Le Jeu

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Mauvaise idée, et je le sais, mais la tentation de découvrir plus de son personnage est plus forte. J'ai l'impression que malgré sa froideur il est plus que ce qu'il n'y parait. Ses yeux marrons sont apaisant, j'y trouve le réconfort même si son regard est sans émotions. Je pourrais le regarder sans cesse.

Il me coupe dans mon élan de douceur.

-Qui commence.

-C'est quoi votre tatouage?

-Lequel?

-Celui sur votre poignet, dis-je en attrapant son poignet délicatement.

Il retira ma main avant que je n'ai le temps de l'apercevoir et répliqua.

-Tatouage de famille. Ou avez vous appris à vous battre?

Sa réponse fut brève et très peu convaincante mais je m'en contenta. Je n'avais pas envie de lui mentir ni de lui dire la vérité. Alors je le regarda dans les yeux et retira ma chemise, un bouton après l'autre, ses yeux suivant mon geste. Je lança ma chemise sur le canapé et repris.

-Pourquoi vous refusez de dire votre nom?

-Question de sécurité.

-Sérieusement? 

-Pourquoi jamais?

Me dit-il calmement, se rapprochant de moi, une main jouant avec une de mes mèches. L'autre remontant sur mon ventre, l'effleurant avec une doigt. J'attrapa son bras avec ma main et mis mon autre main sur sa nuque, je me rapprocha de son cou afin de lui chuchoter quelque chose à l'oreille.

-J'ai un objectif en venant ici, je ne veux pas dévier mon esprit.

-Quel objectif?

Ma main quitta sa nuque et vint se poser sur la sienne afin de la guider sur le zip de ma jupe. Je ne pouvais pas répondre. Il souffla et enroula ses mains autour de moi. Je me sentie portée, il marcha dans le couloir jusqu'à sa chambre et me déposa sur son lit. Il alla dans une autre pièce et revint deux minutes plus tard. Il s'assit derrière moi, j'étais dos à lui. Ses mains fraiches glissant sur ma colonne vertébrale, me faisant soupirer et courber mon dos. Ses mains s'arrêtèrent à mon soutien-gorge et le dégrafèrent. Il m'enfila une chemise trois fois trop grande sur le dos et boutonna quelques boutons, toujours de dos, son souffle chaud dans ma nuque. Il dézippa ma jupe sans trop me porter attention. Il me mit la couette dessus et me regarda intensément durant quelques secondes avant de me dire:

-Vous êtes ivre, et même si je ne saurais rien vous refuser en temps habituel, vous avez assez joué pour ce soir.

-C'est trop nul, retorquais-je en boudant tel un enfant de sept ans. 

Je pris alors toute la couette à ma disposition  et me tourna de l'autre côté du lit de sorte a lui tourner le dos. Malheureusement pour lui, j'avais une jambe au dessus et une jambe en dessous de la couette, l'une étant tendue et l'autre pliée au dessus de la couette tout en étant sur le ventre (les filles on se sait). Cette position laissant apparaitre tout mon dos, donc ma culotte et toute la partie qui va avec. Je senti un regard sur moi mais le mal de tête arriva donc je me tenta de me concentrer sur le sommeil. Tout ce que j'entendis fut un "merde" discret et je l'ai vu sortir du lit et se diriger dans un autre pièce, je m'étais endormie avant qu'il revienne.

.

Le réveil fut compliqué. Un mal de tête infernal  me vint, je me hisse hors du lit, les souvenirs me revenant au fur et à mesure que je marche vers la salle de bain. Toujours les yeux à moitié ouverts, je me posa devant le lavabo et me rinça le visage.

-On est de plus en plus à l'aise ici on dirait.

Je sursaute alors et me tourne vers la voix. Mes yeux s'ouvrirent alors à la vue de mon patron, une serviette autour de la taille, des gouttes d'eau dégoulinant sur son torse. Je ne crois pas avoir vu un corps aussi parfait de ma vie. A ma grande surprise, le tatouage sur son poignet n'était qu'une partie. Lorsqu'il se tourna en ricanant je pu apercevoir des tatouages sur son dos et d'autres sur son bras, que je ne semblait pas avoir remarqué les autres fois. Comment avais je pu passer à côté? Je me souvint alors que j'étais en train de le mater ouvertement. Je me cacha les yeux .

-Oh mince pardon pardon pardon, c'est pas du tout professionnel ! je tourna alors le dos lorsqu'il me répondit.

-Parce que dormir chez son patron, dans le même lit, et rentrer bourrée chez lui c'est professionnel?

-Eh bennn ..., j'avoue que sur le coup rien ne me sauverai. 

-Vous vous souvenez d'hier soir?

-Oui très bien même.

-J'ai bien fait de vous mettre au lit, vous n'auriez même plus été capable de dire un  mot, dit il en rigolant en quittant la pièce vers son dressing.


Je quitta a mon tour la pièce après m'être regardée dans le miroir faisant mine de n'avoir rien entendu. 

Sur le chemin pour me changer je me rendit compte que je portait encore sa chemise, son odeur remontant à mes narines, le paradis, littéralement. Cette odeur de lessive mélangée à son parfum, j'avais envie de garder cette chemise à vie. 

-Gardez là, dit il, revenant de son dressing, pantalon et ceinture misent, boutonnant sa chemise.

-Quel honneur!

je rigole alors et enfile le premier truc qu'il me donne. j'ai à vrai dire hâte de rentrer chez moi pour retrouver mes vêtements.

-Oh et je penses appelez la concierge de mon immeuble pour voir si le soucis est réglé.

Il ne me regarda pas mais rétorqua simplement "d'accord". 

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Après ce jour, je suis rentrée chez moi, car le soucis était réglé. Ses grandes chambres me manquaient à vrai dire. Au travail nous avions une relation un tout petit peu plus professionnelle sans manquer de rigoler tous les jours et de se lancer des petits regards de temps en temps. 

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Deux semaines plus tard, le voyage à la montagne approchait à grand pas. J'avais des nouvelles de mon père tous les trois/quatre jours, son état était le même si je veux rester positives. Les médecins disent que si il reste comme ça trop longtemps, ça pourrait lui être fatal, il fallait qu'il marche mais c'était impossible pour lui.  Je faisais des rapports sur ma mission en attendant, ça avançait lentement mais surement, mais plus lentement que surement.

Bref, dans trois jours j'étais dans un super chalet, ça me changerais  les idées.

Je ne sais pas encore à quel point.


She's the BossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant