46.

413 12 2
                                    

Karol

Seb ❤️
Je vois que tu as préféré Ruggero à moi

Seb ❤️
Je pensais que tu m'aimais Karol

Seb ❤️
Tu m'as déçu, vraiment.

Seb ❤️
Sache en tout cas que demain je passerais chez toi, et attends toi à des représailles.

Seb ❤️
Il faut assumer les conséquences de ses actes.


**

Je fais les cents pas dans le couloir de l'appartement, en me rongeant les ongles. Nous sommes au beau milieu de la nuit. Il est trois heures quinze, et je n'arrive pas à fermer l'œil. J'angoisse beaucoup trop, je ne sais pas ce que je suis censée faire. J'ai peur de ce qu'il va se passer demain, lorsque je me réveillerai. De ce qu'il va se passer après, de ce qu'il va faire. Sebastian est bien trop imprévisible, et il avait l'air en colère.

Je regarde en boucle la porte au fond du couloir. Est-ce que je dois aller le voir ? Le réveiller et lui dire, pour qu'il m'aide. Est-ce qu'il pourra le faire du moins ? Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdue.

Je finis par ouvrir cette porte, la pièce est complètement noire. Je m'approche de son lit, quelques faisceaux de lumière viennent à l'encontre de son visage. Je prends une grande bouffée d'air, et lui tapote l'épaule doucement. Au début il ne réagi pas, puis petit à petit il fronce les sourcils et commence à s'agiter.

- Rugge dis-je à voix basse.

Il finit par ouvrir difficilement les yeux, il se passe les mains sur son visage et d'une voix endormie il me demande :

- Karol ? Qu'est-ce que tu fais la ?

- Tu peux venir avec moi s'il te plaît ? Il faut que je te parle je lui demande.

- Maintenant là ? demande-t-il confus.

J'acquiesce silencieusement. Il grogne et se lève difficilement du lit avant de me suivre dans le couloir.

- Attends, on va où ? me demande-t-il perdu.

J'attrape son poignet et l'aide à avancer pour descendre les escaliers. Nous arrivons dans le salon que je lui fais traverser, puis j'ouvre la porte fenêtre et m'installe sur l'une des chaises installées sur le balcon. Il s'assit à son tour face à moi. Je le détaille enfin. Il passe ses mains dans ses cheveux ébouriffés, les yeux plissés encore dans en état de somnolence. Je m'aperçois qu'il ne porte qu'un short de survêtement, il est torse nu. La lumière de la lune vient dessiner les traits de son visage, et cette image de lui a le don de me perturber.

- Alors, tu voulais me dire quoi ? dit-il en se concentrant sur moi.

Je me triture les mains. Il faut que j'ai le cran de le faire, il faut que je lui dise.
Je prends une grande inspiration.

- Je...il faut que je te parle de Sebastian.

Il pose ses bras sur ses genoux, et attends que je lui en dise un peu plus.

- Je suis désolée de te réveiller en pleine nuit pour te dire ça, ça doit sûrement te paraître absurde.

- Ça se passe mal avec lui ? me demande-t-il.

J'acquiesce doucement, étonnée qu'il ait deviné si rapidement.

- Il m'a envoyé des messages...comme de menace. J'ai peur de ce qu'il peut faire, il était furieux.

- Je peux voir les messages ? me demande-t-il doucement.

- Oui dis-je en sortant mon téléphone de la poche de mon pyjama. Tiens.

Je lui tends, l'écran allumé sur les messages apparaissant comme non ouverts. Tout en me rongeant les ongles les mains tremblantes, je l'analyse du regard. Ses sourcils se froncent, mais il semble ne pas vouloir afficher de grandes réactions.

- C'est quoi cette histoire de choix ?

- Quand il a apprit que je t'avais invité à mon anniversaire il s'est énervé, il m'a dit que c'était soit toi soit lui et que si tu venais il ne serait pas présent.

Ma respiration se bloque de plus en plus, lorsque je repense à nos disputes et aux messages qui s'affichent à la chaîne sur l'écran de mon téléphone. Attends toi à des représailles. Mais le problème, c'est que celles là, je ne suis pas sure de pouvoir les supporter. Je ne veux pas le revivre, lire la haine dans ses yeux et la peur dans les miens. Je ne me sens pas de ressentir ça une énième fois, ça suffit.

Mes yeux se brouillent sans que je ne puisse y faire quoique se soit, puis je baisse la tête vers le sol et la recouvre de mes mains.

Il passe sa main sur ma jambe, d'un geste doux et prévoyant.

- Eh, Karol ça va aller.

- J'ai peur Ruggero, je veux pas le voir, je veux pas rester seule avec lui.

- Je peux t'héberger quelques jours si tu veux, le temps qu'on trouve une solution. Tu ne peux plus continuer comme ça.

Je l'entends poser mon téléphone sur la petite table à côté de nous, puis il dépose ses mains sur mes avant bras les caressant de ses pouces.

- Écoute, je ne sais pas ce qu'il s'est passé avant ça, mais je te promets que ça ne se reproduira pas.

- Demain dès la première heure on partira chez moi, tu peux rester autant que tu veux, on trouvera une solution et personne ne te laissera seule avec lui.

Je souffle un bon coup, et passe mes cheveux derrière mes oreilles pour dégager mon visage. Ses mains sont toujours posées sur mes bras, et pour la première fois depuis quelques minutes, je lève mon regard vers lui.

- Tout va bien se passer, d'accord ?

Je hoche la tête de haut en bas, un fin sourire sur les lèvres.

- T'es sûr que ça ne te dérange pas ? je lui demande.

Il m'adresse un petit sourire réconfortant.

- Non, pas du tout.

Je lui souris à mon tour, et il se lève.

- Allé viens là.

Il m'ouvre ses bras, me fait signe de venir et comme si je savais que ce simple geste allait pouvoir me rassurer, je me blottis  contre lui.

- Tu peux aller te coucher, je te réveille demain à la première heure pour que tu puisses préparer des affaires me dit-il.

J'acquiesce toujours contre lui.

- D'accord, merci beaucoup.

~~

SMS ruggarol 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant