chapitre 1

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Je mordille doucement le cou d'Emilie qui s'agite sous moi en riant. Cela fait un moment que nous sommes réveillés à présent, qu'elle joue à me repousser pour ensuite revenir se blottir contre moi et chercher mes lèvres. Tous mes réveils devraient être aussi agréables, mais pour cela il faudrait que j'arrête de fuir la chambre de chacune de mes partenaires une fois la soirée finie.

– Stop Max ! Il faut que je me lève, j'ai du travail moi... Tu m'énerves ! Ses yeux brillent d'une lueur taquine qui vient démentir son propos.

- Je pourrais t'y emmener en voiture ? On resterait encore un peu au lit comme ça...

Je descends mes lèvres contre sa clavicule et y dépose plusieurs baisers avant d'observer son visage du coin de l'œil. Pour rapidement rabaisser mon attention vers sa poitrine dénudée juste sous mon nez. Me demander de la laisser partir est une véritable torture physique et psychologique. Je pourrais littéralement dévorer ce petit bout de femme.

- Non. Je ne veux pas que quelqu'un me voit avec toi. T'as pas vraiment la réputation du gendre idéal dans le coin. Je ne veux pas qu'il y ait de commérage dans mon dos.

- Oh tu me brises le cœur ! Je te fais honte ? Pourtant hier j'avais l'impression que t'étais bien contente de me voir. Je suis l'homme idéal pour toi ma petite chatte.

Émilie lâche un soupir las et me repousse plus fermement avant de se relever.

- Tu peux essayer de faire plus classe comme surnom ? Ce que tu peux être lourd. Ça t'arrive d'être sérieux de temps en temps ? Heureusement que la première utilité de ta bouche n'est pas de parler quand tu es avec moi.

La belle blonde me fait un clin d'œil pour donner le change mais je la sens soudain vexée que je ne m'engage pas plus dans cette relation. Je ris à sa phrase pour ne pas la gêner et reste étaler dans son lit tandis qu'elle se dirige vers sa salle de bain.

Je ne veux rien de sérieux, encore moins avec une humaine. Même si Emilie est vraiment rafraîchissante. J'aime les filles aussi sûres d'elles et... Un poil dominantes également. Avec une louve je ne pourrais pas me lâcher ainsi. Je suis un homme, un bêta, prendre la place du soumis serait mal vu. À moins qu'elle ne soit une alpha peut être. Mon âme sœur doit en être une j'imagine.

Je me sens soudain tout excité en pensant à cette vie future. À cette femme qui m'attendra le soir à la maison pour me plaquer sur le lit et m'ordonner de lui faire du bien... Le rêve.

Mais je ne me sens pas encore prêt à être exclusif. J'aime faire des rencontres dirons-nous. Je n'ai que vingt ans après tout. Pour tout ce qui est union et enfants j'ai largement le temps.

Je finis par me redresser et m'habille rapidement avant qu'Emilie ne sorte de sa salle de bain et me balance nue hors de chez elle. Je ne suis pas du tout pudique mais mon alpha ne serait certainement pas content en apprenant que je me balade à poil en ville.

Je souris en regardant un instant mon corps dans un miroir avant d'enfiler mon t-shirt. Mon corps est musclé mais svelte. Je ne suis pas une masse de muscles forgés pour les combats. Non, ma spécialité c'est la traque, la chasse. Je suis le loup le plus rapide de mon clan et j'en suis très fière. Certains me lancent des piques à cause de ça en me disant que ça fait surtout de moi un excellent fuyard. Ne dit-on pas que la meilleure défense est la fuite ? Mais je ne suis pas un lâche, non je suis courageux. Peu m'importe ce qu'il se dit à mon encontre, j'ai déjà combattu plusieurs fois auprès de ma meute. Je serais prêt à tout pour la rendre fière de moi.

Ma blonde sort enfin et me sourit en voyant que je suis prêt à dégager de chez elle. Ces femmes sont tellement dures avec moi... Je me plis pourtant en quatre pour les satisfaire. Ma rapidité m'aide également à accourir au secours de ces pauvres femelles en manque d'affection.

- Bravo Max ! Tu es tout beau sans que je n'aie besoin de rien te dire

- Ça me donne le droit à un bisou ?

Je n'attends pas vraiment sa réponse et je viens plaquer mes lèvres contre les siennes en profitant de son odeur de dentifrice. Je laisse mes mains glisser vers ses fesses et la colle fermement à moi. De son côté, une de ses mains vient enserrer l'arrière de ma nuque tandis que l'autre se glisse dans mes cheveux... Avant de les tirer fermement en arrière pour mettre fin à ce baiser.

Je gémis légèrement en grimaçant et me recule donc avant de taper doucement sur sa main pour qu'elle me lâche.

- Ok, ok tu es pressée j'ai bien compris. Quand est-ce qu'on se revoit ?

- Oh chéri, c'est la première fois que tu me poses cette question. Est-ce que tu commences à devenir accro ?

Je ris et hausse les épaules en la dévorant des yeux.

- Il se pourrait bien que oui. Toutes les nuits je ne rêve que de te bouffer la...

- Chut ! Allez, on y va je ne veux plus entendre tes bêtises. Je sais comment c'est avec toi et ton emploi du temps de ministre. Je vais te demander de venir et tu auras toujours plus important à faire. Cette fois-ci c'est toi qui vas me courir après !

Je ris un peu en la regardant puis prends la direction de la sortie.

- Oui, oui... Enfin tu sais bien que je ne suis pas très patient. Il faudra vite me dire oui avant que je ne débarque devant ta porte pour te supplier de... De bien vouloir me voir.

Je me force à avoir un langage correct en sentant sa main à deux doigts de me taper l'arrière du crâne. J'aime son impulsivité mais pas sûr que mon loup accepte d'être battue par ce petit bout de femme.

Je sors donc de chez elle après avoir simplement déposé un baiser sur sa tempe et file monter dans ma voiture. Dans le rétro je peux voir Emilie qui ne me quitte pas des yeux avant que je ne change de rue. Elle peut dire ce qu'elle veut, je sais que je l'ai dans la poche.

Madame fait la femme fière mais au fond elle rêve que je la rappelle dès ce soir pour que l'on se revoit. Je ne suis pas sûr de le faire, j'aime me faire désirer. Et je ne veux pas qu'elle puisse s'imaginer que je commence à m'attacher à elle, je ne suis pas un méchant garçon.

Je ferme un instant les yeux alors que je suis arrêté à un feu rouge puis échange un regard fuyant avec mon reflet. Non, je ne suis pas mauvais, je ne suis pas comme les autres hommes. Je vaux bien mieux qu'eux et je ne lui ai jamais fait de mal. Je ne lui ai pas fait de mal. Ce n'est pas de ma faute.

Mon téléphone sonne soudain, me sauvant ainsi de mes ruminations. J'y glisse un regard en continuant de prêter attention à la route. C'est mon alpha. La fête est finie, il n'est plus non plus temps de se morfondre, la meute a besoin de moi. Un jour je serais le bêta le plus important de mon clan. D'ici là je ferais tout pour gagner cette place. Même si cela m'obligeait à vivre plusieurs semaines d'abstinence.

Loups Brisés (bxb) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant