Orgueil blessé

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- Je n'ai pas réussi à lui répondre, expliqua le sorcier en croisant les bras sur son torse. Enfin, non pas que le réseau ne passe pas à mon travail, le problème a été réglé il y a quelques années maintenant, mais je n'ai pas pu me résoudre à lui répondre. Et je ne peux toujours pas d'ailleurs...

- Vous êtes énervé contre elle ? demanda alors l'homme assit en décalé derrière sa tête.

- Non, je ne suis pas énervé, je ne vois pas pourquoi je le serais ! se défendit-il.

- Peut-être parce que vous espériez qu'elle vous attendrait pour le déjeuner.

- C'était censé être une surprise, elle ne pouvait donc pas m'attendre.

- Mais elle était censée rester à son bureau c'est ça ?

- Oui... son satané bureau... elle y passe la majorité de son temps depuis des mois, depuis plus d'un an... et là, comme par hasard, elle en était sortie.

- Avec qui est-elle allée manger ce jour là ?

- Avec le gamin qui lui sert d'assistant !

- C'est une jeune personne ?

- Il y a même pas un an et demi c'était encore un élève à moi, souffla Severus.

- Et il travaille maintenant avec votre ex-compagne ? s'étonna le thérapeute.

- Oui, depuis... et bien, un an environ vu qu'il a été embauché peu après son diplôme.

- Il semble s'être passé beaucoup de choses durant ces douze derniers mois, dit-il alors en griffonnant quelque chose sur son calepin.

- Que voulez-vous dire ?

- Hum, hésita-t-il un instant comme pour chercher ses mots. Disons que depuis que vous venez me voir, vous parlez très peu de votre passé mais énormément de ces douze derniers mois. Il semblerait que quelque chose ait basculé dans votre vie à ce moment là environ. Vos problèmes de couple, votre sentiment d'éloignement avec votre compagne qui a mené d'ailleurs, tout ou partie, à votre séparation.

Severus ne dit rien et réfléchit à ce que le psychiatre venait de lui dire. Cela lui paraissait encore étrange d'employer ce mot, surtout quand on voyait la carrure sportive de ce brun aux cheveux courts et à l'aspect presque intemporel, mais c'était pourtant bien ce que le Docteur Ten était, son « psy ». Et il avait raison, avec lui, Severus ne s'étalait en effet pas sur son passé lointain, cela n'avait pour lui plus de réel importance, ainsi, s'il le voyait maintenant depuis un trimestre environ, c'était bien plus pour parler de ses problèmes récents. Cette dernière année avait réellement été chaotique... quelque chose ayant en effet « basculé » et ayant entraîné dès lors un effet papillon de catastrophes...

Les marques du passé 3 : La prophétieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant