7 Cassiopée

2.9K 234 33
                                    

Je me réveille avec ce mal de crâne horrible, sans parler de mes épaules qui me font souffrir. Je me sens toute molle, je sens une lumière vive à travers mes paupières que j'ai dues mal à soulever.

Je n'arrive pas à bouger mes bras, je suis attachée les mains en l'air et mes pieds touchent à peine le sol. J'oublie tout quand je sens ce frisson m'envahir, putain alors il m'a attrapé. Et merde !

J'ai du mal à voir à cause de cette lumière qui m'aveugle, je me concentre sur les battements de mon cœur, j'ai pas envie qu'il sache que je suis réveillée.

— Te voila réveillée ma jolie.

Oh mon dieu, sa voix rocailleuse et dénué d'émotions me tétanise, il est là, je tourne dans ma tête à sa recherche en oubliant la douleur qui traverse mon cou. Je vois que deux yeux briller dans le coin de la pièce, son corps est dans l'ombre.

Je vais mourir, j'ai accès à aucune arme et si il est pas con il a dû me fouiller avant de m'attacher. Je vais pas lui faire plaisir et obéir sagement en attendant qu'il se décide.

— Tu préfères que tes victimes soient conscientes quand tu les bouffes ? Ou alors tu aimes quand elles te supplient. Pas de bol enfoiré de mort vivant, je compte pas me mettre à genoux.

— Il faudrait déjà que tu te libères, bonne chance.

— Alors fils de pute. Tu attends quoi ? Pourquoi tu te caches, pauvre con.

Son rire me glace le corps, son ombre ne me rassure pas, il a l'air immense. J'ai la gorge nouée quand je le vois avancer dans la lumière.

La vache j'ai jamais vu un mec comme ça. Il fait au moins deux têtes de plus que moi, pas autant musclé que certains mais assez pour être imposant. Habillé tout en noir, de la tête au pied, je dois lever la tête pour le regarder. Il a une peau blanche parfaite, nacrée, comme ses congénères. Ses pommettes sont bien sculptées, ses sourcils sont aussi foncés que ses cheveux noirs, je vois de l'amusement dans ses yeux noirs. Sa présence recouvre ma peau de frissons et de sueur.

— Fils de pute oui, ma mère en était une. Par contre pauvre con ça m'embête. Je suis loin d'être pauvre et encore moins con. C'est pas moi qui sui attaché.

Oh je vois monsieur fait de l'humour.

— Oh merde alors excuse-moi mon cœur, j'aurai dû dire gros connard de riche. Ou alors mort vivant desséché, tu préfères quoi ?

Son poing jaillit tellement vite que ma tête part en arrière, je manque de vomir sous la violence. Toute la pièce tourne autour de moi. Je secoue la tête en tirant sur mes liens qui me brûle la chair.

— Qui est ton chef ?

Son ton est sec, je cligne des yeux plusieurs fois en ne comprenant rien. Quel chef ?

— T'as fini ta phrase ? Non parce que j'attends la suite. J'ai compris qui est ton chef ? Tu pourrais développer ?

Un deuxième coup me percute violemment l'estomac. J'ai le souffle coupé quelques secondes, je sens tout l'air de mes poumons disparaître.

— Dis-le-moi.

Mais qu'est-ce qu'il raconte ce crétin ! Je tousse en relevant la tête avec lui avec un sourire.

— Le moi.

Il est surpris un instant par ma réponse, je vois son regard me sonder avant qu'il se mette à rire.

— Vous la nouvelle génération, vous êtes insupportable. Je sens ta peur et pourtant tu préfères m'énerver.

— Tu m'as dit de dire le moi. J'obéis.

CASSIOPÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant