SMS ruggarol 2

89.

Ruggero

Je me tourne une énième fois dans le lit, enfonçant ma tête un peu plus dans mon oreiller comme si ça allait résoudre le problème plus vite. Il doit être aux alentours de neuf heures, Karol dort encore à côté de moi, tandis que je réfléchi à la discussion que j'ai eu avec mon père la veille. Sa position n'a pas changé, on ne s'est pas adressé la parole de la journée, même pendant le dîner du soir alors je suis partie me coucher sans d'autres explications. Je n'ai pas appelé ma mère, mais étant donné que nous partons en fin d'après-midi, je me suis dit que je lui en parlerais sur place, en Italie.

Je passe mes mains sur mon visage, épuisé, de rester bloquer sur cette histoire aussi longtemps.

- Pourquoi tu bouges autant depuis tout à l'heure ?

Je tourne la tête vers Karol et sa petite voix endormie. Elle est toujours dos à moi, la couette remontée jusqu'au cou, et je devine qu'elle n'a pas encore ouvert les yeux.

- Pour rien t'inquiète pas, tu peux te rendormir.

Elle ne répond rien et quand je pense qu'elle essaye de se rendormir, je l'entends se retourner. Elle vient déposer sa tête sur mon torse, et sa main sur mon ventre tandis que je mets mon bras sur ses hanches.

- C'est moi qui t'ai réveillé ? je lui demande doucement.

Elle secoue la tête de haut en bas, les yeux clos.

- Qu'est-ce qui va pas ? me demande-t-elle.

Je reste silencieux un instant. Mes doigts font des vas être vient le long de son bras, et mes yeux restent fixés sur le plafond éclairé par les rayons de soleil.

- C'est mon père.

- Je sais que c'est difficile pour toi rugge, mais je suis persuadée que ça va s'arranger.

- Il est borné je lui réponds.

- Ça me rappelle quelqu'un.

Je souffle un rire, puis elle fini par se redresser et prendre place face à moi.

- Ton père est borné mais ça ne veut pas dire qu'il restera sur sa position pour toujours. Lui aussi va se remettre en question, comme toi tu as su le faire, et vous trouverez forcément un terrain d'entente. Il est têtu, comme toi, pas con au point de perdre son fils.

Je sais qu'elle a raison, parce que mon père peut avoir des réactions excessives mais il ne reste jamais dessus bien longtemps. Il nous aime trop pour ça. Hier, c'était simplement une façon à lui de me dire qu'il n'était pas d'accord avec ma décision, je sais qu'il ne coupera jamais les ponts avec moi ou avec mon frère, il en est incapable.

- Oui, tu as sûrement raison.

- Évidemment que j'ai raison.

Je ri en la regardant, elle me sourit et revient se blottir contre moi. Elle réfugie sa tête dans mon cou, pendant que j'encercle sa taille de mes bras.

- Mais tu m'as réveillé donc tu me dois un massage et un petit déjeuner.

J'éclate de rire face à ses conditions, tandis que je sens son sourire se former sur ma peau.

- Même pas en rêve.

**

J'amène la dernière valise devant la porte d'entrée. Ashley nous regarde faire en essuyant la vaisselle près de l'évier, tandis que mon père n'a pas dénié sortir de son bureau pour nous aider, et ça a le don de m'énerver. Karol n'arrête pas de me demander de me calmer, qu'il doit avoir du travail et qu'il viendra nous dire au revoir, mais cette situation me rend malade. Quand je suis prêt à faire des efforts, lui s'enferme dans une pièce pour fuir ses problèmes.

- Karol ? Il faut qu'on parte on va être en retard je crie à travers le couloir.

Ça doit faire une bonnes dizaines de minutes que je l'attends, près des bagages, devant la porte d'entrée.

- J'ai un problème rugge me répond-elle.

- Quoi comme problème ?

- J'ai perdu ma bague, et je partirais pas sans ma bague.

Je soupire en me tapant le front à l'aide de la paume de ma main. Il manquait plus que Karol alias - la fille qui perd absolument toutes ses affaires -  perde sa bague.

- Tu voudras laisser un mot à ton père ?

Je reporte mon regard vers la cuisine. Ahsley me regarde, sirotant un verre de vin, attendant patiemment que je réponde à sa question.

- Parce qu'il ne va pas sortir de son bureau pour nous dire au revoir ?

Elle hausse les épaules.

- Tu sais comment est ton père.

Je me retiens de lever les yeux au ciel, excédé qu'elle parle de lui comme si elle le connaissait depuis toujours. On dirait ma propre mère qui parle, et je déteste ça.

- Rien. Je ne veux rien lui laisser, il n'aura qu'à m'appeler quand il sera prêt.

- C'est bon je l'ai retrouvé !! s'écrit Karol au même moment en sortant de la chambre.

Je pivote, elle lève sa main face à moi tout sourire, me permettant d'apercevoir le bijou autour de son doigt.

- On peut partir me dit-elle en souriant.

Je lui souris, elle empoigne ses valises et nous nous tournons en même temps vers la copine de mon père.

- Passe une bonne journée Ahsley, merci de nous avoir accueilli.

Elle sourit - sincèrement - à Karol et lui dit qu'elle est la bienvenue en la saluant à son tour.

- Bonne journée Ahsley lui dis-je à mon tour avant de me tourner et d'empoigner la poignée de la porte.

- Bonne journée, passez un bon vol.

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