Chapitre 37 partie 2

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Plus aucun de nous n'ose parler à présent. Comme si émettre un son pouvait accélérer le peu de temps qu'il nous reste. Nos corps sont couchés sur ce qu'il reste du matelas. Avec le temps, nos larmes ont fini par se tarir, ne laissant plus la place qu'à la stupéfaction. Notre histoire vient à peine de commencer et je l'ai déjà condamné. Nous allons tous les deux sombrer dans l'oubli par ma faute. Zaïn sera-t-il contaminé par ma folie ? C'est comme si je lui avais planté un coup de couteau dans le dos. Au sens propre.

La main de mon alpha caresse doucement mes cheveux et je ferme les yeux face à ce contact. Puis ses lèvres viennent trouver ma marque, dans mon cou, et il l'embrasse tendrement. Cela propage des milliers de frissons dans tout mon corps.

- J'ai besoin de toi Max... Comment pourrais-je vivre si tu n'es plus là ? Nous nous complétons, une moitié d'âme ne peut pas survivre... Je ne veux pas que nous mourions. J'ai peur...

La détresse qui enveloppe sa voix me déchire le cœur. Lui aussi a bien compris les tenants et aboutissants de cette situation. Maintenant que nous sommes marqués nos destins sont liés, l'un ne peut subsister sans l'autre.

Sa bouche remonte le long de mon cou pour que nos lèvres se rejoignent enfin. Notre baiser n'est pas doux, il est le reflet de notre douleur et de notre désespoir. Nous nous accrochons fermement à l'autre essayant en vain de prendre le contrôle de la situation, de trouver une solution qui n'existe pas.

- Je te veux Zaïn. J'aimerais que tu me fasses l'amour comme si... Comme si c'était la dernière fois.

La peine déforme ses traits et une larme roule le long de sa joue à mes mots. Parce qu'ils ne pourraient pas être plus vrais, être plus dramatiques. Notre situation semble sans issue, et j'ai besoin de profiter de lui une dernière fois, de lui offrir tout ce qu'il souhaite de moi. Ou plutôt le peu que je peux lui donner dans ces conditions.

- Ne pleure pas mon ange... Je ne veux pas que nous passions cette journée à pleurer. Nous ne pouvons pas passer ces instants à pleurer sur notre sort. Tu es d'accord ? Il reste trop peu de temps pour ne pas en profiter. Alors vivons. Aimons nous pendant des heures, je ne veux pas que tu puisses regretter quoi que ce soit.

- Mais je n'arrive pas à penser comme toi ! Je dois être plus faible que je le pensais. Je suis comme pétrifier Max. Je sens mon cœur battre dans mes oreilles, il est trop rapide, j'ai mal à la poitrine, si ça continue ainsi il va s'arrêter, c'est...

Je mets fin au flot de panique qui quitte sa bouche pour plaquer mes lèvres contre les siennes. J'essaie de contrôler mes émotions pour que ce baiser soit doux, rassurant. Je veux l'aider à quitter les scénarios cauchemardesques que crée son esprit pour qu'il revienne au moment présent. Une réalité dans laquelle nous allons encore bien.

Et je devais avouer que je ne pensais pas seulement à lui. De façon égoïste, le désir que j'avais pour lui ne cessait d'affluer en moi. Je voulais que son corps m'apporte le plaisir, la plénitude et le pardon dont j'avais besoin. Il fallait à tout prix que nous nous liions intimement une dernière fois, cela relevait de l'obsession. Mon besoin de lui se faisait de plus en plus pressant.

Ainsi je n'attendais pas la possibilité qu'il me repousse et lui ôta son pantalon avec empressement. Mes mains tremblaient sous l'excitation pourtant je finis par atteindre mon but sans trop de difficulté. Alors que je m'apprêtais à me déshabiller à mon tour ma déception fut intense quand je vis qu'il ne partageait pas mon désir. Celui-ci ne coulait pas suffisamment dans ses veines pour permettre à son sexe de se dresser pour moi.

- Max... Je ne peux pas mon amour. C'est trop pour moi. Pardonne-moi.

Je relevais vivement la tête et regardais avec horreur la honte qui recouvrait ses traits. Non ! Il n'avait pas à s'excuser. Tout cela était entièrement de ma faute, mon brun n'avait pas à se sentir coupable. Je remontais doucement son vêtement et je le pris dans mes bras à nouveau.

- Non... C'est encore moi qui fais n'importe quoi. J'imagine que les condamnés à mort ne se branlent pas avant d'aller se faire exécuter.

Je me forçais à rire avant d'abandonner en voyant que cela ne faisait que tendre un peu plus mon âme sœur. Il n'y avait pas à dire, j'étais vraiment un compagnon catastrophique.

- Peut-être que tu t'en sortiras Zaïn. Et que moi je serais simplement un peu détraqué... De temps en temps tu mettras un somnifère dans ma bouffe et tu viendras me voir. Peut-être que quelque part au fond de moi je t'entendrais.

- Tais-toi Max. Vraiment. Tu ne fais que dire connerie sur connerie.

Un léger rire teinté de larmes lui échappa. Je souris doucement et ferme les yeux en cachant ma tête contre son torse. Inspirant longuement son odeur j'essayais de graver tous mes souvenirs heureux en sa compagnie en sa mémoire. Espérant que si je les intériorisais assez je pourrais encore trouver le moyen de m'en souvenir à la nuit tombée...

- Tu as raison... Je suis désolé.

- Arrête avec ça. C'est inutile à présent. Je t'ai pardonné Max. À la seconde ou tu m'as avoué la vérité. Je suis aussi responsable que toi dans cette histoire. Je t'ai étouffé dès notre rencontre, j'avais trop besoin de t'aimer, de te sentir en sécurité, je voulais contrôler ce qui se passait entre nous. J'aurais dû être plus à l'écoute de tes émotions.

- Moi aussi je te pardonne. Parce que je t'aime.

À la suite de ces paroles nous n'avons plus parlé pendant des heures. Parce qu'aucuns mots n'étaient suffisamment expressifs pour pouvoir exprimer ce que nous ressentions l'un pour l'autre. Nous ne faisions donc que partager nos émotions à travers notre lien tout en nous embrassant tendrement.

Quand la nuit approcha, nous ressentions directement un changement dans mon comportement. Mon corps était plus tendu, mes caresses sur son corps plus pressantes et mes pensées bien plus sombres. Aussi pour ne pas que cette journée ne se finisse mal nous décidions d'un commun accord d'y mettre un terme.

Notre baiser d'adieu eut le goût salé de nos larmes et amer de nos regrets. Puis mon homme se leva et se dirigea avec regret en direction de la sortie. Sa voix grave retentit cependant une dernière fois avant que l'obscurité ne m'envahisse.

- Je ne t'abandonnerai pas Max. Jamais. Je vais trouver une solution, je te le promets.

Mes yeux se fermèrent pour s'ouvrir sur un monde nouveau.

Un monde sans amour, sans douceur, sans espoir, ni promesse.



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Je crois que j'avais promis un chapitre plus sympa. Bon, ce n'est finalement pas vraiment le cas. Mais dans la vie on n'a pas toujours ce que l'on veut, ni ce que l'on mérite... 👨‍❤️‍💋‍👨☠️

Les prochains chapitres seront comme vous vous en doutez sûrement du pdv de Zaïn.

N'hésite pas à voter et commenter pour m'encourager ! si jamais tu me détestes parce que mon histoire te fait mal au cœur je te supplie de me pardonner. 😭

Bisous ! à vendredi 😁

Loups Brisés (bxb) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant