Chapitre 9 : Évasion.

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C H A P I T R E 9
ÉVASION






















KATARINA

Il devait être aux alentours de trois heures du matin si j'en croyais mon décompte gravé sur le mur. Je n'arrivais pas à dormir à cause du froid qui paralysait mes membres. Les nuits étaient glaciales dans ce sous-sol, au point où de la condensation s'échappait d'entre les lèvres gercées.

Je tentais de frotter mes mains l'une contre l'autre, mais rien à faire, j'étais incapable de les bouger. Mon gilet et mon jogging ne me protégeaient en rien du froid qui sévissait dans cette cellule.

J'avais décidé de prendre sur moi et de patienter. Les premières lueurs du jour ne tarderaient pas à se montrer, et à réchauffer la pièce.

Un cliquetis de serrure résonna. Mon cœur se mit a battre plus vite. Ils n'allaient pas reprendre leur torture au beau milieu de la nuit ? Ils en étaient bien capables après tout.. Mais je n'entendais aucune voix, plutôt des pas étouffés, et précautionneux.

Puis une ombre se dessina devant mes barreaux. Une ombre que je reconnaîtrais entre mille. Et un ombre qui ne devrait pas être là.

— Enzo ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Je me levais et m'approchais rapidement de lui. Je ne discernais que ses yeux, grâce à la lumière de la lune qui se reflétait dans ses iris.
Ses iris.. si tristes.

— Comment tu es sorti ?

Il sortit une clé de sa poche. La même clé qui servait à ouvrir nos cellules. Je le savais parce que c'était la même qu'utilisait Daemon et la même qu'avait volé Calista pour venir me voir.

— Je l'ai volée.

— Qu'est-ce que tu attends ? Ouvre-moi !

Mais il n'a pas bougé. L'excitation en moi m'empêcha de voir tout de suite ce que j'aurais aimé ne jamais voir.

De la culpabilité.

Et j'avais peur d'avoir compris. J'avais terriblement peur d'avoir compris ce qui se déroulait sous mes yeux.

— Ouvre-moi... demandai-je la voix tremblante.

Mon frère ancra ses yeux dans les miens pendant une seconde qui me parut durer une éternité. Son regard paraissait hésitant, coupable. Mes sourcils se froncèrent lorsque je le vis reculer de quelques pas vers l'arrière. Chaque seconde qui passait ne faisait que confirmer ce que je pensais.

Mon cœur se déchirait. Mais ce qui m'acheva, ce fut ses mots :

— Je.. je suis désolé.. je reviendrais te chercher promis..

— Qu'est-ce que tu-

Il secouait la tête, en pinçant fort ses lèvres. Il reculait encore. A chaque pas qu'il faisait c'était une partie de moi qui s'éteignait. Je me sentais m'effondrer. Ce sentiment de trahison, d'avoir été poignardée en plein cœur par son propre frère, c'était pire que tout.

— Je reviendrais, et on s'en ira. Tu vas devoir m'attendre, s'il te plaît, attends moi.

— Non, non, non !

𝐏𝐑𝐈𝐌𝐀𝐕𝐄𝐑𝐀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant