𝘞𝘢𝘯𝘥𝘦𝘳𝘪𝘯𝘨 𝘴𝘵𝘢𝘳 - ᴋᴀɪ ʜᴀᴠᴇʀᴛᴢ

le bruit qui court

« J'entends le bruit qui court boy, yeah
Un écho dans un coupe-gorge, yeah
Court dans la nuit. »

« Bilan catastrophique car souvent,
tout passe trop vite à part les souffrances. »

« On crie en dévalant la pente,
c'est nous le bruit qui court. »

Kai émerge lentement du sommeil, ses sens retrouvant peu à peu contact avec la réalité.

Allongé sur le tapis du salon, il se souvient vaguement de s'y être endormi. L'air frais du matin effleure son visage, contrastant avec la chaleur réconfortante qui l'entoure, comme un cocon le retenant dans ce doux entre-deux.

Son regard se pose sur le canapé vide, où Sophia avait trouvé refuge durant la nuit. Ses yeux clairs parcourent les coussins initialement destinés à son propre confort. Un sourire amusé apparaît sur ses lèvres en se rappelant comment elle lui avait volé ce qui aurait dû être son lit.

D'un coup d'œil, le brun réalise que la douce chaleur qui l'entoure vient de la couverture que Sophia a délicatement posée sur lui avant de partir travailler. Une attention discrète, mais pleine de tendresse.

La chaleur résiduelle du canapé semblait se moquer de l'inconfort qu'il a enduré sur le sol. Mais, malgré les courbatures qui tiraillent ses muscles, Kai ne regrette pas d'avoir cédé sa place à Sophia.

Quant à lui, il n'aurait jamais osé dormir dans la chambre de la brune sans son accord. Le tapis était alors devenu une solution envisageable, un compromis entre le respect de son espace et le désir de rester auprès d'elle.

Dans l'obscurité, enveloppé par son parfum vanillé, il s'était laissé bercer. Les respirations calmes de la brune à ses côtés formaient une mélodie apaisante. Chaque souffle, léger et régulier, était une caresse invisible, lui apportant une sérénité qu'il n'avait pas ressentie depuis longtemps.

Au-dessus de lui, les étoiles scintillaient comme complices silencieuses de ses pensées.

Finalement, bien que rudimentaire, le sol lui avait offert un sommeil suffisant.

Kai s'étire avec précaution, chaque mouvement était une tentative pour soulager ses muscles endoloris. Les gestes lents et mesurés de son corps suivent un rythme propre.

Chaque contraction et chaque relâchement, oscillant entre la douleur qui le traverse et le soulagement qu'il espère.

Le silence de la pièce est interrompu par les ronflements de Mason provenant de l'étage supérieur. Ce bruit familier, presque comique dans son intensité, fait naître un sourire sur le visage de Kai.

Cette maison, malgré son atmosphère parfois chaotique, avait quelque chose d'apaisant.

Kai se lève, ses muscles protestant légèrement, comme s'ils cherchaient à se souvenir de la douceur du repos qu'ils ont rarement connu.

Une raideur persiste dans son dos, lui rappelant la tension accumulée au fil des semaines. Chaque vertèbre portant le poids de ses responsabilités et de ses doutes.

Ses épaules s'affaissent brièvement avant qu'il ne se redresse en soupirant.

À travers la fenêtre, il observe la nuit s'effacer doucement, tandis que les premières lueurs de l'aube teintent le ciel d'un dégradé pastel.