Interlude

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J'ai décidé de ne pas considérer cette partie comme un chapitre étant donné qu'il n'est pas du point de vue de Naruto et Sasuke. Cette interlude est également plus courte qu'un chapitre classique, considérez la comme une transition pour des évènements futurs !

Il se sentait toujours aussi mal à l'aise ici, entre ces murs qui semblaient plus étroits à chaque visite, à croire que le propriétaire les reserrait pour le pur plaisir de le voir mal à l'aise, de lui laisser croire qu'un jour, ils se refermeront sur lui et l'enfermeront dans ce maudit appartement pour toujours. Pourtant, les lieux n'avaient rien de disgracieux, bien que les pièces soient toujours plongées dans cette éternelle pénombre que le Patron affectionnait tant, sûrement désireux de protéger ses pauvres rétines sensibles. En apparence, on aurait pu croire qu'une petite famille vivait ici, bien que les lieux soient toujours trop bien ordonnés pour ça. Non, rien de méchant ; un salon que de lourds rideaux pourpre plongeait dans un crépuscule ambiant, avec de confortables canapés et leurs petits coussins, qui, bien que abîmés, offrait une assise confortable, une cuisine bien équipée et toujours rutilante, des chambres aux draps bien pliés, des salles de bains propres, ne contenant rien d'autre que la banalité. Peut-être pouvait-on déjà se sentir plus gêné dans le bureau, dont les grandes bibliothèques pleines à rabord laissaient suggérer une mort très douloureuse s' il leur prenait l'envie de tomber, dont la forme allongée laissait aussitôt découvrir un meuble en bois massif. Mais non, vous auriez tort de vous sentir mal à l'aise à cause des lieux, car c'était le parfait cliché d'un habitat de famille, vous faisant presque vous attendre à voir des marmots débarquer en hurlant. Mais il n'y avait aucun enfant ici, parce que ce n'était clairement pas le genre d'endroit où quelqu'un de simple d'esprit aurait l'idée de laisser son gosse. Pas ici, mais surtout pas avec lui. Comment rester stoïques devant ses yeux sombres, qui ne reflétaient rien d'autre qu'une sombre promesse si vous aviez l'idée de lui mentir, ou pire, de le trahir. C'était ce genre d'homme avec lequel on ne rigolait pas, duquel on ne se moquait pas, jamais. Parce que c'était le genre de type à pouvoir vous foutre une balle entre les deux yeux avant que vous n'ayez eu le temps d'ouvrir la bouche, le genre d'ailleurs qui n'aurait même pas besoin d'arme pour vous offrir la fin de vie la plus douloureuse qu'il soit... Non, on ne rigolait pas de lui, même s'il rigolait de vous, vous utilisant sans vergogne, vous manipulant pour que vous fassiez ce qu'il voulait. Peu importe si on le voulait ou pas, on finissait toujours par faire ce qu'il voulait, parce que c'était lui qui décidait, c'était lui qui avait raison, qui avait le dernier mot... Et lui, pauvre homme, se retrouvait à nouveau ici, seul, car devant ses yeux, on était de toutes façons toujours toujours seul.

Le fait qu'on l'ait laissé rentré sans encombre témoignait déjà d'une humeur assez neutre, ce qui était un bon présage pour la suite. Quand il était de bonne humeur, il n'était pas si terrible, or le problème, c'est que ce n'était pas arrivé depuis de nombreuses années. Il semblait vivre dans cette haine du monde, cette colère envers tout ce qui respirait ( bien loin de lui l'idée de critiquer bien sûr, ce n'était qu'une constatation objective ). Ce genre de chose n'apparaissait pas du jour au lendemain, évidemment, mais le Patron n'était pas non plus le genre d'homme à s'étaler sur sa vie. Non, l'origine de tout ça, c'était ce pauvre gosse qu'il avait recherché pour lui, à qui il avait adressé une prière silencieuse, ne pouvant rien faire pour lui épargner le sombre destin qu'il l'attendait. Il n'avait aucune idée sur qui il était, ni pourquoi un homme comme celui-là le recherchait, et n'avait d'ailleurs pas franchement envie de le savoir ( dans ce domaine, il valait mieux en savoir le moins possible ). Inspirant profondément, savourant l'air qui emplissait ses poumons, peut-être d'ailleurs pour la dernière fois, il toqua à la porte. Il y eut un silence, puis une voix l'invita à entrer.

Alors, il poussa la porte et cligna de nombreuses fois des yeux pour s'habituer à la lumière, ou plutôt à son absence, dans la pièce. Étonnamment, les bibliothèques ne semblaient pas s'être trop affaissées depuis sa dernière visite, lui faisant caresser l'espoir d'une mort autre que l'asphyxie sous des milliers de bouquins. Quoique, à bien y réfléchir, c'était sûrement préférable à ce qui pouvait attendre les traîtres à l'organisation, dont certains avaient connus des morts tragiques. Il se rappelait par exemple d'un homme qui s'était engagé, cherchant la protection que pouvait lui offrir le Patron. Or, on avait vu passer ce même homme au journal de 13h peu de temps après, il était recherché pour le viol et le meurtre de la gamine de sa compagne, qui devait à peine avoir l'âge de savoir lire. Bref, c'était clairement pas du joli, et le Patron était apparemment du même avis, parce que dans le numéro suivant des infos, on annonçait la découverte du corps de ce porc qui dérivait dans une rivière. Apparemment, il s'était jeté à l'eau pour tenter d'éteindre l'essence enflammée qui le recouvrait, et avait dû mourir dans d'horribles souffrances...

My lovely maid ( 1e version )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant