Querelles

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Avec l'homme qui se tient debout si près et ces mots qui s'attardent dans son esprit, il est difficile de ne pas laisser ses pensées aller vers la possibilité de se réveiller à ses côtés. Du moins aux côtés de l'homme qu'il avait été ces dernières semaines.

Il se rend compte qu'il a mis trop de temps à répondre, bien que sa réaction interne soit passée inaperçue, Zhou Xu n'est pas sûr s'il est tombé dans un piège ou non. Bien qu'il haïsse de l'admettre, l'homme est un expert en flirt et a presque toujours une longueur d'avance - ou plutôt une longueur de trop. Sans vergogne.

Cependant, techniquement, il avait juste utilisé l'homme la dernière fois pour son propre plaisir, ne lui ayant pas permis de jouir avant qu'il ne s'en aille. Non pas qu'il ne l'ait pas mérité. La seule chose qui lui reste face aux avances plutôt habiles de cet homme qui n'implique pas le sexe, bien que cette pensée lui fasse à nouveau vibrer la tête, est d'avancer avec plus de force. L'attaque est souvent la meilleure des défenses.

Pensant qu'il peut se débarrasser d'une partie de cette assurance et, en même temps, expliquer pourquoi le comportement de Wen Ke Xing a changé la semaine dernière, il demande, tout en fixant ces yeux noirs qui sont si proches que leurs cils s'entremêlent presque, "Lao Wen, depuis quand te préoccupes-tu de ce que je veux ?".

Pour une raison quelconque, Wen Ke Xing avait pensé que ce flirt inattendu allait l'amener à embrasser cette bouche qui l'obsédait maintenant depuis plus de deux semaines. A la place, il avait l'impression d'avoir reçu une gifle et - pour parler franchement - il l'avait probablement méritée. Ah-Xu, comment peux-tu passer du ronronnement à l'aiguisage de griffes en une seule expiration ?

Sans un seul clignement d'œil, il rencontre ces yeux noisette et répond, "Depuis toujours." J'ai toujours fait attention, j'ai juste... Tu as juste... Ne sachant pas comment finir ses propres pensées, son esprit s'embrouille avec les images de ce sourire contre l'image des perles ensanglantées.

Remarquant que les yeux de Wen Ke Xing flanchent derrière ces longs cils sombres. Zhou Xu pousse un peu plus loin devant cette réaction inattendue, " Toujours ? Tu ne t'en souciais pas quand on s'est mariés, alors pourquoi t'en soucier maintenant ?"

Sa réponse est trop rapide, son esprit est en pilotage automatique à cause des souvenirs flous de ces nuits d'avant. "Il est inutile de blâmer les événements passés." (1). Il réalise ce qu'il vient de dire et se réprimande intérieurement. Wen Ke Xing, Wen Ke Xing, tu vas payer ça.

"Blâmer... Le passé... Les événements..." Chaque mot laisse un arrière-goût si horrible dans sa bouche qu'il crache presque chacun des mots au moment où ils quittent ses lèvres. Ce qui n'était au départ que des papillonnements et des taquineries pas si inoffensives, faisait maintenant resurgir les souvenirs vivaces de ces premières nuits que Zhou Xu avait fait de son mieux pour ignorer. La douleur et la souffrance de ses blessures, l'humiliation d'être attaché, tout choix lui ayant été retiré. Tout cela refait surface de là où il les avait enfouis. Le sourire en coin sur ses lèvres fait place maintenant au dédain, il continue, sa voix transpirant de mépris, "Si tu penses que tu vas t'approcher de moi - réfléchis-y encore."

Wen Ke Xing recule et ouvre son éventail, l'agitant lentement alors qu'il examine ses options en observant son mari qui est sur le point d'exploser. Essayant de son mieux de blaguer à propos de la situation et de ramener les souvenirs de la nuit d'il y a deux semaines, plutôt que des premières nuits, il dit en plaisantant mais avec quand même un sourire forcé sur le visage, "Ah-Xu, je pense me rappeler de quelqu'un qui a abusé de moi il y a de ça à peine quinze jours. Et je ne me souviens d'aucune plainte."

Comment polir une perle [WenZhou]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant