Chapitre 1 : Doux-amer.

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C H A P I T R E 1
DOUX-AMER
























TROIS MOIS PLUS TARD.






DANTE

Je la regardais dormir sur mon torse depuis quelques minutes maintenant.

Plus je repensais à hier soir et plus j'avais envie de recommencer. Ah, oui. Vous avez raté une bonne partie de l'histoire. Vous vous souvenez quand j'ai dit qu'on allait aller doucement ? C'était faux. On a changé d'avis.

Tout est allé très vite en réalité.

Je ne découvrais pas son corps pour la première fois, mais c'était tout comme. Le sentiment de sa peau douce s'était gravé dans ma chair. Enfin bref.

Tout s'est accéléré depuis... depuis l'arrêt cardiaque de Kalen. Ça faisait près de trois mois que j'avais repris les rennes du Cartel. J'étais le chef pour une durée encore indéterminée. Ça pourrait durer une semaine, comme un mois, ou comme un an.

Je ne me rendais pas compte à quel point être le chef était pesant. C'était une tonne de responsabilités, un demi centaine d'hommes à gérer juste en Colombie. De l'import export à l'international et des caisses à renflouer.

Autant dire que Nerilla et moi, on avait pas eu beaucoup de temps à rien qu'à nous.

Je me mis à parsemer ses cheveux de petits baisers pour la réveiller. Il fallait qu'on aille bosser -bien que j'adorerais passer la matinée dans mon lit avec elle dans mes bras.

Elle s'étira et se blottit un peu plus contre mon torse nu.

— Juste... cinq minutes...

— Désolée mi Reina, mais on a du travail.

Mes doigts passèrent dans ses cheveux fins. C'était des choses inconnues pour moi et pourtant tout aussi naturelles. Je crois qu'au final, il n'existait pas de mode d'emploi pour nous apprendre les gestes à faire, les mots à dire, les actes à éviter dans une relation.

Tout comme en tombant on apprenait à marcher, en se disputant on apprenait à aimer.

Et pourtant, à chacune de mes erreurs, elle patientait. Et petit à petit, je comprenais. Je comprenais qu'il y avait des moments où se laisser de l'espace était nécessaire, et d'autres où mon rôle était de rester même quand elle me suppliait de partir.

Notre relation avait débuté au moment à un moment assez chaotique ; toute ma vie venait de s'effondrer en l'espace de dix secondes. Étonnamment, ça nous avait rapproché. La douleur commune, les nuits banches, l'angoisse que la mort ne prenne mon frère, et puis... la fin de tout ça. Ça avait tissé un lien fort entre nous. Si fort que dès qu'on s'éloignait un peu trop l'un de l'autre, ce lien finissait toujours par nous rapprocher.

Il y avait des jours où ça n'allait pas, des jours où tout allait bien, et des jours où on ne savait pas trop si le ciel était gris ou bleu.

Mais une chose était sûre, cette femme m'avait changé.

Elle rapprocha son visage du mien et murmura avec un sourire en coin :

𝐏𝐑𝐈𝐌𝐀𝐕𝐄𝐑𝐀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant