Hunger Games 25 [ En correction ]

Enneigé

J'avais l'impression, de ne plus savoir comment bouger mes bras et mes jambes, d'être comme pétrifiée. Je ne pouvais ni me déplacer ni même respirer, c'était comme si j'étais déjà morte. Morte comme ça sur ma plateforme, sans avoir rien pu faire, sans m'être battu pour survivre.

Puis ce fut comme si quelque chose venait de se briser en moi, je respirais de nouveau normalement et je prenais conscience de ce qui m'entourait. J'étais vivante, les Jeux avaient commencé, et j'attendais comme une idiote sur mon socle, au mieux de me précipiter à la corne pour récupérer un sac avant qu'il ne soit trop tard.

Les autres tributs se mouvaient déjà dans sa direction, je sautais de la plateforme et courais le plus vite possible. Je manquais de m'étaler plusieurs fois sur la glace, mais à chaque fois je tenais bon et continuais à courir un peu plus vite. Mes poumons étaient en feu.

Le premier à tomber fut le garçon du district 9, j'eus envie de vomir à la vue de ses viscères dont la couleur rougeâtre contrasté avec le bleu-blanc du lac gelé. Mais je ne m'arrêtais pas pour autant et arrivais rapidement au bord de la corne. J'attrapai le premier sac que je vis, le jetai sur mes épaules quand on me projeta un terre. Le choc fut tel qu'il chassa l'air de mes poumons, ma tête cogna contre la glace et je sentis un liquide chaud et pâteux coulait entre mes cheveux.

Je me retournais, c'était Sharp du district un qui venait de me rentrer dedans et s'apprêtait à m'embrocher avec son épée. Je n'eus même pas le temps de réagir qu'un couteau se planta dans la jambe du carrière, il poussa un cri de rage et fit aussitôt volte-face pour affronter son propriétaire. Je me relevais aussitôt et en profitais pour m'enfuir, dans ma précipitation je ne remarquais pas que la glace sur laquelle je courais à présent était déjà fissurée par endroit. Ce qui devait arriver, arriva. Elle se brisa sous mon poids.

J'eus l'impression qu'une dizaine de couteaux me transperçaient de toute part, l'eau glacée s'infiltra sous mes vêtements et me recouvra. Je sus que c'était bientôt la fin, mes souffrances et mes peurs disparaissaient, je commençais à ne plus sentir mes membres inférieurs, mes sens se tarissaient et pourtant j'entendis une voix. Comme sortie d'un rêve :

- Courage petite sœur, je compte sur toi !

Je battis des jambes de toutes mes forces et réussis à extirper le haut de mon corps hors de l'eau avant que le trou par lequel j'étais tombée ne se referme. Une fois à la surface, le vent glacé me fouetta le visage et je crus un instant que j'allais congeler sur place. J'avais tellement froid.

Je ressortais tant bien que mal du lac et regardais autour du moi, les carrières me tournaient le dos, ils quittaient la corne d'abondance, les bras chargés de sacs et de provisions. En tant normal, ils seraient restés pour empêcher les autres tributs de s'approchaient mais vu la dangerosité du lac gelé, ils installeraient sûrement leur campement ailleurs.

Je me relevais et exécutais quelques pas maladroits, j'avais perdu mon sac en tombant dans l'eau, mais avec tous les cadavres qui m'entouraient, j'avais l'embarras du choix. Je me fis l'effet d'un charognard. Si avant que cet enfer ne commence, on m'avait dit que je prendrais un sac et des armes de morts. Je me saurais dégoûter moi-même mais à présent ça ne me faisait rien du tout. Le dégoût faisait partie des sentiments que je sacrifiais pour survivre. J'espérais quand même que mes parents ne soient pas en train d'assister à ça.

Mon butin se constitua d'un grand sac à dos avec tout ce qu'il contenait : biscuits, lamelles de viande séchée, gourde, fils de fer, briquet, lunettes de nuit semblables à celles de mon district et même un sac de couchage. Je me saisissais également d'un couteau, de fléchettes et d'une couverture de survie. J'enfilais la couverture de survie par dessus mes épaules, et épongeais le sang qui avait coulé sur mon front grâce à un bout de tissu que je trouvais au fond de mon sac.