siobhan ? » l'appelai-je en l'enlaçant alors qu'elle regardait Paris depuis la terrasse. « Ça va ?

— C'est... stressant. Il y a beaucoup trop de monde, l'air sent mauvais.

— C'est Paris, mon amour.

— Tu as vu la couleur de l'eau, comment ça s'appelle ?

— La Seine.

— Oui, c'est sale. L'eau du Loch ou de la rivière Finnan est beaucoup plus propre et belle.

— Je sais. Es-tu fatiguée ? As-tu envie de sortir ?

— Je ne sais pas si je serais capable, là tout de suite, d'aller sur les rues des magasins.

— Viens chez moi, à la librairie, c'est plus calme.

— Ok.

— Tu veux me faire plaisir ? On va faire la surprise à Marie. C'est toi qui appelles et tu lui dis qu'on est là.

— Trop drôle. Tu m'apprendras encore des mots de français ? Mairead m'a dit que tu as appris à tout le monde. J'ai oublié ceux que tu m'avais appris quand nous étions petites.

— Je t'aime.

— Je t'aime, » répéta-t-elle en souriant, avant de déposer tendrement un baiser sur mes lèvres.

« Moi, je trouve que simplement ce mot-là est parfait. Allez, on appelle.

Siobhan se place contre une porte, laissant peu d'indice à Marie pour reconnaître mon appartement.

« Hey, Marie. C'est Siobhan.

— Euh, salut, » répond Marie, intriguée. « Ça va ? Il est arrivé quelque chose à Kate ?

— Non, j'avais envie de te parler. Je viens d'arriver, » explique-t-elle en bougeant un peu dans l'appartement.

« C'est super. Arriver où ? » demande Marie, ne comprenant pas ce qu'il se passe. « Attends une seconde, tourne-toi un peu. Stop ! Je connais ce vase, c'est le même... C'est pas vrai ! Tu es chez Kate ! Kate ! » crie-t-elle, les larmes aux yeux.

« Salut ma belle, » dis-je en posant ma tête sur l'épaule de Siobhan, en l'enlaçant. « Tu m'as manquée.

— Qu'est-ce que tu fous, » pleurniche-t-elle, « viens me voir !

Tormented soulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant