Interlude

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Ne l'ayant pas entendu s'approcher, Kisame eut un petit sursaut en voyant la porte s'ouvrir, mais se détendit dès que son regard, qui avait dérivé vers le sol pour en étudier les irrégularités, identifia les bottes du noiraud. Un cuir noir sans imperfection, d'une part parce qu'il était du genre à prendre soin de ses affaires, et d'autre, parce qu'elles avaient été cirées par ses soins pas plus tard que la veille. En remontant, on pouvait deviner sous son pantalon serré des jambes aussi fines que les chevilles par lesquelles elles finissaient ; tendres et fragiles morceaux d'os et de chair qui avaient pourtant déjà démontrées leur talent à démonter mâchoires, testicules ou genoux comme des meubles IKEA mal montés. Après tout, un os de plus ou de moins... D'après une de remarques de son maître et partenaire, le corps humain en possédait 206, alors en avoir deux ou trois de cassés ne devait pas être un si gros problème, si ?

Ensuite venait sa taille, si fine qu'on avait peur de la briser juste en la prenant entre ses doigts, bien que la briser puisse être une envie totalement compréhensible. Les os saillants de son bassin semblait être des poignées parfaitement conçues et destinées à être violemment attrapées... Bien qu'il ne puisse pas le voir sous son manteau, Kisame pouvait aussi parfaitement imaginer son torse, avec sa musculature finement sculptée, avec ses clavicules trop apparentes, avec son ventre creux. Son corps renvoyait une terrible impression de fragilité, comme s'il n'était qu'une chose brisée, prête à s'écrouler à n'importe quel moment, trop faible, trop maigre.

Et au fond, cela ne s'appliquait pas sûrement que pour son physique...

"- Il y a du nettoyage à faire, Ita' ?"

Il secoua la tête, soulevant les sereines mèches de jais qui encadrait ses traits fins et pâles et passa devant lui, l'invitant sans avoir à le formuler à le suivre. Lui emboîtant le pas aussitôt sans même un regard en arrière, vers la porte restée ouverte de l'appartement, sans même savoir si le propriétaire de celui-ci était vivant ou non. Alors qu'ils émergeaient à l'air libre, respirant à nouveau l'air vicié de la ville, qui emplirent leurs poumons de l'habituelle odeur de vice et de mort, il se permit d'insister et demanda alors :

"- Qu'est-ce que tu veux faire maintenant ?"

Itachi attendit d'être assis à son siège, côté passager ( il avait passé son permis mais détestait conduire au plus haut point, c'était pour lui bien trop fatiguant ), sa tête balancée en arrière retenue par le siège avant de répondre.

"- Mon frère devra attendre encore un peu, on a quelque chose à régler avant de lui payer une petite visite... anticipant déjà la prochaine question, il ajouta après quelques secondes, Upson hôtel, dans la rue des Croix"

Il observa le noiraud fermer les yeux, venant se laisser aller au fond de son siège pour être bien installé et pouvoir se reposer un peu, au moins le temps d'un trajet en ville...

Le nom seul du bâtiment ne lui avait rien dit, mais en voyant la façade, il se rappela être déjà venu ici, et pu rapidement en déduire les intentions de l'Uchiwa. Il y a quoi, trois mois peut-être, ils étaient venus dans cet hôtel assez luxueux, qui avait la réputation de baigner dans des affaires sombres de prostitution. Le genre de choses qui ne plaisaient pas vraiment à Itachi, qui ne le faisaient pas vraiment rire non plus. A la limite, il pouvait passer l'éponge sur des vols, meurtres ou autres crimes mineurs si on était assez convaincant, mais des viols ou autre agression sexuelles ? S'il devait n'y avoir qu'une chose qui lui donnait envie de tuer, qui leur donnait envie à vrai dire, c'était bien ça. Et malgré leur coup de pression et la menace, formulée avec très peu de délicatesse pour permettre au danger de rentrer dans la petite tête de moineaux des propriétaires, ils avaient recommencés leur petit business. Ils auraient pû reconnaître que c'était mal, et ainsi supplier une remise de peine, une quelconque pitié, mais non, ils avaient ignorés la menace. Pire encore, ils avaient eu le culot de n'attendre que trois petits mois, voir sûrement moins avant de recommencer. Ce que les propriétaires ne savaient pas, malheureusement pour eux, c'était que l'une de leurs prostituées, une drag queen nommée Deidara, était venu tout raconter au Patron sans la moindre hésitation.

My lovely maid ( 1e version )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant