Chapitre XVI

64 10 2
                                    

Je fais sincèrement de mon mieux pour maintenir le rythme, même si c'est compliqué à cause de nombreux problèmes persos, alors merci de votre soutien <3


Sasuke était resté silencieux en ressortant de la petite maison, il avait laissé le blond récupérer son manteau et s'était simplement assis à l'avant de la voiture, place passager évidemment. Théoriquement, il pourrait être en état de conduire, même si ce n'était que des automatiques, lui avait assuré l'ergothérapeute, mais ce n'était pas quelque chose qui lui manquait. Ne pas être en mesure de prendre le volant n'était rien à côté de l'idée de ne jamais pouvoir courir ou même marcher normalement, comme avant. Il restait silencieux et, même s'il voyait parfaitement que cela inquiétait Naruto, dont il voyait du coin de l'œil les petits regards furtifs, il ne dit rien.

Lorsqu'ils furent enfin arrivés chez le blond ( chez eux ?), il se contenta de descendre et s'assit le temps d'enlever ses chaussures, n'ayant pas envie de risquer bêtement une mauvaise chute qui, il le savait, pourrait lui coûter très cher. Il commença à s'approcher de lui tout doucement, mais Sasuke l'arrêta d'un signe de la main

"- J'ai besoin... de réfléchir, seul, continua-t-il alors que le blond s'apprêtait à nouveau à parler"

Il fut rassuré de le voir hocher la tête d'un air compatissant avant de tourner les talons pour disparaître dans la cuisine, et le suivit du regard jusqu'à ce que sa silhouette s'efface derrière un mur. Lui resta là quelques instants, un peu perdu, puis finit par regagner sa chambre. En fait, il lui semblait que c'était un peu le seul endroit où il pouvait vraiment être seul, parce que c'était la seule chose qui lui appartenait... enfin plus ou moins. Il n'aimait pas les grandes pièces de la maison et leur décoration impersonnelle, se sentant à la rigueur plus rassuré dans la pièce de vie de son aîné, aussi inquiétant soit-ils, lui et sa maison. C'était sombre, un peu froid, il y régnait une vague odeur désagréable de désinfectant, surtout dans la salle de bain où se trouvaient les toilettes, mais on avait au moins l'impression que quelqu'un y vivait. La maison de Naruto, elle, semblait sortie d'un magazine de décoration intérieure destiné aux riches modernes, semblait avoir été le cadre de tous ces reportages indécents sur les maisons de stars. Bien sûr, il ne lui en avait jamais parlé ; de quel droit critiquerait-il la maison dans laquelle on l'avait gracieusement accueilli, la maison que le blond avait choisie et aménagée à ses goûts ? Et puis, il se sentait mal à l'aise en passant devant la table de la salle à manger, près du meuble orphelin des plantes et sculptures qui l'habillait. C'était là que tout avait commencé à vriller, là qu'avaient eu lieu des choses que, malgré tout, il n'oublierait jamais. Il ne se sentirait jamais à l'aise ici, ne considérerait jamais cette allée et ce portail comme ce qui menait à chez lui, ça, il le savait ; c'était le genre de choses inscrites au fond de vous comme la plus inébranlable des convictions. Tout comme il savait qu'il n'oublierait jamais le mal qu'on lui avait fait alors qu'il était enfant, comme il savait que la douleur cheminerait à ses côtés jusqu'à la fin de ses jours...

Sa chambre au moins, était une petite pièce, pas trop lumineuse ( ses yeux étaient trop sensibles pour supporter un plein soleil à longueur de journée ), un petit endroit intime où reposait ses quelques affaires... Il s'étendit de tout son long sur le matelas, sentant avec plaisir les muscles de ses jambes se détendre après tant de temps rester assis. Toujours dans l'optique de se sentir à l'abri, il remonta la couverture, bien qu'il n'en ai pas besoin grâce à la chaleur ambiante, et la rabattit par-dessus sa tête, qu'il enfonça avec un soupir dans son oreiller. Il était à peine 15h, pourtant il se sentait déjà aussi fatigué que s'il était déjà l'heure de se coucher, sentait un mal de crâne poindre doucement, sentait ses membres aussi lourds que lorsqu'il s'endormait sous anesthésie. Et puis tout ce qu'il venait de se passer ne l'aidait pas non plus... Il avait du mal à tout mettre au clair dans sa tête, à tout reprendre pour remettre les éléments dans l'ordre. Bien sûr, Kabuto n'avait pas cherché à lui cacher les activités un peu louche de son aîné, s'étant toujours montré le plus transparent possible envers lui, mais il y avait quand même un gouffre entre des pratiques un peu limites et un homicide volontaire. Le noiraud le savait ; il était censé être choqué, le bon sens lui disait qu'il aurait dû repousser son frère et lui hurler qu'il était dangereux et de ne plus jamais s'approcher de lui. Mais, non. Il n'avait aucune compassion ni remords à accorder à la mort d'un tel homme, surtout quand le dit-homme avait grandement participé à détruire sa vie déjà en morceaux. Il n'avait pas peur d'Itachi, n'était pas non plus dégoûté de savoir ce qu'il avait fait, au contraire ; il n'éprouvait qu'un grand soulagement et une immense gratitude...

My lovely maid ( 1e version )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant