Dis moi qui tu es et je te dirai qui je suis

● Chapitre XVI

« Cette sensation de sécurité, de t'envoler que tu ressens en prenant de la drogue n'est  qu'une illusion. Bats-toi contre cette tentation, Hinata. »
Naruto U.

"Tout le malheur des hommes vient de l'espérance."

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« Espoir. Oui, toi, où te caches-tu ? Pourquoi ne cesses-tu pas d'aller et de venir ? Quel est ce jeu auquel tu joues avec moi et qui semble me rendre si malheureux ? Quel est ce sentiment qui m'engloutit quand tu t'éloignes de moi ? Quand tu glisses entre mes doigts comme de l'eau, rendant ma vie tout aussi trouble et vide ?

Oui, vide, c'est le mot. Pourquoi me sens-je aussi vide quand je te perds ? Pourquoi mon corps, mon cœur est-il aussi meurtri ? »

Comme dans un mouvement au ralenti, le jeune homme rapporta sa bouteille de Saké à ses lèvres et buvant d'un coup, laissa le liquide à saveur âcre, brûler légèrement sa gorge.

« Oui, c'est ça, c'est ce qu'on ressent quand on perd son frère et son amour ? »

Assis sur le bord de sa fenêtre, les pieds pendant dans le vide, un blond se noyait dans l'alcool. Il regarda d'un air pensif la bouteille.

« Au fond, tu es la seule qui n'ait jamais bien voulue de moi, la seule à me faire oublier et à me comprendre »

Une semaine qu'il faisait ceci. Plus les minutes s'écroulaient, plus il avait envie de se pencher un peu plus vers l'avant pour échapper à sa conscience torturé. Pour mettre fin à ses jours. Cependant, il n'était pas du genre à fuir ainsi les problèmes. Si son frère de cœur et son ex-copine prétendaient qu'ils n'avaient plus besoin de lui, une en revanche avait amplement besoin de son soutien pour traverser l'épreuve qu'elle traversait...
Sakura.

Qui aurait cru que quelques jours après la sortie de l'hôpital, elle avait dû s'y rendre à nouveau à cause des nausées dès le réveil, à longueur de journée et des vomissements ? Qui aurait cru qu'à leur malheur à tous s'ajoutait une grossesse difficile ? Comme si tout n'allait déjà pire il fallait que le blond la soutienne alors qu'il arrivait à peine à se soutenir lui-même. Elle mangeait que peu, vomissait constamment, avait mal à l'estomac, au foie. Rien ne passait. Elle restait des heures dans son lit - car il devait garder un œil sur elle -, recroquevillé sur elle et en sueur malgré le fait qu'elle prenait les médicaments qui lui avaient été prescrit par la doctoresse Senju. Pourquoi avait-il fallu que Sakura soit atteint de cette maladie qui touchait moins de 3 % des femmes ? L'hyperémèse gravidique avait dit le médecin. Fortes nausées, nombreux vomissements tout au long de la journée, faiblesse générale, Naruto avait deviné que la perte de poids allait venir après comme l'avait dit le docteur et il commençait à le voir. Malgré le fait que Madame Senju est rassuré la rose en lui disant que généralement ceci s'arrêtait à la 16 ème semaine, elle n'avait pas semblé être rassuré et le blond non plus. Allaient-ils tenir jusque-là alors que c'était déjà compliqué à la maison ?

Le blond n'avait pas pu régler leur affaire de peur de stresser Sakura, dernière chose qu'il fallait faire pour le bien de l'être qui l'habitait cependant il n'avait pu se retenir de pousser un cri quand elle lui avait demandé de ne rien dire à Sasuke.

Flash Back

- Je ne veux pas qu'il me revienne parce que je porte son enfant, Naruto. s'était-elle justifié, le souffle court.
- Je refuse de faire ça, avait rétorqué le blond en croisant les bras sur sa poitrine. Pour moi, ce bébé est celui qui peut tous nous réunir et puis on ne peut pas lui cacher quelque chose d'aussi grave, dois-je te rappeler que c'est parce que nous avons commis cette erreur que nous en sommes là maintenant ? Nous n'allons pas reproduire la même erreur quand même !
- Non, surtout pas, mais je te demande un délai. Tu pourrais très bien courir lui apprendre la nouvelle, je ne t'en voudrais pas, car en même temps tu auras d'une façon pris ta revanche, mais je ne pense pas qu'à moi dans cette histoire, Naruto. Et si, malgré le fait que je porte son enfant, il continuait à nous en vouloir ? Je ne veux pas que mon enfant naisse dans une telle situation. Je veux qu'il soit heureux avec son père et sa mère, unis. Je ne veux pas vivre en sachant que c'est lui qui nous a réuni, que s'il n'était pas là dans mon ventre, je n'aurais aucun moyen de me faire pardonner par Sasuke... Et puis tu y as pensé, Naruto ? Et si quand il apprenait la nouvelle, il voulait me l'enlever ? Je ne veux pas que cet enfant grandisse dans une famille déchirée alors je...je t'implore de te taire...

Le jeune homme n'avait pu répliquer et avait fini par acquiescer en soupirant.
Fin Flash Back



Naruto passa ses jambes de l'autre côté de la fenêtre pour re-rentrer pile au moment où Sakura, titubant légèrement sortait de sa salle de bain, une main sur sa bouche.

- Ça ne s'arrange vraiment pas lâcha le blond en déposant sa bouteille de Saké sur sa commode.
- J'ai l'impression que ça n'ira jam-...

Elle se hâta de regagner la salle de bain et Naruto put entendre aux bruits qu'elle rendait encore le reste de son petit déjeuner, il entendit la chasse tirée, mais ne la vit pas ressortir. Il alla donc à sa rencontre et la découvrit à genoux, les bras croisés sur la cuvette baissée et la tête à l'intérieur. En l'entendant renifler, il posa une main rassurante sur son épaule...

Il comprenait un peu ce qu'elle endurait. Elle avait perdu l'attention de celui qu'elle aimait et ça, à un moment où sa présence devait être obligatoire. Ce moment difficile, elle devait le passer sans celui qui avait la possibilité de le rendre moins pénible en lui autant tout stress et en lui donnant le sourire et Naruto le comprenait assez pour rester à ses côtés. De plus, elle ne voulait encore rien dire à personne, ni à leurs amis, ni à ses parents qui se hâteraient sans doute de venir et de mettre Sasuke au courant. Seul une personne exceptée Naruto savait. Shin car Naruto avait eu besoin de quelqu'un de confiance pour s'occuper de la jeune fille quand il devait s'absenter. Le jumeau avait plutôt bien pris la chose, il avait été mis au courant de la séparation momentané - comme il l'espérait - du ténébreux et de la rose et prenait à cœur son rôle de second soutien aux côtés de la future maman.

- J'en peux plus, Naru...murmura entre deux pleurs la jeune fille, coupant net les pensées du blond.

Il la souleva un peu et la prit dans ses bras en lui caressant doucement le dos.

Voilà une des raisons pour laquelle il ne devait pas se laisser abattre, elle avait besoin de lui. Ils avaient besoin de lui. Il devait se montrer fort, car au fond de lui il savait qu'il était le seul responsable de tout ça et qu'il était le seul à pouvoir rassembler les morceaux et reconstruire le puzzle.

- Si, tu peux lui chuchota à l'oreille le blond en la serrant en peu plus fort de manière à ce qu'elle se sente rassuré et en sécurité.

Il ne put s'empêcher de le remarquer encore une fois. Elle avait maigri et il savait qu'elle n'était pas la seule...


*


Quand couché sur le côté, Hinata ouvrit les yeux, elle vit le doux visage de Sasuke, encore endormi. Elle éprouva un petit pincement au cœur alors qu'elle restait figée dans son lit. Elle se retira doucement des draps pour ne pas réveiller le ténébreux et prenant son sac pendu dans la tête du lit, elle alla dans la salle de bain personnelle du brun et elle ferma tout de suite après. Elle rinça son visage dans le lavabo et s'arrêta en passant devant le grand miroir pour se regarder un moment. Elle était vêtue d'un tee-shirt court gris et d'un shorty noir, son teint était beaucoup plus pâle qu'il y a une semaine, elle avait perdu du poids, car elle ne mangeait plus vraiment et ses cernes montraient que son cycle de sommeil n'était pas respecté.

Lentement, la brune mit ses mains sur ses joues avant de les griffer un peu comme pour s'arracher la peau. Le noir sur ses ongles lui rappela Sakura. C'était elle qui lui vernissait les mains d'habitude, elle y prenait un tel plaisir. Cela manquait à la brune, elle se sentait si vide. Rongé jusqu'à l'âme par les regrets inextinguibles, elle ne se voyait pas tomber dans la dépression. Ni même Sasuke qui fumait à longueur de journée ne le voyait. Tout comme personne ne voyait les injections d'héroïne fréquentes qu'elle se faisait dans le sang.