𝘞𝘢𝘯𝘥𝘦𝘳𝘪𝘯𝘨 𝘴𝘵𝘢𝘳 - ᴋᴀɪ ʜᴀᴠᴇʀᴛᴢ

jeux d'ombre

« Ce train de vie m'atteint. »

« I see the stars, baby. We gonna get away,
you gonna lead the way. »

Dans l'obscurité, assis sur un banc du vestiaire, Kai se remémorait les événements précédents. Les larmes au bord des yeux, il sentait qu'elles allaient bientôt passer cette frontière et s'échouer sur ses joues.

Au même moment, Sophia s'approchait de la porte afin de se rassurer sur l'état du joueur. Arrivée à sa hauteur, elle hésite à interrompre l'allemand dans son moment de tranquillité.

- Kai, est-ce que je peux entrer ?, demande-t-elle en collant son oreille contre la porte après avoir toqué légèrement sur celle-ci.

Elle perçoit un reniflement et ouvre la porte à l'entente d'un murmure en accord avec sa question.

À mesure qu'elle avance vers les casiers, une odeur de gel douche s'émanait dans la pièce et venait chatouiller ses narines. L'humidité et le déficit d'air dans le vestiaire s'ajoutaient au manque de luminosité, lui troublant la vue. Sophia prend une grande inspiration avant de continuer son chemin jusqu'à déceler l'allemand dans l'ombre.

Kai était là, les paumes collées sur son visage. Le fait que ses mains cachaient ses yeux remplis de larmes, déchira le cœur de l'anglaise. Elle s'assied à ses côtés et dépose sa main dans le dos du numéro 29 pour lui montrer son soutien.

À ce contact, la tristesse de Kai redouble d'intensité et les sanglots en font de même.
Sophia ne sait pas pourquoi elle s'était figuré que Kai ne pleurerait pas. Mais, elle devait en être fortement convaincue car en le voyant fondre en larmes sous ses yeux, elle ressent une douleur inexprimable dans sa poitrine. Et c'est une chose à laquelle elle ne s'était pas préparée.

Il s'effondrait sous ses yeux et extériorisait tout ce qu'il avait accumulé depuis des semaines. La pression, les critiques, les incidents, les médias, le départ de son coach. Tout.

Il se décidait enfin à craquer complètement.

Il s'accordait quelques minutes, relâchant toutes les mauvaises émotions qu'il refoulait depuis bien trop longtemps.

Ses pleurs étaient bien loin des petites larmes qu'il avait déjà laissées couler à l'abri des regards, plus tôt dans la semaine. À cet instant, la quantité d'eau salée sortant de ses yeux s'apparentait à une petite cascade. Les gouttes tombaient l'une après l'autre, sans arrêt, et se transformaient en un filet d'eau roulant sur ses joues.

Sophia restait là, en silence, de peur d'empirer la situation. Il se calmait petit à petit et ferme les paupières. Kai était appuyé sur la brunette qui lui touchait les cheveux, parvenant à l'apaiser légèrement. Elle se surprit à penser à la douceur des boucles de son ami pratiquement étendu sur son petit corps.

- Je suis désolée pour ce que la presse rédige sur toi.

- Je n'ai pas besoin de ta pitié, Sophia, répond-t-il sans réfléchir, avec une petite voix enrouée.

Alors qu'il se redresse vivement afin de se remettre assis, la brune le regarde surprise.

Elle ferme les paupières et se mord la lèvre du bas, comme si elle encaissait cette réponse ridicule. Loin d'être rancunière, Sophia connait les circonstances et sait que le footballeur est à cran. C'est pourquoi, elle ne nourrit aucune animosité à son égard après sa remarque.

- Je savais que je n'étais pas douée pour réconforter les autres, mais je ne pensais pas être aussi nulle, blague-t-elle en le bousculement gentiment.