𝘞𝘢𝘯𝘥𝘦𝘳𝘪𝘯𝘨 𝘴𝘵𝘢𝘳 - ᴋᴀɪ ʜᴀᴠᴇʀᴛᴢ

interlude fifty

⋆ ϟ ✿ ᴛʀɪɢɢᴇʀ ᴡᴀʀɴɪɴɢ ✿ ϟ ⋆

ϟ ᴛʀᴀᴜᴍᴀᴛɪꜱᴍᴇꜱ ᴘʜʏꜱɪǫᴜᴇ ᴇᴛ ᴘꜱʏᴄʜᴏʟᴏɢɪǫᴜᴇ, ᴀɴxɪéᴛé ɪɴᴛᴇɴꜱᴇ ʟɪéᴇ à ʟ'ᴀɢʀᴇꜱꜱɪᴏɴ ᴅ'ᴜɴ ᴘʀᴏᴄʜᴇ ϟ

« La méchanceté fait du mal à mon cœur. »

« J'ai la tête en vrac,
et c'est rare que j'reste décontract' »

Au réveil, Mason a le sentiment d'avoir fait un rêve brumeux, où les frontières entre réalité et illusion se sont brouillées. L'aveu du jour précédent résonne encore dans son esprit, tel un écho lointain qu'il peine à chasser.

Il tourne la tête et aperçoit Kai, toujours endormi sur le fauteuil à côté de lui. Ses traits semblent détendus, comme s'il se remettait de toute la fatigue accumulée.

La veille au soir, l'anglais était resté silencieux. Les mots qui auraient pu exprimer ce qu'il ressentait étaient restés coincés au fond de sa gorge. Il s'était retrouvé prostré, incapable de bouger, figé par le poids de la déclaration de Kai.

Celui-ci s'était rhabillé sans tarder, tentant d'effacer l'intensité du moment où il avait dévoilé ses taillades. Pourtant, Mason n'avait pas réussi à trouver le sommeil après la tempête féroce de vérité.

Le poids de cette révélation flottait lourdement dans l'air, rendant toute tentative de repos impossible pour lui.

Les marques sur la peau de Kai, et tous les mots qu'il avait prononcés, restaient gravés dans la mémoire de Mason. Indélébiles.

La nuit avait plongé le salon dans une obscurité profonde, où chaque ombre semblait glisser et danser en silence. Seul le faible éclat de la lune, un croissant argenté flottant dans l'immensité de l'univers, perçait à travers les rideaux à moitié tirés. La lumière lunaire dessinait des motifs subtils sur le sol, éclairant à peine le visage paisible de Kai.

Les yeux grands ouverts, Mason fixait le plafond tandis que chaque souvenir et chaque émotion gravitaient autour de lui, tourbillonnant sans relâche, telles des étoiles dans une galaxie lointaine. Il se sentait impuissant, perdu dans cet univers intérieur où les réponses s'avèrent aussi énigmatiques que les étoiles elles-mêmes.

Son corps épuisé réclamait désespérément le sommeil, mais son esprit, assiégé par les mots de son meilleur ami, refusait de céder à la douceur de l'obscurité.

Son visage, habituellement serein, était marqué par une inquiétude profonde. Et ses lèvres, d'ordinaire prêtes à esquisser un sourire narquois, restaient immobiles, figées dans une expression de gravité inhabituelle.

Les paroles résonnaient encore en lui, comme une mélodie dissonante qui refusait de s'éteindre.

Allongé sur le canapé, l'anglais se tournait et se retournait, cherchant en vain une position confortable pour échapper à ses pensées oppressantes.

Le garçon percevait les battements de son cœur, plus intenses que d'ordinaire, chaque pulsation cherchant à rompre le silence de la nuit en y insufflant son anxiété grandissante.

Ce qu'il avait appris était trop sombre pour qu'il puisse simplement fermer les yeux et espérer que tout disparaisse au lever du jour.

Le sommeil le fuyait, et la nuit lui paraissait interminable, peuplée des images que son esprit lui imposait, rejouant sans cesse les événements survenus dans cette même maison, trois semaines plus tôt.