Magnus s'assoit, sa tasse de café fumante à la main. Il encourage Alec à faire la même chose. Le brun sentait son pouls s'accélérer considérablement. Il ne savait pas ce qu'il était sur le point de dire. Une chose est sûre, ça semblait important puisque Magnus avait la tête baissée et les lèvres scellées pendant un moment. Finalement, au bout de quelques secondes, il ouvre la bouche.
—L'hôpital m'a appelé hier. Lâche-t-il.
Le cœur d'Alec se met à battre plus rapidement. Au fond de lui il espérait que Magnus allait lui annoncer une bonne nouvelle et lui dire qu'il allait être sauvé. Le brun plante son regard dans les yeux mordorés de son petit-ami qui les baissent rapidement.
—Hm, Alec, je ne veux pas que tu te sentes coupable de quoi que ce soit. Je veux simplement être complètement transparent avec toi.
Les yeux d'Alec s'embuent aussitôt. Il avait compris qu'il n'aurait malheureusement pas la bonne nouvelle qu'il attendait. Peut-être que Magnus allait lui avouer avoir reçu les résultats des tests et qu'ils n'étaient pas compatibles.
—Je ne suis pas compatible c'est ça ? Lâche le brun, la tête baissée.
Il ne voulait pas que Magnus remarque les larmes qui s'étaient déjà logées dans le coin de ses yeux. Le PDG n'était pas crédule, il avait vu une larme s'écraser sur le comptoir de la cuisine. Il ne savait pas comment faire pour lui avouer qu'en réalité il n'avait pas eu de retour, mais qu'il aurait en effet pu être sauvé. Il savait que s'il lâchait sa bombe, Alec s'en voudrait et il partirait peut-être à nouveau mais il voulait lui dire lui-même. Il ne voulait pas qu'il l'apprenne d'une autre manière. Il dépose sa tasse devant lui et attrape les deux mains d'Alec, qu'il serre fermement dans les siennes. Il prend une grande inspiration avant de se lancer et de parler d'une traite, sans prendre le temps de respirer.
—Je ne sais pas. Je sais simplement qu'ils avaient trouvé un donneur compatible avec moi et qu'ils ont essayé de me joindre mais j'étais en garde à vue à cause de ce qu'il s'est passé à l'aéroport et comme je n'ai pas pu répondre ils ont donné le rein à une autre personne.
Le corps d'Alec se met à trembler et il sent son monde s'écrouler. Il était la raison pour laquelle Magnus n'était pas en train de se faire opérer à ce moment même. S'il n'était pas partit comme un voleur et s'il l'avait laissé s'expliquer alors rien de tout ça ne serait arrivé. Magnus était condamné, il le savait, mais il aurait pu être sauvé. Son cœur se serre et il est incapable de respirer. Il suffoque. Il se laisse tomber à genoux sur le sol carrelé de la cuisine.
—Alexander, respire !
Magnus s'était mis à genoux également pour le serrer contre lui. Il ne lui en voulait pas. Il était incapable d'être en colère contre lui de toute manière. Le corps tremblant du brun le secouait lui aussi. Il essayait tant bien que mal de le calmer mais il en était incapable.
—Alec, regarde-moi. Je ne t'en veux pas d'accord ? J'ai encore du temps devant moi. Ils trouveront quelqu'un d'autre. Dit-il calmement.
Foutaises ! Alec n'en croyait pas un mot. Comment pouvait-il être capable de le tenir dans ses bras ou de le rassurer alors qu'il risquait de mourir à cause de lui. Son cœur battait la chamade et il s'en voulait terriblement. Comment pourrait-il se regarder dans le miroir sachant qu'il a privé son petit-ami d'un rein. Il avait envie de disparaitre ou de remonter dans le temps. Si seulement il n'avait pas réagit de manière impulsive. Pourquoi fallait-il qu'il ne fasse confiance à personne. Il aurait du savoir.
—Alec, bébé, regarde-moi.
Il ne pouvait pas le regarder. Il avait bien trop honte de ce qu'il avait fait. Il ne sait même pas s'il pourra se le pardonner un jour. En fait, il savait que si quelque chose arrivait à Magnus, à cause de lui, il en serait incapable. Il aurait sa mort sur la conscience. Il ne peut s'empêcher de penser au pire. Il avait vu les dernières analyses de Magnus et elles étaient loin d'être bonnes. En réalité, elles étaient toutes mauvaises. Les médecins ne pouvaient pas savoir avec certitude combien de temps il restait à Magnus s'il n'était pas greffé. Le néphrologue qui le suivait, avait parlé de quelques mois, tandis que son confrère, plus optimiste, lui donnait un peu plus d'un an. Une chose était sûre, sans cette greffe, il finirait par mourir et c'était inconcevable pour Alec. Il avait mis du temps à s'avouer à lui-même qu'il était amoureux de son patron et il refoulait sans cesse ce qu'il ressentait. Pourtant, du jour où il en a eu marre et qu'il a compris qu'il ne pouvait pas rester dans cette situation alors que Magnus lui avait avoué explicitement son attirance, il l'a laissé briser ces barrières, cette carapace, qu'il avait mis des années à construire. Aujourd'hui, s'il était sûr d'une chose, c'est qu'il était profondément amoureux de lui et qu'il n'aurait jamais du douter de lui.
Dans un élan de courage, il relève finalement la tête pour planter ses yeux larmoyants dans ceux de son petit-ami. Aussitôt, Magnus le serre contre lui. Il ne supportait pas de le voir souffrir et même s'il aurait voulu lui épargner ça, il savait qu'il devait le faire. Il savait que tôt ou tard il finirait par l'apprendre et qu'il lui en aurait voulu de ne rien lui avoir dit.
Magnus n'avait pas menti, il ne lui en voulait pas. Alec avait pu lire dans son regard. Il ne comprenait pas comment c'était possible. Si les rôles avaient été inversés, lui en aurait-il voulu ? Probablement. Pourtant, ce n'était pas le cas de Magnus.
—Magnus, s'il t'arrivait quelque chose à cause de moi, je ne sais pas si je...
—Chhh, Alexander, n'y pense pas. J'ai encore du temps devant moi d'accord ?
—Mais si tes analyses sont encore pires et que tu...
—Alec, arrêtes. Ne te tortures pas l'esprit avec ça, d'accord ? Pour le moment je suis stable.Le brun soupire et fini par hocher la tête. Ça ne devrait pas se passer comme ça. C'est lui qui devrait être en train de le rassurer et lui dire que tout ira bien. Magnus avait toujours eu ce côté protecteur avec lui et il aimait ça mais pour une fois, il ne se sentait pas légitime. Il devrait être en colère contre lui. Il devrait l'engueuler et partir s'enfermer dans une pièce pendant des heures, en attendant qu'Alec vienne s'excuser d'avoir tout gâcher. À la place il était là, à genoux, sur le sol froid à cause du carrelage, en train de le serrer dans ses bras en lui caressant doucement les cheveux.
—Magnus. Tu as le droit d'être en colère, tu...
—Pourquoi faire ? C'est trop tard de toute manière et ça ne sert à rien de ressasser le passé Alexander.
—Oui, mais ce serait plus normal que tu m'en veuilles. Souffle le brun, les yeux baissés vers ses mains.Magnus souffle. Il n'avait pas la force d'être énervé contre lui. Il essayait tant bien que mal de cacher le fait qu'il souffrait atrocement. Ses reins lui broyait le bas du dos et il avait envie de pleurer dès qu'il s'aventurait aux toilettes mais il devait faire bonne figure et rester fort. Il n'avait pas l'intention de mourir maintenant. S'il devait partir un jour alors il voudrait avoir la fierté de s'être battu jusqu'au bout et d'avoir profité un maximum. Il ne voulait pas rester alité en voyant ses proches pleurer à ses côtés. Il savait que tôt ou tard il devrait avoir une sonde urinaire pour ne plus avoir à passer de longues minutes aux toilettes à attendre que ça vienne. C'était inévitable car au bout d'un moment, quand ses reins auront réellement cessé de fonctionner alors il ne pourra plus rien faire seul et c'est à ce moment qu'il devra rester à l'hôpital en attendant de rejoindre la lumière. Pour le moment, il était bien décidé à profiter comme il se doit.
—Viens, j'ai du travail aujourd'hui. Je dois trouver un nouveau mannequin et j'ai des tonnes de papiers à faire. Lance Magnus, en lui tendant la main pour l'aider à se relever.
Alec pose délicatement sa main dans celle de Magnus et se relève lui-même, ne voulant pas le blesser davantage. Il s'en voudrait encore plus. Il ne savait toujours pas s'il était capable de se regarder dans le miroir mais il ne voulait pas énerver Magnus ou lui faire de la peine en en faisant à nouveau qu'à sa tête.
—Je t'aime Magnus. Dit-il, en le serrant fermement dans ses bras.
—Je t'aime aussi Alexander.Hey !
J'espère que ce petit chapitre où on apprend la révélation de Magnus va vous plaire !All the love.Xx
Océ🐾
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Le PDG de mon cœur
RomanceAlexander Lightwood, âgé de seulement 24 ans n'a pas eu une enfance facile. Entre le divorce de ses parents, le décès de sa sœur Isabelle et une période de sa vie très sombre... il n'a jamais réussi à trouver sa place. Pourtant, il va trouver une of...