Le PDG de mon cœur

Chapitre 28.

J'ai besoin de temps. Ces mots tournent en boucle dans l'esprit de Magnus. Depuis deux jours il n'avait pas vu Alec. Il ne savait même pas où il était. En réalité il se doutait qu'il était probablement chez Jace ou chez sa mère mais il n'en n'avait pas la certitude. Au fond, il mourrait d'envie de le contacter et de le serrer dans ses bras mais il devait lui laisser de l'espace et surtout du temps pour qu'il puisse réfléchir.
Le cerveau de Magnus était encombré par toutes ces pensées et ces pseudos hypothèses. À tel point qu'il n'arrivait plus à se concentrer au travail. Il devait élaborer de nouveaux croquis pour la prochaine collection mais il en était incapable. Connor avait essayé de lui parler et de le raisonner mais il avait échoué. Bien sûr, Magnus l'avait écouté, ou plutôt, il avait fait semblant de l'écouter. Il savait que Connor avait eu raison quand, deux jours plus tôt, il lui avait dit qu'Alec n'arriverait pas à se soumettre à ces stupides règles mais il n'en n'avait fait qu'à sa tête, pensant le protéger alors qu'il avait fait tout l'inverse.

Assis par terre, affalé contre son canapé, une bouteille de whisky à la main, Magnus enchaine les gorgées. Il n'a jamais vraiment été du genre à boire pour oublier mais c'était différent cette fois. Il avait mal. Il était blessé. Il était tellement amoureux d'Alec que ça lui faisait mal. Savoir qu'il était la raison de son départ n'aidait pas. Il aurait voulu pouvoir tout effacer et recommencer sur de bonnes bases mais c'était impossible. Il n'avait pas d'autres moyens que d'attendre et d'espérer qu'il reviendrait vers lui. Il n'avait pas le choix, Alec devait revenir. Ils devaient être ensemble parce qu'ils s'aiment et que rien, ni personne, ne devrait pouvoir empêcher leur amour. Malheureusement, la notoriété n'était pas facile à gérer pour tout le monde et c'était le cas d'Alec. Magnus lui avait imposé parce que c'est lui qui était mondialement connu. C'est après lui que ces satanés paparazzis en avait, Alec n'était qu'un moyen de l'atteindre.

La porte de son entrée s'ouvre. Magnus se redresse, pensant que c'est Alec mais il s'agit simplement de Celeste, sa meilleure amie. Il soupire et se laisse de nouveau tomber contre son canapé.

—Magnus... Soupire-t-elle, en le voyant dans cet état. Tu ne vas pas te rendre malade pour lui.
—Je me tuerais pour lui. Lâche-t-il, en amenant sa bouteille à sa bouche.
—Arrête tes conneries. C'est lui qui t'as laissé tomber je te signale !

Elle s'assoit à côté de lui, en déposant sa veste sur le canapé, et lui attrape la main.

—Tu ne peux pas le laisser te détruire. Pas après tout ce que tu as vécu Magnus.
—Il m'a sauvé la vie.
—Je sais et je lui en serai toujours reconnaissante pour ça mais ne le laisse pas te mettre plus bas que terre.
—Je le laisserais faire ce qu'il veut de moi. Dit-il, avant de rire au double sens de sa phrase.
—Mais bordel Magnus, qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?
—Je l'aime Celeste. Je l'aime plus que tout et si je dois renoncer à tout ce que j'ai crée je le ferais.
—Ok, tu as trop bu c'est clair.
—Je suis sérieux. J'ai jamais aimé quelqu'un comme je l'aime lui.
—Mais l'amour ne fait pas tout.
—Au contraire, ça fait tout. C'est une force que tu n'imagines même pas. Il est ma muse, mon oxygène. Il est ma bouffée d'air frais, mon âme-sœur.

Celeste soupire en écoutant les idioties de son meilleur ami. Elle l'a toujours soutenu mais pas cette fois. Elle voyait très bien que Magnus était amoureux, elle n'en doutait pas, mais elle refusait qu'il renonce à sa carrière pour un mec. Certes, il lui avait donné son rein sans ciller mais ce n'était pas une raison pour sacrifier des années de dur labeur. Il retrouverait un petit-ami mais jamais un pareil empire. Elle refusait de voir son meilleur ami comme ça, dans cet état pitoyable à cause d'un garçon. Elle l'avait déjà vécu une fois et c'était suffisant.