Cela faisait huit fois qu’il lisait la même foutue ligne et chaque mot devenait plus flou que le précédent. Se fustigeant de ne pas avancer plus vite dans ses recherches, Severus posa son front contre son bureau avec un peu trop de vigueur :
- Aïe, marmonna-t-il.
- Tu sais que t’assommer tout seul ne nous sera d’aucune utilité ? se moqua Missy qui était installée face à lui.
- Je n’en peux plus… je ne sais même pas pourquoi on continue de travailler sur les arbres généalogiques des noms de la liste de Julius alors qu’il est clair que c’est mon ancienne assistante qui m’a agressé !
- Il est clair que cela semble le plus probable, au vu de son nom de famille pour le moins… explicite. Néanmoins, pendant qu’Hermione essaie de la chercher avec Maggie, il est normal que nous ne nous tournions pas les pouces. D’autant que si nous faisons fausse route avec elle, il faut que l’on puisse se retourner directement pour ne pas perdre de temps.
- Je sais, soupira Severus qui se redressa enfin. Mais pour l’instant, je ne trouve quasiment rien sur les… enfin sur cette famille. Sérieusement, c’est quoi ce nom imprononçable ?
- Tu as toujours été nul en allemand, que veux tu, s’amusa Cornaline. Enfin, en tout cas j’avoue que je trouve ça étrange de ne rien trouver.
- Leur arbre s’arrête à peu près vers la mort de Julius, répondit-il sans se formaliser de l’énième moquerie dont il était victime. Je suppose que leur famille a subi une banqueroute, c’est comme s’il n’avait plus leur place dans l’aristocratie Allemande.
- Ça en a tout l’air… de mon côté j’ai vérifié les Madison. Leur famille est plutôt atypique, ils se sont rarement mariés entre cousins, du coup, eh bien c’est un sacré melting-pot de familles étrangères. Néanmoins, je ne trouve rien de particulier pour l’instant.
Quelques instants après ce constat qui ne surprit pas vraiment le sorcier, Mahdi toqua à la porte et entra. Avec sa bienveillance naturelle, il s’enquit des besoins et envies des deux chercheurs de fortune :
- Je veux bien une bonne tasse de thé dans ma chambre, répondit Cornaline en s’étirant. Ton employeur perd patience et je prends cela pour le signe qu’il est temps de s’arrêter pour aujourd’hui.
- Pour perdre quelque chose, ne faut-il pas l’avoir de prime abord ? questionna le majordome avec taquinerie.
- Tu as raison Mahdi, accorda Severus, il faut avoir la chose en question pour pouvoir la perdre, comme un emploi par exemple.
- Je vous ai déjà dit à quel point vous êtes le meilleur employeur au monde my Lord ? répondit simplement le majordome en s’inclinant sans camoufler son sourire espiègle.
Sur ces bonnes paroles, et après une dose de bonne humeur bien venue, Severus demanda à son serviteur de lui préparer un thé à lui aussi, puis il se dirigea dans sa chambre pour prendre un bain en attendant le retour tardif de sa compagne. Dans l’eau, il se détendit enfin, fermant les yeux tout en écoutant de la musique de relaxation qu’Hermione mettait souvent elle-même dans ces moments-là. L’odeur des sels de bains lui taquinait les narines pendant que son esprit vagabondait vers des pensées plus agréables que ses recherches.
Quand il entendit la porte de sa chambre s’ouvrir, il rouvrit les paupières et tendit l’oreille alors que sa fiancée se dirigeait vers la salle d’eau. Il ne s’y était pas trompé, cette dernière ouvrant la porte et observant le sorcier en haussant un sourcil surpris :
- Quand je pense que tu te moques de moi quand je mets ma playlist en route d’habitude !
- Je te promets de ne plus jamais le faire, dit-il en souriant légèrement. Ça m’a fait un bien fou après cette journée interminable !
- La mienne n’a pas été plus fructueuse que la tienne, j’en ai peur, marmonna-t-elle. J’ai croisé Cornaline qui revenait des cuisines, elle m’a dit que vous aviez fait chou blanc, comme Maggie et moi…
- Vraiment ? questionna-t-il, déçu mais compréhensif.
- Oui, c’est comme si elle avait disparu de la surface de la terre depuis qu’elle a décidé de stopper ses études après… l’incident, dit-elle en se crispant légèrement au dernier mot.
- Ma reine chérie, je…
- Oui, oui, je sais, ne t’en fais pas, accorda-t-elle en soupirant. Je suis juste fatiguée je crois.
- Tu veux que…
Severus ne put terminer sa proposition de faire monter une boisson chaude pour elle qu’il la vit retirer son chemisier. Hermione se débarrassa ensuite de son pantalon et tout aussi rapidement de ses sous-vêtements, sous le regard épris de son conjoint. Sans un mot, elle se dirigea vers la baignoire et Severus lui fit de la place pour qu’elle puisse s’installer plus où moins sur lui, faisant monter le niveau de l’eau jusqu’à sa poitrine, alors qu’elle calla son dos contre le torse du sorcier :
- Palsambleu Severus, tu prends un bain pour te détendre ou bien pour torturer tes muscles à la mode norvégienne ?
- Je dirais juste que je ne m’attendais pas à devoir partager mon bain avec la miss-je-m’ébouillante-quand-je-me-lave !
- Hum… dois-je comprendre que ma présence est une nuisance ?
Severus passa ses bras autour d’elle et la serra contre lui tout en reposant sa tête sur l'oreiller de baignoire :
- La plus douce des nuisances qui soit ! répondit-il en souriant.
- Ca sonne presque comme une compliment monsieur Rogue, minauda-t-elle en posant à son tour sa tête en arrière, tout contre lui.
- Peut-être parce qu’au fond, ça l’est Granger !
Hermione sourit sans rien répondre, se contentant de fermer les yeux et de profiter du bain câlin, quand bien même la température de l'eau n’était pas à son goût. Au moins la musique était à sa convenance, tout comme la délicate odeur de sel et, surtout, son transat humain. Severus lui caressa délicatement les bras en fermant les yeux de nouveau, vivant sûrement sa meilleure vie :
- Je n’ai pas envie d’aller travailler demain, soupira-t-elle.
- Même si l’idée de sécher le travail avec toi est très tentante, je doute que nous puissions le faire.
- Tu dis ça alors que tu es en vacances, se plaignit-elle.
- J’ai des recherches à faire et des tas d’examens à préparer pour torturer mes élèves !
- Ca te plaît de faire ça, s’amusa la lionne. Moi, même si j’aime mon travail, j’aimerais rester là avant que notre bébé ne parte en vacances ! Quand je pense qu’Alex boude de ne pas avoir de devoirs alors qu’il part demain soir à la montagne !
- Tu aurais fait la même chose à sa place.
- Je l’avoue sans peine…
En donnant raison à son sorcier, elle gigota un peu pour mieux se caler contre lui après avoir glissé. Ce simple geste lui fit rouvrir les yeux :
- Je suis contente qu’il parte loin de tout ça, souffla la lionne qui s’était enfin reposée. J’espère que nous allons régler le problème avant son retour… ça commence à être fastidieux toute cette histoire.
- On va bien finir par la retrouver, ne t’en fais pas, dit-il d’un air distrait.
- Je sais, souffla la lionne qui accorda enfin un nouveau sourire au sorcier en tournant la tête pour le regarder. Toi, je constate que ta journée n’a pas été veine et que tu as fini par trouver quelque chose !
- Deux choses fortes intéressantes oui ! dit-il alors qu’il massait maintenant la poitrine de sa compagne.
Hermione bougea encore légèrement, cette fois pour faciliter les caresses de son sorcier, visiblement enfin détendue. Severus profita ainsi pleinement des seins ronds qu’il taquinait, dès lors, du bout des doigts alors qu’ils pointaient sous ses attentions. Il aimait toujours autant voir l’effet qu’il avait sur le corps de la femme qui reposait sur lui et, sachant que ce n’était qu’un début, une partie de son anatomie commençait à se dresser à son tour.
- Je veux plus, marmonna-t-elle entre deux soupirs de complaisance.
- C’est un ordre ?
- Mmmm… oui !
Tandis qu’il glissa une de ses mains sur le doux ventre de sa reine, elle replia ses genoux et se prépara à accueillir les mignardises qu’il lui réservait. Cela permit aux doigts de Severus de parcourir le vallon des plaisirs dont il ne se lassait jamais, déclenchant à chaque mouvement d’autres ronronnements délicats de la part de la lionne.
- Je crains fort que nous ne soyons obligés de sortir de l’eau, murmura-t-il.
- Hummmm pourquoi ? se plaignait la lionne quand il retira sa main.
- La baignoire s’est officiellement transformée en piscine à débordement, expliqua Severus avant de déposer un baiser vers l’oreille de sa compagne. Mais j’ai surtout envie de profiter pleinement de toi, sans être coincé !
- D’accord, dit-elle en se tournant comme elle put pour lui faire face et l’embrasser. Mais à une condition !
- Laquelle ? interrogea le sorcier qui était prêt à dire oui à n’importe quoi.
- Tu n’auras plus le droit d’utiliser tes doigts !
Severus sourit, sachant ce qu’elle voulait. Il fit mine de réfléchir et accepta avec une déception très mal feinte. Une fois sortis de la salle de bain, trempés mais pressés, ils se jetèrent sur le lit. Il captura les lèvres de sa compagne dans un baiser passionné et la fit s’installer au bord du matelas. Elle le regarda avec envie et empressement mais son regard se mua en surprise quand elle le vit s’éloigner un peu, au lieu de se mettre à genoux comme elle se l’était clairement imaginé. Fier de la faire languir et de l’embêter, il ouvrit la table de nuit de sa reine qui ouvrit la bouche sans savoir quoi dire :
- Bin quoi ? demanda-t-il avec satisfaction en sortant le nouveau jouet d'Hermione. On te l’a offert, faut bien qu’il serve !
- Tu triches Severus ! dit-elle en lui tirant la langue.
- Ha bon ? Alors je vais devoir me faire pardonner de ma roublardise ! Que dirais-tu d’un orgasme ou deux… ou plus ?
- Paroles et paroles et paroles ! chantonna la jeune femme avec badinerie.
Prenant ça pour un challenge, Severus se remit à côté d’elle et l’embrassa pour la faire taire, avant de lécher délicatement le bout de silicone puis de le mettre en place :
- Eh bien alors, se moqua-t-il alors que sa lionne gémissait déjà, tu changes de registre musical on dirait !
Pour seule réponse, Hermione grogna et se retint de tous bruits malgré les mouvements de va-et-vient qu’il faisait en elle avec l’objet de leur délit.
- Oh je vois…
Severus sourit et appuya sur le bouton de mise en marche de l’appareil à pile. Cette fois, gardant toujours ses cris pour elle, Hermione passa sa main dans les cheveux de son sorcier avant de les lui agripper fermement. Elle était tendue et luttait au mieux contre son plaisir, ce qui avait le don d’amuser autant que d’exciter son tortionnaire. Se penchant à l’oreille de sa future femme, en espérant ne pas perdre de cheveux au passage, il murmura :
- Tu auras ma langue si tu jouis maintenant !
Pour seule réponse, Hermione se laissa aller aux affres du plaisir. Ce ne fut qu’après plusieurs secondes qu’elle lâcha sa prise tout en cherchant à retrouver son souffle. Severus reposa le jouet plus loin et observa son œuvre. Les draps étaient maintenant probablement aussi trempés qu’ils ne l’avaient eux même été en sortant du bain et cela le satisfaisait totalement.
Il attendit que sa compagne reprenne ses esprits avant d’entamer le round suivant, offrant à Hermione ce qu’elle lui avait demandé à la base. Au troisième, il la fit participer et l’observa utiliser elle-même le jouet vibrant, profitant de la vue en se disant que bientôt, ce serait à son membre de faire de même. Cela devenait en revanche de plus en plus difficile pour lui de se contenir, son sang s’étant donné rendez-vous depuis un long moment déjà à un seul et même endroit de son anatomie.
- Je n’en peux plus, grogna-t-il finalement quand elle atteint une nouvelle fois le nirvana. Tourne toi !
Sans demander son reste, elle s’activa et se mit à quatre pattes sur le lit. Severus profita de la lubrification naturelle de sa compagne et écarta ensuite ses fesses pour la prendre comme il aimait tant le faire. Il savait qu’il n’allait pas tenir longtemps et essaya donc de ne pas se précipiter. Chaque à coup était une supplice de self-control, les bruits que faisaient sa compagne ajoutant à son calvaire qui prit fin dans un râle profond en provenance de sa gorge.
Il resta en place un instant avant de s’effondrer à côté d’Hermione, cherchant maintenant à récupérer lui-même possession de son corps. La lionne s’était elle-même écroulée à plat ventre, silencieuse :
- Ça va ? sollicita-t-il.
- On ne peut mieux, dit-elle en tournant la tête vers lui. Et toi ?
- Je ne sais toujours pas ce que j’ai fait pour mériter autant de bonheur, mais mon cœur est au bord de l’implosion pour toi !
- Qu’il reste bien au chaud, tu risques d’en avoir besoin encore plusieurs décennies mon roi.
- Je vais le lui dire, promis !
Severus sourit et ferma les yeux tout en repensant, malgré son sourire, au fait que Christian s’était longtemps inquiété pour lui et son muscle cardiaque. Plus que ça, il ne put s’empêcher de se souvenir de la prophétie qui leur causait tant de soucis, surtout à la partie qui semblait insinuer que son fils était responsable de certains de ses problèmes de santé. C’était stupide pourtant, la dragoncelle, ses soucis circulatoires et autres n’étaient pas liés à un poème de bonne femme, juste à son âge et la malchance. Et puis, il était toujours en vie… et quelle vie ! Bientôt sans même s’en rendre compte, il sombra dans un sommeil profond.
- Severus… Severus, réveille toi…
- Hum… quoi ? marmonna-t-il, la tête encore embrumée.
- Tu es attendu mon roi !
- Quelle heure c’est…
- C’est 7h15 !
Ouvrant les yeux avec hâte, il regarda sa compagne qui était déjà habillée et coiffée :
- Pourquoi tu ne m’as pas réveillé avant ?
- Tu étais trop beau dans ton sommeil et puis, tu avais besoin de repos, avoua-t-elle en souriant. Alex t’attend dans la salle a manger pour profiter un peu de toi.
S’habillant en quatrième vitesse, il alla embrasser sa reine et descendit rejoindre son fils qui était déjà en train de poser des questions à son grand-père maternel sur le programme de leurs vacances. Comme ils lui avaient promis lors des fêtes de fin d’année, ils avaient tous les quatre programmés une escapade dans une station de ski française en espérant pouvoir profiter de la neige et du paysage. Bien que triste à l’idée que son garçon parte en vacances loin de lui, il était néanmoins soulagé, comme Hermione, qu’il soit loin des problèmes qui prenaient leurs sources ici.
Severus joua ensuite un moment aux cartes avec lui avant que ce dernier n’aille finir de préparer ses valises avec l’aide de Mahdi. Le départ était pour le milieu d’après-midi et le Lord avait donc encore un peu de temps pour profiter de son fils avant de l’accompagner à l’aéroport avec les Rogue et les Granger. Hélas, une tierce personne en décida autrement.
Il retrouva en effet Missy, qui lui avait demandé de la rejoindre dans son bureau. Celle-ci était déjà bien occupée à fouiller dans un carton quand il arriva. L’ancienne femme d’affaires avait, en effet, apporté plus de documents encore que la veille, tous à feuilleter, concernant les diverses familles de leur liste.
- Pourquoi tu as tout ça ? demanda Severus qui était aussi exaspéré que curieux.
- C’est tout ce que j’avais laissé à Maggie en partant. On a besoin de beaucoup de choses pour être efficace dans notre domaine, expliqua-t-elle en restant toujours aussi vague.
- Oui, c’est important de savoir sur qui faire pression pour faire tomber une tête, se moqua Severus.
Cornaline lui lança un regard noir qui le força à se taire. Il secoua la tête, vaincu mais amusé, et se relança dans des recherches qu’il espérait fructueuses… en vain. C’était presque comme si Sheila n’avait jamais existé, son arbre généalogique s’arrêtant aussi brusquement que toutes mentions à sa famille dans les journaux officinaux, et ce depuis presque 30 ans. La raison de la disparition soudaine de la famille Scharfeklaue trouva néanmoins son explication, grâce au dernier article du « journal de la corderie », dans un article expliquant la faillite de l’entreprise familiale, suite à de très mauvais choix de financements ayant entraînés la chute de celle-ci. Entrer dans l’aristocratie était compliqué, en sortir semblait bien plus aisé.
- Tu trouves quelque chose de ton côté ? demanda-t-il à Cornaline qui fouillait du côté d’autres familles.
- Non, absolument rien qui puisse nous faire croire qu’il y ait un lien entre toi, moi, ou une autre personne de ces familles, soupira la femme. Je suppose que notre première piste est la bonne, même si pour l’instant ce n’est pas franchement plus fructueux.
- Elle est forcément quelque part ! fit remarquer Severus.
- Peut-être oui… le soucis c’est qu’elle peut tout aussi bien être dans la forêt qu’à la porte de chez toi ou même, ajouta-t-elle avec dépit, au fin fond d'un lac après s’être « accidentellement noyée ».
- Ton frère ferait vraiment ça ?
- À ton avis Severus ? répondit-elle sans la moindre once d’humour. Tout ce qu’il s’est passé jusqu’à maintenant n’est pas suffisamment clair ?
- Alors je suppose qu’un tour au ministère pourrait s’avérer utile.
- Aller embêter ta fiancée ne risque pas de nous aider, fit-elle remarquer.
- Je pense au contraire que si, se défendit Severus. Je vais avoir besoin d’accéder au département de sécurité du monde magique et je ne pourrais pas le faire seul.
- Que veux-tu faire là bas ?
- Chercher une liste des dernières morts accidentelles dans la région. Si jamais elle a été tuée après m’avoir agressé, je vais surement en trouver un signe. Enfin, peut-être… mais je ne le saurais qu’après avoir vérifié.
- Et pourquoi avec Hermione ?
- Elle est devenue amie avec l’archiviste de ce département du ministère, ça aide.
…
Severus arriva dans le service de sa compagne vers 11h50, voulant lier l’utile à l’agréable en déjeunant avec elle. Avant d’arriver jusqu’à son bureau, le sorcier salua la secrétaire :
- Bonjour Aurélie, Hermione est dans son bureau ?
- Bonjour Monsieur Rogue, elle y est oui, répondit-elle en souriant. Par contre elle est encore en réunion avec une future recrue il me semble. Vous pouvez patienter dans la salle d’attente si vous voulez.
- Merci, dit-il en restant néanmoins sur place en constatant une chose peu ordinaire derrière la secrétaire. Par tous les fondateurs de Poudlard, est-ce que ma reine vous torture maintenant ? Comment ce fait-il que vous ayez autant de paperasse à côté de votre bureau ?
- C’est possible, s’indigna faussement Aurélie. Enfin, pour être totalement franche, c’est plutôt Madame Griffacier qui va nous faire tous pleurer. Elle reprend officiellement le travail d’ici deux jours mais elle nous envoie ses instructions par hiboux postaux tous les jours depuis des semaines. La paperasse en fait partie et j’ai dû lui préparer tous les dossiers de nos employés actuels pour les lui fournir à son retour. Je pense qu’elle veut déjà préparer nos entretiens annuels. Heureusement, Steven m’a aidé à tout trier et à tout ranger, avoua-t-elle sur le ton de la confidence. Il m’a même proposé de m’aider à tout apporter au bureau de Mme Griffacier avant d’aller déjeuner. Il est tellement charmant !
En disant cela, la jeune femme semblait soulagée et toujours aussi souriante. Severus quant à lui aurait bien pu vomir en entendant un tel compliment sur son cousin éloigné. Conservant néanmoins son calme, il sourit à la secrétaire et lui dit d’un ton moqueur :
- Attention Mme Gosling, votre mari pourrait être jaloux de Stevenson s’il vous entendait !
- Heureusement qu’il ne m’entend pas alors, s’amusa Aurélie en riant.
Un vieil adage disait que lorsqu’on parlait du loup, il arrivait… et la porte du bureau d’Hermione s’ouvrit, laissant place à Stevenson qui faisait sortir un homme du bureau de la cheffe de service. Severus fit un signe de tête à la secrétaire, la laissant pour se presser de rejoindre sa fiancée avant que son assistant ne ferme la porte. Ce dernier allait se plaindre auprès de l’intrus qui l’empêchait de fermer quand il croisa le regard de l’ancien espion.
- Tiens, ça faisait longtemps, dit Stevenson avec un sourire qui sonnait faux. Nous avons encore du travail donc si…
- Oh c’est toi mon roi ! s’exclama la lionne qui levait à peine ses yeux d’un papier sur son bureau. Vas-y, entre !
Severus s’exécuta au grand damne de l’assistant qui le laissa passer. Se dirigeant vers sa fiancée, elle lui accorda le plus magnifique des sourires en relevant la tête pour un baiser volé :
- Comment ça se fait que tu n’es pas à la maison avec Alex ? Tu n’es pas censée l’accompagner à l’aéroport avec nos parents ?
- Si, mais nous ne partons qu’à 15h, ça nous suffira pour être en avance pour les enregistrements. J’ai profité d’avoir un peu de temps pour venir te voir et te demander un service.
- De quoi as-tu besoin ? s’étonna la lionne.
Severus regarda en direction de Stevenson qui était toujours là et Hermione comprit le sujet dont son conjoint voulait parler :
- Ne t’en fais pas mon roi, on peut lui faire confiance !
- De quoi s’agit-il ? s’étonna l’assistant.
- De rien qui ne vous concerne cousin, insista Severus qui reçut un regard noir de la part de sa lionne.
Le sombre sorcier soupira et regarda sa compagne, cherchant ses mots pour ne pas trop en dire :
- Comme nous ne trouvons rien dans les papiers qu’on a et que Rubis et toi avez aussi fait choux blanc, on se demande si… eh bien si elle n’a pas eu d’accident qui expliquerait sa disparition !
- Quelqu’un que vous connaissez a disparu ? s’inquiéta Stevenson en s’approchant de sa cheffe.
- Eh bien, oui et non, répondit la lionne. Disons que nous essayons d’avoir des nouvelles d’une personne, mais nous ne la trouvons pas et, c’est vrai, c’est plutôt inquiétant. Tu penses sincèrement qu’il lui est arrivé quelque chose Severus ?
- En tout cas, c’est une possibilité à ne pas rejeter.
- Qui recherchez vous ? demanda Stevenson qui regardait toujours Hermione avec sollicitude. J’ai un ami détective, je pourrais lui demander de l’aide.
- Un détective ? s’étonna Hermione.
- Oui, un privé, compléta l’assistant. Il traite beaucoup d’affaires différentes, dont des recherches de personnes.
La lionne regarda son sorcier dans les yeux et lui dit sans ouvrir la bouche :
« Ca pourrait nous être utile ! »
« Il n’est pas question qu’on fasse intervenir d’autres personnes dans nos recherches ! On ne peut avoir confiance en personne ma reine ! »
« Mais, mon roi, imagine qu’il puisse la retrouver vivante ! Ça serait… »
« Nous la retrouverons, vivante ou non ! »
Elle soupira de dépit mais regarda son assistant et dit de sa voix désolée :
- Nous nous débrouillerons Stevenson, c’est gentil.
- Très bien, je comprends, compatit-il.
- Vous voulez bien nous laisser maintenant ? demanda Severus.
- Oui, bien sûr, accorda-t-il. Nous reparlerons du candidat au poste après le repas Hermione. À tout à l’heure cheffe, si vous avez besoin, je suis là !
Hermione le remercia et l’assistant sortit du bureau. Severus soupira :
- Je t’ai dit que ce gamin avait des sentiments pour toi et toi tu veux l’impliquer ! s’indigna-t-il.
- Rho tu exagères Severus, il ne ferait pas de mal à une mouche ! Tu ne crois quand-même pas que c’est Opallios ? s’exaspéra-t-elle.
- Non, il est trop jeune, mais il pourrait très bien être à sa botte !
- Il faut savoir, soit il est fou amoureux de moi, soit il est de mèche avec la frère de Cornaline ! Tu ne trouves pas que tu le diabolises un peu trop ?
- Je ne sais pas, mais en tout cas, l’un n’empêche pas l’autre, se défendit-il.
- Oui, parce que c’est bien connu, le meilleur moyen de séduire une femme c’est de s’en prendre à son fils ! ironisa Hermione.
- Au moins tu reconnais qu’il veut te séduire ! maugréa-t-il.
- Severus, tu m’énerves, se plaignit-elle. Tu es là pour qu’on se dispute ou pour qu’on retrouve Scharfeklaue ?
- Apparemment, je suis là pour empêcher ton assistant de te draguer !
- Tu sais que tu es vraiment…
Hermione ne finit pas sa phrase, la porte de son bureau grinçant en se rouvrant lentement. Étonnée elle regarda dans cette direction mais personne n’entra et elle soupira :
- Bon, même le vent semble vouloir nous dire qu’on exagère !
- Hum, accorda Severus en croisant ses bras devant lui.
- Je suis désolée, dit la lionne en se levant. Je te promets que je fais attention… mais, je dois te l'avouer Severus… il y a bien un homme qui me fait de l’œil.
- Pardon ? s’exclama le sorcier en lui lançant un regard assassin.
- Oui, c’est un homme bientôt marié, mais il est tellement mignon, et attentionné, et craquant, et surtout… si calme ! se moqua-t-elle avant de l’embrasser.
Secouant la tête, exaspéré mais amusé, il la prit dans ses bras :
- Est-ce que cet homme peut t’inviter à déjeuner après qu’il t’a demandé de l’accompagner au service de sécurité sorcière ?
- Il peut tout faire avec moi !
- C’est tentant… mais il attendra ce soir pour faire ce fameux « tout ».
Une fois plus détendu et la crise de jalousie un lointain souvenir, Hermione et lui partirent rendre une petite visite à l’ami archiviste de la lionne. Hélas, ou plutôt tant mieux pour la jeune ex apprentie maîtresse en potion, ils ne trouvèrent rien.
Le repas n'accorda pas de réponse non plus concernant la disparue. Ce fut leur retour au ministère qui leur apporta une bonne nouvelle. Severus et Hermione furent alpagués par Aurélie qui, avec sa bonne humeur habituelle, leur indiqua que Maggie les attendait.
Rubis, dans l’une de ses tenues de travail aussi chic que si elle allait à une soirée, se leva en les voyant arriver :
- Je sais où elle est ! dit-elle avec sérieux.
S’enfermant dans le bureau de la lionne, la femme d’affaires dit directement :
- J’ai enfin réussi à dénicher sa cachette !
- Et où est-elle ? demanda Severus.
- Elle est aux États-Unis, expliqua Rubis.
- Mais nous avons vérifié les portoloins et leurs utilisations ces derniers mois ! s’étonna la lionne. Nous avions même vérifier les transports magiques, que ce soient les ferries ou les trains, et tu avais même demandé à une de tes connaissances de vérifier les registres de transports moldus… je ne veux d’ailleurs toujours pas savoir comment c’est possible !
- Eh bien crois le où non, mais elle est partie avec « l’Atlantique Exprès » !
- Pourquoi ne l’avons-nous pas su avant alors ? intervint Severus.
- C’est là que c’est embêtant, dit la mafieuse, c’est parce que nous n'avons pas cherché suffisamment loin dans le temps.
- Que veux-tu dire par là ? questionna-t-il.
- Elle est partie plusieurs mois avant que tu te fasses agresser ! Ça ne peut pas être elle, l’ours !
Hermione soupira et s’assit sur son bureau, déçue par la nouvelle. Severus, lui, donna un coup de pied dans la chaise à proximité avant d’entamer les cents pas. C’était leur seule piste et voilà qu’ils se prenaient un mur. Comment avait-il pu penser une seule seconde que le portrait de son grand-père allait être utile. C’était un plan stupide et cela leur avait fait perdre un temps précieux, ainsi que de l’énergie !
- Si ce n’est pas elle, c’est peut-être un membre de sa famille qui voulait se venger de Severus, proposa Hermione. Un frère ou peut-être son père…
- Elle est fille unique et ses parents son décédés apparemment, expliqua Rubis.
- Eh comment tu sais ça ? grogna Severus. Nous n’avons pas accès à son putain d’arbre généalogique !
- Oui, accorda Rubis, mais maintenant que je sais où elle est, j’ai pu demander à une connaissance sur place de se renseigner sur elle. Il s’avère que ses parents sont tous les deux décédés il y à de nombreuses années de cela.
- Dans un accident domestique ? demanda vivement Hermione.
- Non, pas vraiment, expliqua la mafieuse. Sa mère est morte en couche en essayant de donner naissance à un fils. Le garçon n’a pas survécu non plus et son père s’est suicidé quelques temps après…
- C'est terrible, souffla la lionne qui baissa la tête.
- Et pourquoi n’y a-t-il pas de dossier là-dessus dans tout ce que tu avais dans tes papiers ? demanda Severus qui était toujours aussi énervé.
- Parce qu’ils ne faisaient plus parties de l’aristocratie Allemande et, vu qu’ils étaient dès lors totalement fauchés, leur famille n’avait plus d’importance… même les journaux de l’époque n’en ont pas parlé ici. Qui ça intéressait ?
- Nous ! s’emporta Severus.
Hermione alla vers lui et lui prit la main pour qu’il se calme. Il allait pester mais elle le prit contre lui et le serra fort :
- Si je devais partir avant toi, je t’interdis de te faire du mal et d’abandonner notre fils !
Cela eut le mérite de le stopper dans son élan de colère. Il la serra à son tour et souffla :
- Je ne vous abandonnerais que lorsque je n’en aurais plus le choix, mais j’espère que ce sera dans une centaine d’années ! Et tu ne partiras pas avant moi !
Hermione enfouit son visage dans le torse de son sorcier et Severus observa Maggie, fatigué mais plus calme et surtout beaucoup plus triste :
- Si je résume bien, nous sommes donc dans une impasse ? Elle est partie vivre sa vie, seule au fin fond de l’Amérique, avant même que je sois attaqué.
- Elle n’est pas seule à proprement parlé, expliqua Rubis, elle est auprès de sa famille adoptive là bas. Je n’en sais pas beaucoup plus pour le moment, je sais seulement que c’est sa tante et son mari qui ont décidé de la garder suite au décès de son père. Après, vu que je suis venue au plus vite quand j’ai eu ces informations là, j’en sais très peu sur la famille Stevenson, mais je vai…
- PARDON ? la stoppa Severus qui fit sursauter sa lionne en hurlant.
- Qu’est-ce qu’il y à ? demanda Hermione qui n’avait pas suivi.
- Où est ton putain d’assistant ? demanda Severus qui tentait de retenir sa colère en apprenant qu’il y avait visiblement un lien entre son cousin et celle qu’il avait tant recherché depuis des semaines.
Vu que sa lionne était perplexe, il lui répéta ce que Rubis venait de dire. Hermione ouvrit la bouche de stupéfaction et marmonna après un moment :
- Mais… enfin… Peut-être… enfin… c’est une coïncidence, c’est tout…
- Oui bien entendu, une sacrée coïncidence même ! Sûrement une famille homonyme, ironisa-t-il. Sérieusement Hermione !
- Tu m’expliques ? demanda Rubis.
- L’assistant d’Hermione s’appelle, je te le donne en mille, Stevenson ! En plus de ça, c’est un de mes cousins à je ne sais plus combien de degré à la noix !
- Oh, je vois, marmonna la mafieuse qui semblait réfléchir. Il faut vraiment l’interroger !
- Sans blague, se moqua-t-il.
- Je suis sûre qu’il y a une explication, dit alors la lionne qui serra la manche de la veste de son sorcier. On va lui demander et on y verra plus clair ! Il ne peut pas avoir un lien avec Opallios et tout ce qui nous arrive ! Il doit être à son bureau là maintenant.
Mais non, il n'y était pas et, pour être plus précis, il n'était pas au ministère tout court. Aurélie expliqua que ce dernier n’était pas revenu de sa pause déjeuner, il était même parti sans l’aider comme il lui avait promis, juste après qu’il était retourné chercher quelque chose dans le bureau de la cheffe ministérielle. Il n’avait rien récupéré, ou du moins si, il savait que Severus et Hermione étaient à la recherche de sa sœur adoptive et il s’était alors empressé de partir.
Severus était dans un état d’énervement proche de l’éruption volcanique alors qu’Hermione était, quant à elle, dans un déni total. Elle cherchait des explications là où le Lord était plein de convictions. Étant obligé de rentrer pour éloigner son fils le plus possible de ce sale type, il prit une cheminette ministérielle en laissant sa fiancée et Rubis se charger de retrouver le fuyard.
Arrivé au manoir, Severus regarda l’heure. Il était 14h30, il avait une demi-heure pour mettre tout le monde dans la voiture le plus vite possible et protéger sa famille. Quand il passa la porte de son bureau, il croisa son père qui portait déjà deux grosses valises :
- Oh, tu es là Severus ? demanda-t-il, comme perturbé.
- Bien sûr que je suis là, pourquoi ? Je dois vous accompagner au plus vite à l’aéroport !
- Je sais bien, tu me l’as dit il y a bien un quart d’heure de ça, mais je t’ai vu descendre la valise d’Alex et je pensais que tu étais encore en bas, je ne t’ai pas entendu remonter !
- Tu as bu papa ? Il y a un quart d’heure j’étais encore au…
Severus ne termina pas sa phrase et son sang se figea tandis que les lumières du manoir vacillèrent. Il avait compris…
Jamais il ne courut aussi vite, même pour fuir Remus une nuit de pleine lune. Il lança l’alerte d’un coup de baguette magique dans sa course. Rapidement, les employés furent prêts à se battre contre un danger qu’ils ne voyaient pas. Severus hurla simplement qu’Alexandre était en danger avec un homme possédant son apparence, mais quand il arriva au garage, la voiture n’était déjà plus là, l’intrus non plus… Alexandre encore moins.
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Les marques du passé 3 : La prophétie
FanficLes années ont filées, les marques du passé qui avaient tant impactées Severus ont fini par s'estomper pour laisser la place à d'autres souvenirs, pas toujours aussi rose qu'Hermione et lui l'aurait souhaité. Et si ce n'était que les prémices d'une...