SMS ruggarol 2

16.

Ruggero

Ça fait déjà une bonne demi heure que nous sommes tous chez Agustin, pour préparer son anniversaire surprise. C'est Carolina qui est chargée de le tenir le plus longtemps à l'écart.

- Karol, est-ce que tu peux descendre à ma voiture pour récupérer les cadeaux s'il te plaît ? demande Gaston.

- Oui bien sûr.

Elle attrape les clefs qu'il lui tend et s'éclipse or de l'appartement. J'ai enfin l'impression de pouvoir respirer normalement. On ne s'est pas encore vraiment adressé la parole tous les deux, mais sa présence me suffit amplement pour me déstabiliser. On s'ignore complètement, et je crois que c'est le pire scénario qui pouvait se dérouler. Je me demande parfois si je n'aurais pas préféré qu'on s'insulte à longueur de journée, au moins il y aurait eu une communication.

Je continue d'ouvrir les nombreux cartons de décorations. Olivia sort toutes les guirlandes et les ballons qu'ils contiennent, et les dispose à l'aide de Valentina.

- Attends, les ballons on peut les mettre près de la baie vitrée pour ne pas perdre de place commence la blonde.

- Ouais mais les garçons voulait mettre les cadeaux là bas. Rugge ?

Je relève la tête, vers les deux filles.

- T'en penses quoi, on les met où les ballons ? me demande Olivia.

- Euh...

Je me gratte la nuque, sans trop savoir quoi leur répondre. La décoration c'est pas forcément mon truc.

- Vous n'avez qu'à les mettre vers les escaliers, et les cadeaux près de la baie vitrée.

Les deux se regardent, et s'empressent d'essayer cette disposition avant de reprendre leur discussion.

Plusieurs longues minutes s'écoulent, les décorations sont presque toutes mises en place, Jorge a l'air de ne pas encore avoir brûlé la cuisine en préparant le gâteau tandis que les autres peaufinent les derniers détails.

- Rugge ? m'appelle Gaston de la cuisine.

- Quoi ? criais-je du salon.

- Tu crois que tu peux aller aider Karol avec les cadeaux ? J'ai peur qu'Agus arrive et qu'elle soit encore en bas.

Je manque de m'étouffer avec ma propre salive. Gaston n'est pas au courant que Karol et moi sommes ex, tout comme Jorge et ses amis.
Je jette un œil à Michael qui me lance un regard de compassion, les mains plongées dans le pot de biscuits apéro.

- J'y vais répondais-je finalement.

- Merci !

Je claque la porte derrière moi, après réflexion c'est vrai que Karol est descendue il y a maintenant un sacré moment. Je dévale à petits pas la cage d'escalier. J'appréhende. Je ne sais pas ce que je vais lui dire. J'ai les mains moites, je déteste cette sensation, et pourtant j'arrive à pousser la grande porte en bois qui laisse le soleil m'éblouir. Je plisse les yeux et traverse la rue jusqu'au trottoir d'en face, c'est un peu plus loin qu'est garée la voiture de Gaston. Le coffre est ouvert, mais lorsque je me situe plus qu'à quelques mètres d'elle, j'aperçois une seconde silhouette à ses côtés.

- Tu m'expliques pourquoi je suis pas invité à cette fête ?

- Mais Agustin et toi n'êtes pas amis Seb !

Je ne m'aperçois que trop tard qu'il s'agit en fait de Sebastian. Il se tourne vers moi, et je commence soudainement à me sentir de trop dans cette discussion.

- Pardon, je vais peut-être vous laisser dis-je mal à l'aise.

- Et tu comptais me dire quand que ce con était invité ?! s'écrit-il.

Elle souffle, fuyant nos deux regards les mains appuyées contre sa hanche.

- Arrête c'est bon j'ai des cadeaux à monter, on aura cette conversation plus tard.

J'hésite à remonter, mais je n'ose pas la quitter des yeux. C'est peut-être trop risqué, je ne sais pas ce qu'est devenu ce mec, si il est encore plein de mauvaises intentions ou si c'est juste une crise de jalousie qu'il est en train de lui faire.

- J'ai envie de l'avoir maintenant cette conversation moi. Pourquoi je ne suis au courant de rien ? Et pourquoi ce clown est ici ?

- Sebastian arrête, Ruggero est là parce que c'est l'anniversaire de son meilleur ami point. Il n'y a pas d'autres explications à avoir.

Elle replonge ses mains dans le coffre de la voiture pour y retirer une veste qui recouvrait un cadeau, mais le brun lui retire son bras violemment.

- Ne fais pas autre chose quand je suis en train de te parler.

- Eh ! Sebastian tourne la tête vers moi c'est bon là, elle t'as donné des explications lâche la.

- De quoi je me mêle toi ?

Je lève les yeux au ciel. Il n'a pas changé du tout, ce mec est toujours immature.

- C'est bon Sebastian, je suis venu l'aider pour les cadeaux. On va remonter et retourner chacun de notre côté, tu n'as pas à t'en faire.

Il lui lâche le bras, et lui lance un regard qui ne me plait pas. Ses yeux sont noirs, remplis de rage, et je me demande comment un garçon amoureux peut porter un regard pareil à sa petite amie.
Elle le fuit par tous les moyens, elle tente de s'attarder sur autre chose et semble mal à l'aise.

- Et toi tu dis rien ? lui dit-il.

- On se voit plus tard Sebastian dit-elle d'un ton neutre.

Il soupire mais finit par tourner les talons. Je sens Karol se détendre et souffler à son tour à côté de moi.

- Désolée pour ça me dit-elle.

- C'est pas grave. Je t'aide ?

- Oui, je veux bien.

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