XIV

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— Eh bien nous voilà plus renseignées mon chou !

— Oui. Ces lettres éclaircissent le mystère. Alors c'est donc Tavier qui a créé l'Amena, sous les ordres de l'Archi-Mage Byrd. C'était une tâche peu complexe, alors même lui pouvait s'en charger. En plus, il était totalement disposé à obéir.

— Le pauvre petit espérait que cela sauverait sa bien-aimée, c'est d'un pathétique...

— Et Byrd m'a chargée de le tuer pour éviter qu'il ne divulgue cette histoire dans la presse.

— Roh mon chou, pense un peu mieux que ça.

— Que veux-tu dire ?

— Réfléchis. Crois-tu vraiment qu'il existe un moyen de contourner la surveillance de l'Empire dans les journaux ?

— Je ne sais pas. C'est vrai, tout ce domaine est bien encadré, mais on ne sait jamais.

— Est-ce que Byrd donnerait la moindre importance à ce genre d'improbabilité ?

— Sans doute pas. Mais alors, pourquoi sommes-nous là ?

— Mais pour répondre à la dernière requête de Tavier bien sûr !

— Je ne te suis pas.

— Mon chou, c'est si évident ! Par exemple, si je venais à mourir, comment réagirais-tu ?

— Je ne préfère pas penser à ce genre de chose.

— C'est pour le bien du raisonnement, réponds donc !

— Eh bien... Je serais sans doute plongée dans un abîme de malheur. Mais j'imagine qu'à un moment je parviendrais à me souvenir de toi, de comment tu aurais réagi si tu me voyais. Et là je m'en sortirais.

— Voilà où je voulais en venir ! Ce cher Tavier... Il n'arrive pas à s'en sortir, et il veut que ça s'arrête !

— Sa lettre serait alors une provocation pour que l'Archi-Mage le tue ? Ton raisonnement est plausible, mais tordu.

— Tu es toujours coincée sur ta petite voie toute propre. Laisse-toi dériver et imaginer tous ces scénarios pleins d'émotions ! Peut-être qu'en réalité Byrd et Tavier entretenaient une relation privée, mais notre artisan a trouvé une meilleure sculpture. L'apprenant, Byrd s'enrage et t'engage pour le tuer ! Imagine mon chou !

— Tu pars vraiment trop loin.

— Mais heureusement tu es toujours là pour me réceptionner quand je m'envole trop haut, hein ma petite Émilie ?

— Il faut bien. Passe-moi l'Amena, s'il veut qu'on exauce son souhait, alors faisons-le jusqu'au bout. Nous allons l'attendre, je pense qu'il ne tardera pas trop.

— Ce feu dans tes yeux... Oh que j'ai hâte ! L'apothéose de ton jour de bonheur approche !


[OLD] Le Jour de Bonheur d'ÉmilieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant