Chapitre 22

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Le film doit être fini depuis dix minutes maintenant pourtant nous ne nous sommes toujours pas levés. A cet instant je pourrais ronronner de bonheur. Je ne sais plus vraiment comment nous sommes arrivés dans cette position, cela s'est fait naturellement, sans que nous ayons à échanger un mot. En tout cas je suis à moitié assis sur lui, nos torses se font face, et ma tête est blottit contre son cou. La main de Zaïn caresse doucement mes cheveux, c'est tellement bon que je pourrais m'endormir.

-On pourrait rester comme ça tout le weekend, qu'est ce que tu en dis ? Juste toi et moi...

Sa main glisse doucement jusqu'en bas de mon dos et je peux soudain sentir ses phéromones dans l'air. Apparemment monsieur n'a pas vraiment envie de dormir. Je repense à mon fantasme de tout à l'heure. Est-ce que je pourrais me laisser tenter ? En même temps, la dernière fois m'a clairement refroidi. Emma m'a bien dit que nous devions communiquer, peut être que je devrais mettre les points sur les i avant que nous... Expérimentions quelque chose ?

Je sens que mes joues sont rouges et suis bien content qu'il ne puisse pas observer mon visage. Avec les femmes je sais comment faire, ce qui pourrait leur plaire et ce que j'aime qu'elles me fassent. Et puis j'ai quand même parlé de sexe avec plusieurs copains. Enfin, j'ai l'habitude de me branler. Est-ce que si on ajoute tous ces points, cela veut dire que je pourrais m'en sortir avec un homme ? Pas sûr. Surtout s'il est trop entreprenant et que je me mets à paniquer. Mais là encore, si je lui donne les limites à ne pas dépasser, tout devrait bien aller, non ?

J'inspire longuement son odeur et soupire d'aise en sentant mon esprit s'embrumer lentement. Je ne me suis jamais drogué mais si c'est aussi agréable je comprends pourquoi certaines personnes tombent dans des addictions. Est-ce que je suis vraiment en train de penser que je pourrais devenir accro à son odeur ?

-Max ?

-Non ce weekend j'aimerais bien retourner voir les mecs de l'équipe de rugby. Louis m'a dit qu'ils faisaient un barbecue.

-Et je ne suis pas invité ?

Sa main vient se poser sur mes fesses puis remonte à l'intérieur de ma cuisse. Je redresse directement ma tête pour vérifier ce qu'il compte faire mais il stoppe sa main et me sourit innocemment.

-Si, si, j'imagine que tu peux venir bien sûr... Il ne me l'a pas dit parce que ça semblait sûrement logique.

-Très bien, on ira si ça peut te plaire. Moi tu sais ce qui me ferait vraiment plaisir ?

Je me mords la lèvre et baisse ses yeux sur sa main. Je peux bien me l'imaginer oui, mais il m'est impossible de le lui dire. Et puis il n'a peut-être pas du tout la même idée que moi en tête ? Enfin vue l'odeur qu'il dégage c'est clairement un appel au sexe. Je prends donc mon courage à deux mains et redresse la tête pour commencer à lui parler. Cependant, je n'ai pas le temps de prononcer le moindre mot que ses lèvres viennent s'échouer, avec douceur, contre les miennes. C'est chaud, c'est lent, c'est agréable. Mes yeux se ferment d'eux même et je viens placer une main contre son cou et l'autre sur sa taille. Les siennes trouvent leur place dans le bas de mon dos et me tire légèrement vers lui, pour que nos corps cherchent à se fondre l'un dans l'autre. Je finis par accueillir sa langue et joue un instant avec elle avant de mordiller légèrement sa lèvre inférieure. Ce baiser pue l'amour. Ce serait mentir que de ne pas l'avouer.

C'est un fait indéniable, cet homme m'attire. Il m'est encore difficile de l'admettre cependant je dois m'en tenir aux faits. Ce n'est pas la première fois que je « dérape » avec lui. Et ce ne risque pas d'être la dernière. Mais c'est juste physique, il n'y a rien de plus. Nos corps s'aiment, ils sont faits pour se rencontrer. La lune les a bâtis dans cette optique. Et qu'en est-il de nos âmes ? Je ne sais pas. J'ai toujours la sensation que nous sommes à l'opposé. Même si cela fait trois jours que tout se passe bien, je n'oublie pas pour autant tout ce qu'il a pu me dire. Et je garde précieusement en tête qu'il peut être un barrage pour ma liberté.

-Qu'est ce qui te tracasse mon loup ?

Ces dernières pensées m'ont fait reculer légèrement, mettant fin à ce premier baiser réellement voulu. Que répondre à cette question sans partir dans un interminable monologue ?

-Nous... Notre situation me pose question.

-Pourquoi employer le mot situation ? C'est moche. Tu pourrais dire relation tu ne crois pas ?

-Une relation ? Et qu'est ce que ça signifie pour toi ? Ça me semble toujours aussi flou. Je ne sais pas ce que tu dois être pour moi. Je n'arrive pas à mettre de mot sur la façon dont je te vois. Je ne te considère pas comme mon alpha, pourtant tu l'es d'une certaine façon. Je ne te vois plus comme mon ennemi mais là encore... Tu n'es pas un ami. Nous habitons ensemble mais tu n'es pas mon colocataire. Tu es... Mon âme sœur. C'est tout. Et en même temps c'est tellement. Tellement vague. Tellement grand. Tellement beau ? Je ne sais plus...

-Je veux bien être tout ce que tu veux Max. Tant que tu me laisses une chance. Si tu veux que je sois l'ami que tu embrasses je m'efforcerais de tenir ce rôle. Si tu préfères que je sois le colocataire avec qui tu dors cela m'ira également. Enfin, si la bonne solution est que je devienne l'inconnu qui te fais l'amour, j'accepte d'occuper ce rôle.

Je ne peux m'empêcher de laisser échapper un rire franc en l'écoutant. Encore une fois il réussit à ramener la conversation vers un sujet qui l'intéresse réellement. Cependant cela réussit à me détendre et je souris en hésitant quant la réponse qui me satisferait le plus.

-Tu pourrais être le collègue qui me suce ?

Ses yeux s'illuminent et un nouvel afflux de ses phéromones me parvient. Ses mains descendent sur mes cuisses et j'ai l'impression qu'il pourrait m'arracher mes vêtements dans la seconde.

-Tu es sérieux ?

J'hoche la tête et me redresse sur mes pieds pour détacher mon pantalon et baisser ma braguette.

-A ton avis ?

La soirée s'annonce intéressante. Rien qu'une fellation. Ensuite je dormirais sagement sur mes deux oreilles. Rien ne peut mal tourner dans ce plan n'est-ce pas ?


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On m'a reproché de faire vivre l'enfer à Max. Je lui accorde donc un peu de détente. Un peu ? Beaucoup ? A la folie ? Énormément ? Pas du tout ?

C'est la roulette russe dans ma tête. J'espère pour lui être de bonne humeur la prochaine fois que j'écrirais. Je vous préviens que s'il y a un chapitre demain c'est un miracle pour ceux qui l'attendent et un désastre pour mes études.

Loups Brisés (bxb) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant