41 Cassiopée

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Je me retourne vers la porte avec un sourire aux lèvres quand je sais qu'ils sont ici, derrière la porte, dans cette maison. Je me retiens depuis mon arrivée de ne pas les décapiter mais cette fois je ne vais pas les rater.

J'avance sans réfléchir, tout ce qui tourne dans mon esprit c'est la souffrance, la mort.

La porte s'ouvre en cognant, j'avance dans le couloir à la recherche d'un individu à éliminer.

Une fille avance vers moi, elle me regarde avec des grands yeux qui détaillent ma tenue et mes mains. Elle se plaque contre le mur sans bouger. J'adore entendre son cœur s'accélérer. Elle va mourir.

Elle s'agenouille quand j'arrive devant elle, j'agrippe d'une main ses cheveux pour la redresser, ma lame se pose sur sa gorge, elle peut crier c'est pas ça qui va m'arrêter, ni ses larmes qui coulent.

Je m'amuse avec la pointe de mon couteau sur sa peau, je fais couler un peu de sang en la coupant légèrement. Mon corps vibre de plaisir mais il est temps de passer au plus marrant.

Je m'apprête à lui couper la gorge quand un reflet me fait tourner légèrement la tête.

Je vois deux yeux orange me fixer.

Orange.

C'est moi, mon reflet que je vois. J'ai comme un électrochoc en me voyant comme ça.

Oh mon dieu ! Je me regarde dans un miroir sur le point d'égorger une pauvre fille. J'arrive pas à me reconnaître. Ça ne peut pas être moi qui tiens une arme sur une innocente.

Impossible. J'ai les images de la scène dans la bibliothèque qui reviennent dans mon esprit. J'ai tué mon père. Je l'ai tué en lui arrachant la tête de ma main.

Je me recule brusquement comme si j'avais reçu un coup en plein cœur. Mais qu'est-ce qui se passe ?! Je ne suis pas un monstre. Cette fille est complètement au bord du malaise, la trace sur sa gorge me donne envie de pleurer.

Je suis désolée.

Je ferme les yeux en les serrant le plus fort possible. Pitié, je ne veux pas qu'ils soient oranges.

Je prends plusieurs fois de grande inspiration avant de les ouvrir de nouveau en direction du miroir.

Ils sont normaux, pas d'orange, ni de vert. Je sais pas quoi dire. Où sont mes lentilles ? Je fais un pas de plus en ouvrant grand les yeux. C'est bien moi, mais je ne me souviens pas avoir enlevé mes lentilles ! Elles n'ont pas pu fondre ? Si ?

Putain ! J'ai du mal à me calmer. J'ai senti une immense colère, de la rage même. Je voulais tuer.

Ça recommence, comme dans les égouts. Je dois réfléchir et vite ! Jace, il me faut Jace.

C'est comme si il m'avait entendu, il tourne à ce moment même dans le couloir. Ses yeux se posent sur ma main, mon corps, puis mes yeux.

— On s'en va. Va te laver les mains, murmure-t-il dans mon oreille. Cache là.

— Elle m'a vu, chuchoté-je en posant mon front contre son torse un instant.

Je comprends à son regard qu'il va s'en occuper, je recule sans perdre de temps pour aller dans une chambre. J'ai dû sang sur ma main et mon avant bras, je dois vite tout faire disparaître.

Je me frotte la peau comme une dingue en regardant mes yeux dans la glace au dessus de la vasque. J'ai peur. Peur de moi. J'avais plus le contrôle, j'étais prête à tuer tout le monde. Et Jace, est ce que je lui aurait fait la même chose ?

Je ne pourrais pas supporter de le perdre. Imaginer que je lui arrache la tête me déchire le cœur tellement fort que j'ai envie de mourir, de disparaître pour ne plus jamais ressentir ça.

CASSIOPÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant