Loups Brisés (bxb) [terminé]

Chapitre 39

Dans les premiers instants de recherche, c'est l'espoir qui faisait battre mon cœur. Je pensais que retrouver ma sœur serait facile maintenant que nous avions trouvé un indice pour la situer. Cependant après des heures de recherche mes pattes traînent lourdement sur le sol. Pour autant j'essaie de ne pas laisser l'accablement me gagner entièrement et je continue mes recherches. Me disant que je suis peut-être tout près d'elle. Je ne peux pas faire marche arrière.

J'ai tellement envie de la serrer dans mes bras, de savoir que son cœur peut toujours battre sur un rythme semblable au mien. Je l'ai aimé dès que je l'ai vu, un amour fraternel inconditionnel. Rien n'a jamais pu se mettre entre nous.

Je ferme les yeux un instant et il me semble que j'entends son rire à nouveau, que ses grands yeux noirs si expressifs m'expriment sa joie de vivre. Ma petite sœur ne mérite pas ça. La violence de ce monde ne devrait pas la salir ainsi. Elle est trop douce, trop pure pour souffrir.

La mort n'a pas pu l'emporter, c'est impossible. Emma doit vivre, pour moi. Au moins pour moi...

Flash-back :

Des pleurs d'enfant retentissent dans la maison si silencieuse quelques instants plus tôt. Dans la chambre parentale, les adultes soupirent. Encore un cauchemar ? Non c'est certainement un nouveau caprice qui vient perturber leur sommeil. Il ne faut pas céder sinon ce sera ainsi chaque nuit. La mère se penche vers sa table de chevet et tend des bouchons d'oreilles à son mari en se plaignant. Vivement que la petite grandisse.

Dans le couloir, des petits pieds se déplacent sans bruit vers la chambre voisine. Se hissant sur les orteils, les bras tendus au-dessus de la tête brune, les petites mains actionnent doucement la poignée. Sans allumer la lumière, le petit garçon s'avance vers la source des pleurs et grimpe dans le lit.

Se glissant sous la couette, il tend les bras vers l'enfant qui vient se blottir contre lui. Séchant ses larmes et calmant ses pleurs. N'entendant plus de bruit les parents sourient satisfaits, elle a compris qu'ils ne viendraient pas et s'est calmée toute seule. Ils ont bien fait de rester au chaud dans leurs draps. Ils se rendorment comme si rien ne les avait tirés des bras de Morphée.

Dans la chambre le frère et la sœur se mettent à murmurer :

- Tu n'as pas à avoir peur Emma. Moi je serais toujours là, et bientôt je serais le plus fort. Tu n'auras rien à craindre à mes côtés.

- Tu m'aimeras pour toute la vie ?

- Et même après ça. On vivra toujours à côté. Tu seras la meilleure amie de mon amoureuse et je serais le meilleur ami du tien. Rien ne nous séparera jamais.

Les enfants lient leurs auriculaires à cette promesse et hochent la tête en souriant. Tant qu'ils seraient ensemble ils ne pourraient jamais manquer d'attention ou d'amour.

Fin du Flashback.

Les feuilles mortes craquent sous mes pas et les chouettes huent mon passage. Je n'ai jamais été vraiment à l'aise avec les bruits nocturnes. Le ciel est couvert de nuages, masquant ainsi les étoiles et empêchant la lune de veiller sur moi. J'ai dit à la majorité de nos chercheurs d'aller dormir, il ne sert à rien qu'ils se fatiguent, les recherches sont plus dures dans l'obscurité complète. Nous sommes donc seulement quatre, éparpillés dans les bois, à continuer d'espérer. Les autres se remettront au travail demain matin si nous n'avons aucune bonne nouvelle à leur transmettre.

Soudain le vent porte un murmure à mes oreilles, et avec lui l'odeur atroce de la mort. Je suis un instant pétrifié avant que mon cœur ne se mette à pomper mon sang avec puissance. Envoyant le liquide à tous mes membres pour les oxygéner et leur permettre de me porter jusqu'à la source de ce murmure. Je n'ai jamais couru aussi vite, le vent siffle à mes oreilles et je m'écorche contre des branches sans m'en préoccuper.

C'est Emma, elle est trop fatiguée pour m'appeler. Le froid et la douleur ont dû avoir raison de sa voix. Mais je suis là, je serais toujours là...

Plus j'avance et plus le murmure devient audible, devenant une sorte de chanson scandée dans une langue inconnue. Ma vitesse m'entraîne trop pour que je puisse me stopper. Ainsi c'est sans avoir le temps de réfléchir que je déboule dans cette clairière.

L'odeur putride me soulève le ventre mais je n'en montre rien. Le désarroi et la déception m'étreignent également le cœur. Mais c'est une autre émotion qui s'insinue sournoisement en moi et me fait reculer de trois pas.

Parce que devant moi il n'y a aucune trace de ma douce petite sœur. Non ce que je découvre c'est une femme dont la chevelure blanche et emmêlée touche le sol, son teint est semblable à celui d'un cadavre, et ses yeux blancs et froids me fixent avec désir.

Mon instinct me le crie directement, c'est une sorcière. Je dois m'enfuir sans attendre si je tiens à ma vie. Sauf que je ne le peux pas. Parce que cette femme, si c'en est vraiment une, à un lien avec Max. C'est elle ou une de ses sœurs qui l'a condamné. Suis-je le prochain sur sa liste ?

Penser à lui ne fait qu'amplifier ma rage. Elle a tout gâché ! Est-ce que lui briser la nuque pourrait rompre son immonde sortilège ? Même si ce n'est pas le cas, je meurs d'envie de tenter ma chance. Avoir sa mort sur la conscience ne pourra me faire que du bien.

Un sourire sinistre étire ses lèvres, dévoilant une rangée impressionnante de longues dents jaunes, qui semblent aussi tranchantes que des couteaux. D'ailleurs celles-ci tranchent sa lèvre inférieure et du sang se met à couler le long de son menton. Un rire sinistre lui échappe et elle lève les bras vers le ciel en chantant de plus en plus fort.

Le mauvais temps ne cesse de s'intensifier et il pleut à présent à grosses gouttes alors que le ciel se met à gronder. J'ai soudainement peur que le sol ne s'ouvre sous mes pieds pour me faire directement tomber en enfer.

- Nous sommes enchantés de vous rencontrer alpha Zaïn. Les étoiles ont eu du mal à s'aligner pour que nos routes se croisent. Mais ce soir tout va enfin basculer.

Je reprends ma forme humaine pour être capable de lui répondre. Même si je me sens bien plus vulnérable ainsi.

- Que me voulez-vous ? N'en avez vous pas déjà assez fait ?!

- Nous sommes nées dans le sang et la peine, nous nous en repaîtrons. Bientôt ta vie finira là où la nôtre à commencer.

Un éclair fend le ciel et je frissonne face à sa déclaration. Peu importe ce qu'elle peut me dire, je ne compte pas me laisser faire. Le sort d'Emma et de Max est entre mes mains. Une chose est sûre, si je dois mourir ce ne sera pas en vain.

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Aïe aïe aïe ! Qu'est-ce que cette sorcière va encore nous apporter comme ennuie !

La prochaine fois que je poste ce sera donc pour la partie 2 de ce chapitre, je ne sais pas si elle sera très longue !

Ceux qui sont abonnés à mon compte ont dû voir ma petite phase de panique passer dans leurs notifs. Je ne suis toujours pas très rassurée. Donc peut-être que je ne posterais pas d'autres chapitres avant d'être sûre que tout va bien. N'hésite pas à t'abonner à mon profil pour ne pas louper d'infos.

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