Chapitre 33

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Mon dos était en contact avec une surface étrangement dur. Et chaque partie de mon corps me lançait en continu, comme si chaque muscle que je possédais était contracté et courbaturé.

Mes yeux s'ouvrir difficilement et j'observais longuement mon environnement sans comprendre. Je n'étais pas dans mon lit. Non j'étais au milieu de la forêt, complètement seul. Cette surprise eut le dont de me réveiller d'un coup. Je me redressais prestement et tous mes sens se mirent en éveil. Il faisait encore un peu sombre, les oiseaux ne s'étaient pas réveillés. La nature dormait toujours. Il y avait une autre odeur que celle de la forêt, une senteur désagréable, sombre, du sang.

Mon regard se baissa sur mes mains et j'eus l'horreur de découvrir qu'elles étaient couvertes de ce liquide rouge. Un étrange pressentiment me fit comprendre que ce n'était pas le mien. Mais je ne me souvenais de rien. Où étais-je cette nuit ? Qu'avais-je fait ? Et à qui ?

Ma respiration devenait haletante tandis que l'angoisse montait en moi, devenant de plus en plus oppressante. J'étais seul dehors et pourtant j'avais le sentiment d'être acculé contre un mur. Des pensées de plus en plus sombres venaient m'agresser. Était-ce des cauchemars ou bien des souvenirs ? Le monde devenait flou autour de moi et je n'arrivais plus à différencier la fiction de la réalité.

Où était Zaïn ? Pourquoi n'était-il pas près de moi ? Lui avais-je fait du mal ? Je me remémorais soudain cette histoire de loup fou. M'avait-il vraiment transmis sa folie en me mordant ? Est-ce que nous nous étions entre tué cette nuit ?

Cet homme avait été capable de tuer toute sa famille, ses enfants ! Mais même en le voulant je n'étais pas capable de tuer un alpha. À moins que Zaïn n'ait pas osé se battre de peur de me faire du mal ?

Un sanglot souleva ma poitrine et j'agrippais mes genoux pour les serrer contre mon torse. Non ce n'était pas possible. Je le sentirais s'il était mort. Mais s'il était en vie, pourquoi ne venait-il pas me chercher ?

Je levais les yeux vers le ciel et remarquais que le soleil était à peine levé. Peut-être dormait-il toujours ? Oui c'était forcément ça, j'étais simplement parti sans faire de bruit. Le marquage avait certainement trop excité mon instinct animal, j'avais sûrement simplement chassé...

Je me redressais donc difficilement, mes jambes étaient étrangement frêles, et je reprenais la direction du village. Les feuilles mortes craquaient à chacun de mes pas, mais c'était le seul bruit que mes oreilles percevaient. Ainsi je me sentais lourd et vulnérable. Une proie faible et facilement repérable. Sur le chemin l'anxiété continuait de me faire divaguer. Je peinais à marcher droit et à retrouver ma route.

Je baissais à nouveau les yeux sur mon corps nu et le sang qui le recouvrait partiellement. Ce n'était certainement pas une bonne idée qu'on me voit dans cet état. Je pris donc un détour pour arriver par notre jardin et ainsi entrer par l'arrière de la maison. Je poussais doucement la baie vitrée et entrais enfin au chaud.

- Max ?

La voix de Zaïn me fit sursauter et je me tournais prestement vers lui. Mon âme sœur était vivante ! Je ne lui avais pas fait de mal. Cette affirmation me rassura tellement que je courais me jeter dans ses bras sans perdre une seconde. Cependant il ne m'accueillit pas comme je l'attendais. Au contraire sa main me repoussa loin de lui.

- Qu'est-ce que tu as foutu ? J'ai cru que tu regrettais tout ce qui s'était passé hier. Je t'interdis de recommencer à me fuir ! Et puis nous n'étions pas censés sortir d'ici. Où étais-tu ? Et... Mais qu'est-ce que c'est que tout ce sang ?

Son regard se fit soudainement plus inquiet et il se rapprocha à nouveau de moi pour tâter mon corps. Mais ce n'était pas mon sang et il s'en rendit compte aussi vite que je l'avais fait.

- Maxence ? Pourquoi es-tu couvert de sang ?

- Ne m'appelle pas comme ça !

Sans que je sache pourquoi le fait d'entendre mon nom me mit dans une colère noire. Il n'avait pas le droit de l'utiliser, il ne le méritait pas. Il n'y a que ma mère qui m'appelait ainsi. Était-il en train de m'accuser ? Je n'avais rien fait ! Pourquoi ne pouvait-il pas avoir confiance en moi ? J'ignorais sa dernière question pour répondre à une précédente.

- Je ne regrette pas ce que nous avons fait hier. Toi si ? C'est pour ça que tu n'es même pas venu me chercher ? J'aurais pu rester la journée porté disparu sans que tu ne bouges, tout ça parce que ta petite sœur as dit de rester ici ?

- Calme-toi... Je viens de me réveiller d'accord ? J'allais partir te retrouver, je te le promets. Max, à qui est ce sang ? Son ton de voix devint soudainement plus pressant et l'inquiétude brillait dans ses yeux.

- Comment ça "à qui" ? Tu crois que j'ai blessé quelqu'un ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? J'ai sûrement chassé un sanglier ou une biche, c'est tout.

- Sûrement ? Tu ne t'en souviens pas ?

Zaïn fit un pas en arrière et ce geste me déchira le cœur. Il était en train de me fuir. Une nouvelle fois, la personne a qui je tenais le plus au monde était en train de m'abandonner. Cette prise de conscience m'électrisa de douleur et je partis m'affaler sur un fauteuil sans parvenir à lui répondre.

Mon brun me suivit et vint se mettre à genoux devant moi avant de mettre ses mains sur mes cuisses. Son regard continuait d'inspecter mon corps puis il prit une longue inspiration. Ces sourcils se froncèrent alors puis sa prise sur mes jambes se resserra fermement.

Un sursaut m'échappa face à ce geste et j'essayais de dégager sa poigne en grimaçant. Comptait-il me tenir ainsi jusqu'à m'en laisser des marques ? Seulement parce que j'avais découché ? Je n'aurais pas dû me laisser attendrir par sa belle gueule, cet homme était une brute.

- Tu portes l'odeur de ma sœur. Tu es allé voir Emma. Putain ! Qu'est-ce que tu as fait Max ? Réponds !

Je restais pétrifié un instant face à ses mots puis mes mains se mirent à trembler. Des cris lointains, d'un autre temps, résonnaient dans mes oreilles. Oui, j'avais vu Emma cette nuit. Et tout portait à croire que je lui avais fait du mal. Mais à quel point ?

Une petite voix me murmurait une drôle de réponse à l'oreille. Et je priais pour qu'elle se trompe.

Mais au fond j'en étais de plus en plus certains. La jolie brune était morte sous mes mains.


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Vous deviez vous douter que les romans à l'eau de rose ce n'était pas mon truc. Non. Si ce n'est pas le cas je suis désolée d'avoir gâché vos espoirs.

J'ai reçu un commentaire me disant qu'on ne comprenait rien à mon histoire. Est-ce un sentiment partagé ? Si oui par rapport à quoi exactement ?

N'hésite pas à voter et commenter pour me soutenir :)

Merci pour ta lecture.

Loups Brisés (bxb) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant