Loups Brisés (bxb) [terminé]

Bonus autre vie

Il est tellement laid. Son regard est si sale, dépravé, contre nature. Je le déteste. Il m'a arraché à ma vie. M'enlevant les dernières bribes de bonheur auxquels je pouvais m'accrocher. Tout ça au non de quoi ? De l'amour ? Ce n'est qu'un mensonge, qu'une passade.

Peut être que si je me débarassais de lui je pourrais rentrer chez moi ? J'aurais du le faire il y a longtemps. Oui, si je m'étais jeté à la gorge de la source de mes problèmes rien de tout cela ne serait arrivé. Je serais encore avec les miens.

"Fais-le, il ne mérite pas de vivre. Son existence ne devrait pas être possible"

C'est la voix de cet homme qui revient à nouveau me hanter. Lorsque j'étais avec lui elle était douce et elle m'aimait. Mais dès que je lui tournais le dos elle se mettait à me torturer. Je pensais qu'en m'éloignant je pourrais l'oublier, passer à autre chose, rencontrer ma véritable âme sœur. Mais il m'a laissé sa voix et cet abominable cadeau.

Je le regarde depuis le pas de la porte. Il est si petit caché sous ses draps. Tellement fragile. Je baisse les yeux sur mes mains et les vois soudain tâchée de sang. J'entends à l'avance ses cris de douleurs et ses supplications. Je pourrais me servir d'un couteau, utiliser mes griffes, mes crocs, le projeter contre les murs, jeter son cadavre par la fenêtre.

Je m'approche de son corps et observe sa chevelure d'or qui repose sur son oreiller. Il dort si paisiblement. Je pourrais simplement prendre un oreiller et le glisser sur son visage. Le tenir dans mes bras et le rassurer une dernière fois. Avant que tout soit finit...

Je tends une main tremblante vers lui et la glisse dans les bouclettes à l'arrière de sa nuque. Les caressant un instant alors que cette voix hurle à l'intérieur de ma tête. Elle m'ordonne de lâcher prise. De céder à mes visions.

- Maman ?

Son petit corps bouge et se tourne vers moi. Un sourire illumine ses traits. Sa naïveté me retourne le ventre. Il est heureux que je lui accorde une caresse, que je sois venue le réveiller avant sa journée d'école. Mais s'il était resté endormi... Et s'il n'avait rien dit ? J'aurais cédé.

- Lève toi Maxence. Tu vas être en retard.

Je me recule et traîne les pieds pour sortir de sa chambre. Pour me rendre dans la pièce qui reçoit toute ma peine et ma colère. Je ne l'ai pas fait. Il va bien. Je ne lui ferais pas de mal. Les larmes me montent aux yeux alors que mon corps est secoué de spasmes et que ma gorge me brûle. Il faut que toute cette folie sorte et disparaisse. Il faut que je sois faible pour lui. Pour ne pas lui faire de mal. Je tire la chasse et observe mes démons s'en aller.

Ce n'est pas lui qui mérite ma haine. Je dois remonter à la source.