● Chapitre IV

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« ...il m'avait frappé. Frappé comme si il en avait eu l'envie toute sa vie, comme si il avait, longtemps, refoulé cette rage. J'avais eu mal, j'avais pleuré, encore et encore. » Hinata H.

L'amour est nécessaire à la plupart des êtres parce qu'il est un des rares moyens qui leur permettent d'oublier cette réalité
parfois douloureuse : je vis.

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PDV NEUTRE
Dans la rue - 6 Heures 20
Une jeune brune, vêtue d'une jolie robe noire et kaki lui arrivant au-dessus des genoux, marchait lentement le long du trottoir, ses cheveux étaient rassemblés dans une tresse qui pendait sur une de ses épaules. Elle jeta encore un bref coup d'œil au message qu'elle avait reçu hier soir :

"Nous n'avons pas changé de quartier, chérie"

Hinata glissa son portable dans son sac à main noire et continua sa route. Dimanche était passé tellement vite, Sakura et elle avaient à peine eu le temps de préparer un plan pour prendre la maison en main. Elles avaient été désespérées quand vers Midi elles avaient découvert le bordel qu'avaient fait Naruto et les garçons dans le salon et la cuisine cependant Dimanche avait été le jour de repos. Sasuke avait passé la matinée dans sa chambre, au grand désespoir de Sakura qui avait attendu qu'il se montre, Naruto avait nettoyé, seul, la cuisine et le salon et Hinata l'avait regardé faire. Le lundi avait ensuite surgi. Ce lundi de rentrée. Ce lundi où, à Dream's House, personne, hormis Hinata, n'avait mis son réveil. Elle avait laissé un mot à Sakura disant qu'elle était parti plutôt car elle devait faire un "détour". Dès qu'elle était sortie de Dream's House pour regagner les rues de son village natal, la réalité s'était méchamment imposée à elle.

PDV HINATA
Je n'arrive pas... Effacer les mauvais souvenirs s'avèrent plus dur que ce que j'imaginais. Les rues de Konoha me rappellent les vraies raisons de mon départ. Les souvenirs veulent m'étouffer, ils veulent me voir pleurer comme autrefois, oui cette fois, je m'en rappelle.

Flash Back - Quelques années auparavant -
- Pourquoi ?! lui hurlai-je, les larmes aux yeux. Des ans de mensonge ! Tu n'avais pas le droit ! Mentir à tout le monde !
- Baisse le ton, ici ! avait-il crié en m'attrapant par le bras. Tu n'as rien vu, tu m'entends ?
- Non ! J'ai tout vu, tu n'es qu'un menteur. Tu nous mens tous. Tu n'es qu'une ordure.

Alors là, pour la première fois, il m'avait frappé. Frappé comme s'il en avait eu l'envie toute sa vie, comme s'il avait, longtemps, refoulé cette rage. J'avais eu mal, j'avais pleuré, encore et encore. Même après avoir fini de faire ma valise, je n'avais cessé. J'avais fugué pour me réfugier dans le quartier Hamilton avec lui. C'était là que ma seconde vie avait commencé, une vie dont peu de personne connaissait l'existence. Une vie que j'avais décidée d'oublier quand j'étais parti vivre avec Shino. J'avais eu deux vies : une, où j'avais grandi dans un impardonnable mensonge et une autre, où j'avais voulu fuir une horrible vérité en vivant à Hamilton.

Et ma vie actuellement ? Était-ce une sorte de troisième ? Shino m'avait tellement couvert que je m'étais remis de mes peines les plus douloureuses, lentement mais surement. Et maintenant qu'il n'était pas avec moi ? Allais-je de nouveau sombrer ? Allais-je encore replonger ? Je me croyais assez forte pour oublier les mauvais souvenirs du passé. Mais pouvait-on vraiment oublier son passé ? J'étais revenu à Konoha, mais pourquoi ? Pour qu'il puisse être fier de moi ? Non. Ça n'avait pas était la vraie raison. La vraie raison, moi-même je ne la connaissais pas.

Je m'arrêtai net. Une petite allée sale et étroite s'enfonçait entre deux grands bâtiments, on aurait pu croire que c'était un raccourci, mais quiconque le croyait et s'y aventurait ressortait dépouillé, volé de la tête aux pieds. Je m'enfonçai dans cette allée que j'avais autrefois si souvent empruntée avant de déboucher dans un bidonville, les maisons étaient faites de tôles et de bois, les rues, très étroites, sales et boueuses étaient pleines de vieux objets, de déchets. Alors que je me dirigeai vers une des petites maisons, un garçon sortit de nulle part tenta de m'arracher mon sac des mains, je l'attrapai par le tee-shirt avant de le reconnaître. Il était brun et devait avoir 15 ans, pas plus.

Dis moi qui tu es et je te dirai qui je suis Où les histoires vivent. Découvrez maintenant