Chapitre 28

5.2K 364 33
                                    

Pdv Zaïn :

Un gémissement de douleur lui échappe lorsque j'enfonce mes dents à la base de son cou. Max essaie de me repousser mais je m'agrippe fermement à lui, jusqu'à sentir le goût de son sang dans ma bouche. Son goût et son odeur me rendent fou, réveillant mes plus bas instincts. Il est à moi, depuis toujours et à jamais. Plus personne ne pourra l'ignorer à présent.

Mon blond se met à trembler et j'entends des éclats de voix plaintifs sortir de sa bouche. Ma morsure le fait souffrir, il souhaite s'en libérer. Je ne veux pas qu'il ait mal, encore moins par ma faute. Mais je suis allé trop loin pour entendre ses supplications. Soudain tout semble changer autour de nous, comme si le monde se mettait à tourner à une vitesse phénoménale. Le paysage qui nous entoure devient flou, je ne vois plus que lui. Parce qu'il est mon tout. Et que rien d'autre ne m'importe que son existence.

Je redresse mon visage face au sien et sa beauté me frappe une nouvelle fois. Il est le plus bel homme qu'il m'ait été donné de voir. Et aucun ne pourra jamais l'égaler à mes yeux. Son corps parfait ne peut que me faire fantasmer, s'il avait conscience de tous les péchés qu'il m'inspire il prendrait certainement la fuite. Max a un corps svelte mais très athlétique, une belle couche de muscle se trouve sous chaque recoin de sa peau. Ses traits sont fins, des pommettes saillantes, un nez droit, une mâchoire dessinée, une bouche sublime... Mon regard se pose sur une larme qui roule le long de sa joue, je remonte mes yeux dans les siens et pour la première fois, me prend toutes ses émotions de plein fouet.

Il est en colère, il a mal. Et pire que tout, je l'ai déçu. Je n'ai pas respecté ses besoins, ses envies. Et mon âme sœur m'en veux terriblement pour ça. Parce que maintenant il n'y a plus aucun retour en arrière possible. Nos destins sont scellés, unis. Et même la mort ne pourra pas nous séparer.

-Je te l'avais interdit... Tu n'avais pas le droit de me voler ce moment ! N'es-tu pas capable de penser à moi ?

Ces mots sont durs, son ton est tranchant et je reçois violemment chacun de ses ressentiments. Cependant les cris n'y changeront rien. Il n'est déjà plus le temps de culpabiliser, ce qui est fait et fait. Et il n'y avait aucune autre solution envisageable. J'ai fait le bon choix.

-Justement je ne fais que penser à toi. J'ai besoin de te sentir en sécurité. Et si cette chose n'est pas seule ? Tu me crois capable de te laisser repartir en forêt si nous n'avons aucun moyen de communication ? C'était ça ou t'enfermer chez nous. C'était la meilleure chose à faire Max. Si les jeunes n'étaient pas arrivés tu serais mort. Tu n'es pas capable de te défendre. Tu as besoin de moi, je dois te protéger.

Le blond fait un pas en arrière face à mes mots puis son regard se porte par-dessus mon épaule. Je tourne la tête à mon tour et observe avec étonnement une dizaine de personnes de ma meute. Depuis quand sont-ils ici ? J'étais tellement absorbé par le moment que j'en ai oublié que nous n'étions pas seuls. La honte grandit en moi, m'étouffant presque. Je suis surpris d'en ressentir puis comprend que cette émotion ne provient pas de moi.

Des murmures s'échappent de la foule, chacun doit se demander ce qu'il s'est passé. Et quel est ce corps qui gît dans une flaque de sang sur le sol. Petit à petit les chuchotements se muent en acclamation. On me félicite d'avoir tué notre adversaire et d'avoir marqué mon âme sœur. Ils sont fiers et heureux pour moi. Mais est ce qu'un seul d'entre eux se pose des questions sur mon compagnon ?

Je me retourne vers Max et mon cœur se sert en voyant le sentiment d'humiliation qui brille dans ses yeux. « Tu n'es pas capable de te défendre ». C'est ce qu'un parent peut dire à son enfant, un homme ne devrait pas recevoir ce genre de remarque. J'ai affirmé devant tout le monde qu'il était faible et incapable de se battre. Que s'il était seul, la nature ne ferait qu'une bouchée de lui. Comment ses élèves pourront-ils le prendre au sérieux après ça ? Toute la meute se dirait que son rang n'était dû qu'à son lien avec moi. Ils le prendraient pour un faible, un soumis.

Les mains de mon âme sœur se serre en poings et un grognement émane de sa gorge. Je baisse les yeux, me sentant finalement coupable de son état. Est-ce qu'il a raison ? Est-ce que je ne pense jamais à lui finalement ? L'ai-je marqué pour sa sécurité ou pour me rassurer ?

Sans que je ne m'y attende son poing vient percuter mon visage violemment. Je recule sous le choc de l'impact et quand je redresse mon regard vers lui, il m'a tourné le dos pour partir. La marque devrait nous réunir pleinement, pas nous éloigner.

Sans réfléchir je pars en courant à sa poursuite. Je dois le supplier de me pardonner. De me donner une nouvelle fois une dernière chance.

Pdv Max :

J'ai l'impression de vivre le pire jour de ma vie tous les trois jours depuis que je le connais. Nous avons eu une semaine de calme. Était-ce trop demander d'espérer plus? Je pensais que tout était en train de s'arranger entre nous. Que je pourrais bientôt réussir à le considérer véritablement comme mon âme sœur.

Mais il m'a volé ce choix. Maintenant que nous étions marqués, il me serait de plus en plus difficile de lutter contre lui. Il pourrait me bombarder de ses sentiments jusqu'à me persuader qu'ils étaient miens. Si Zaïn le voulait, il lui était maintenant possible de me retourner le cerveau. De me manipuler à sa guise.

Aussi la distance physique allait maintenant être impossible à gérer avant que nous ne laissions aller nos pulsions. Si nous ne baisons pas ensemble rapidement nos instincts les plus primaires allaient nous rendre fou. Me marquer c'était par extension me violer. Et cette idée me donnait la nausée.

La sorcière avait eu raison. Il ferait de ma vie un enfer. Aucun de mes choix ne serait jamais respecté. Avec lui, je courais à ma perte.

Un corps vient soudain se plaquer à mon dos et des bras m'emprisonnent. Je m'arrêtais net et ne dis rien en reconnaissant immédiatement l'alpha.

-Je suis désolé... J'ai agi trop impulsivement, mais je t'assure que ça ne change rien ! Je t'en prie pardonne moi. Son ton suppliant me dégoutait. Pensait-il que ça serait toujours si simple ?

-Tu sais très bien que c'est faux. Plus rien ne pourra être comme avant.

-Ca serait de toute façon arrivé un jour. Alors pourquoi pas maintenant ?

-Mais parce que je ne suis pas prêt pour tout ça ! Es-tu complètement aveugle face à mes désirs ? Il n'y a que les tiens qui priment ? Mon ton ne s'arrête plus de monter, pressé par ma colère et l'état d'urgence dans lequel je me trouve.

-Non... Je sais que tu ne veux pas que je te fasse l'amour. Je ne coucherais pas avec toi si tu ne le veux pas Max. Je te le promets. Je ne suis pas comme ça.

-Vraiment ? Je ne peux plus te croire ! Tu t'es montré plus qu'incapable de gagner ma confiance !

La peine brille dans ses yeux et le lien partage chacun de nos sentiments. Ressentir autant de choses me donne mal à la tête. J'ai envie que tout s'arrête. J'aurais aimé que nos chemins ne se croisent jamais.

-Je te prouverais que tu te trompes. Je suis tellement désolé... Je t'aime Max. Je t'aime...

Son regard cherche le mien, espérant certainement que je ressente un peu d'amour dans toute la haine et le désespoir qui m'inonde. Est-ce à cause de sa marque que c'est le cas ? Peut-il ressentir ce sentiment infime ?

Je me déteste.  

Loups Brisés (bxb) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant