Chapitre 10 : Sans réponses.

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C H A P I T R E 10
SANS RÉPONSES
























KATARINA

— Où est-ce qu'il est ?!

Il me hurlait littéralement dessus. Je fermais les yeux, souffrant en silence, alors que ses doigts étaient dans la plaie ouverte sur mon ventre. Il broyait, griffait, tortillait ses doigts dans tout les sens, m'arrachant un cri de douleur irrépressible.

— Dis-moi où est-ce que ton putain de frère se planque.

Sa voix basse et rocailleuse résonnait dans mes oreilles. Je l'entendais mais je ne l'écoutais pas. J'étais dans un autre monde. La douleur me faisait planer.

Je savais qu'il attendait une réponse mais j'étais dans l'incapacité de sortir un seul son de ma bouche. J'étais paralysée de douleur.

Il retira ses doigts de ma plaie, et me les montra. Je vis ses doigts recouverts de sang. De mon sang.

Cette vision me dégoûtait. Je sentais ce liquide remonter le long le mon œsophage. Mon ventre s'est retourné, et je ne pus m'empêcher de vomir. Tout ce que je retenais depuis des jours sortit de moi. Ma rage, ma colère, ma peine s'évacuaient. Mon corps s'exprimait. Je sentais mon ventre se contracter et se vider au fur et à mesure que je recrachais son contenu. Ma gorge était en feu, j'avais l'impression de m'étouffer avec mon propre vomi.

Kalen recula d'un coup de moi, il me lâcha et commença à jurer :

— Putain ! Il fallait que tu gerbes sur moi ?!

Je ne l'écoutais pas, j'essuyai ma bouche pâteuse de ma main. J'étais lessivée, faible et vide.

Mais je sursautais lorsqu'il sortit son arme subitement, et tira. Je fermais les yeux, et sur le coup je crus vraiment que j'allais mourrir. Je criais et me figeai. Une forte brûlure s'empara alors de mon cou. Je restais quelques secondes pétrifiée, avant de me rendre que je n'étais pas morte.. j'étais bel et bien vivante. Je tournai ma tête et constatai la balle ancrée dans le mur à quelques millimètres de moi à peine.

La peau de mon cou me donnait la sensation qu'elle avait été cisaillée, j'avais l'impression que ma chair brûlait sous mon épiderme. Comme une sensation de déchirure. Je hurlais de douleur, à cause de la balle qui venait de m'effleurer le cou.

Mais cette douleur n'était rien comparé à la peur qui s'était emparée de moi, lorsque Kalen m'avait attrapée par les bras pour me mettre debout. Ses yeux n'étaient plus verts mais noirs. Je ressentais toute sa colère, et je me rendis compte que depuis le début, il se contenait. Je me rendis compte qu'il avait fait preuve d'un calme olympien, mais que là, il était vraiment en colère.

Ses paumes brûlantes sur mes bras me montraient qu'il était monté en pression à une vitesse phénoménale.

Mon corps fut pris de violents spasmes, que je ne contrôlais pas. J'étais soumise à sa poigne qu'il a déplacée sur mon buste, il me maintenait contre le mur. Il ancra son regard dans le mien, et sans jamais quitter mes yeux, sa main monta jusqu'à mon poignet accroché au mur au-dessus de ma tête. Il libéra mon poignet des chaînes, et il attrapa ma main... lentement ? Sa douceur me faisait peur. Je me demandais ce qu'il faisait.. pourquoi est-ce que sa main avait trouvé la mienne ?

Mais j'obtins vite ma réponse, lorsque dans ma main se glissa un métal froid. Je compris grâce à la forme de l'objet que c'était son arme. Ses yeux toujours dans les miens, sa main sur la mienne, il baissa ma main jusque ma tête, et dirigea l'arme sur ma tempe.

𝐏𝐑𝐈𝐌𝐀𝐕𝐄𝐑𝐀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant