Chapitre 25 : Contre-attaque.

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C H A P I T R E  25
CONTRE-ATTAQUE






















KALEN

Mon mégot rougeoyant entre les doigts, je laissais mon regard se perdre dans les rues d'Armenia, avec en arrière-plan la voix de mon père provenant du haut-parleur de mon téléphone.

J'avais arrêté de l'écouter depuis un moment, mais il continuait de débiter à propos de je-ne-sais-quoi et ça commençait à me les briser. Je n'avais pas dormi de la nuit à cause de cette toux qui m'empêchait de respirer. Les sueurs froides et l'air frais ne font définitivement pas bon ménage.

Je regardais la fumée que je venais de recracher mourir dans le ciel alors que l'air matinal commençait à se refroidir.

— ... que tu as des informations sur les archives.

Au bout de la rue une femme se débattait avec son chien qui refusait de lui obéir. A ce stade, c'était le chien qui promenait le maître et certainement pas l'inverse.

— Tu m'écoutes oui ou merde ?

— Hum ? demandai-je en revenant à la discussion.

— Bordel... N'oublie pas pourquoi tu es encore en vie. Je veux mes archives alors tire lui les vers du nez, c'est clair ? Je passerai au nouveau QG dans la semaine.

Merde...

— Pourquoi faire ?

—Pour m'assurer que tout va bien.

— Tout va bien, plus la peine de venir.

— Je viens si je veux Kalen ne joue pas avec mes nerfs.

Je me retins de lui rappeler une nouvelle fois que c'était Kal mon prénom, mais je savais qu'il ne l'utiliserait jamais ce qui me fit serrer les poings.

— Je suis sérieux, ne viens pas. J'ai quelques trucs à régler en dehors de la ville cette semaine.

— Je viendrai voir Dante.

Il n'avait jamais pris en compte mon avis. Ce qu'Ayden Mendoza voulait, il l'avait.

Et pourtant, toute ma vie je n'avais été que sa marionnette. J'avais tué pour lui, blessé, volé, braqué, j'avais été en taule pour lui. Malgré ça, ma vie ne tenait qu'à un fil. Un faux pas, un mot de travers et je pourrissais six pieds sous terre.

Ma vie n'avait jamais rien représenté à ses yeux.

C'est à peine si j'avais existé. Je lui assurais une succession. Son seul fils biologique, le seul capable de prendre les rennes de son empire quand il ne le pourrait plus. Alors j'ai tout appris de lui pour mériter sa considération. Mais quinze ans après il me traitait toujours comme l'un de ses hommes. Pas comme son fils, mais comme sa merde qu'il traînait comme un poids.

Et je l'acceptais parce que ma vie dépendait de lui. J'avais le canon de son arme pointé en permanence sur mon cœur. Il n'avait qu'un geste à faire et j'étais rayé de ce monde. Alors pieds et poings liés, j'obéissais.

— Rappelle-moi quand tu en sauras davantage sur les archives, fiston.

Faux-cul.

Et il raccrocha. Je tirai sur ma cigarette en ressentant le besoin urgent de me détendre. Mais cette merde n'aidait en rien. Il me fallait quelque chose de plus puissant, quelque chose qui me ferait oublier pendant un instant.

𝐏𝐑𝐈𝐌𝐀𝐕𝐄𝐑𝐀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant