Les Péripéties de Rachida ( En Pause)

vingt et deux

Une semaine ! C'est ce que j'ai pris pour réfléchir à comment partir de chez thierno.

Une semaine pendant laquelle les journées étaient interminables. J'étais au bout de ma vie et les hormones n'étaient pas en reste. J'étais tellement sensible, je pleurais pour un rien. Cette sensibilité rajoutée à mon stress, à ma souffrance autant interne qu'externe me consumait à petit feu. Limite, j'étais au bord de la dépression.

Et c'est qui était plus dur, c'est le fait d'agir, de faire semblant comme si tout allait bien, autrement dit jouer la comédie devant thierno pour ne pas l'inquiéter le pauvre, il fait de son mieux pour que je me sente à l'aise.

Dès qu'il rentre à la maison il me bombarde de questions sur le moindre détail de ma journée. Moi alors je raconte deux trois trucs en étant autant vague que possible tout en évitant son regard. Je sais qu'il n'est pas dupe qu'il sait que je lui raconte des salades mais c'est comme ça. Je vais pas quand même lui dire que " ta femme me maltraite et me prive de nourriture toute la journée etc etc.... " non merci, je préfère garder ça pour moi même, je ne veux pas être la cause de leur dispute malgré que je n'arrive à l'empêcher néanmoins, je ne vais pas envenimer la chose.

Après avoir retourné la situation dans tous les sens, j'avais décider de partir aussi loin que possible de cette maison. Je savais qu'en le faisant j'allais faire du tort à thierno mais, il fallait songer à moi d'abord à mon enfant. Il était hors de question de rester une nuit de plus sous le même toit que "cette diablesse " alors ce jour, dès que Thierno et sont petit frère sont sortis comme d'habitude, je suis rentrée illico dans  "ma chambre " pour ranger mes affaires. Je ne l'ai pas fait la nuit car chaque matin thierno a pris pour habitude de venir toquer à ma porte histoire de connaître comment a été ma nuit et si par hasard il avait trouver mes habits rangés, il aurait eu des soupçons et ça, c'est la dernière chose que je souhaite.

J'ai attendu que sa femme parte pour le marché comme elle le fait chaque matin à la même heure et à mon tour, j'ai pris la tangente. Par chance, il n'y avait que des enfants qui jouaient dans la cour. Toute façon même s'il y avait des grandes personnes, ça n'aurait rien changer. Ces gens, je les évite depuis que je suis là. D'ailleurs, je ne quittait presque pas l'intérieur de la maison, le peu de fois que je suis sorti c'est en compagnie de thierno. Parfois quand il rentrait du boulot, il exigeait à qu'on aille se promener un peu pour me dégourdir les jambes qui ne cessent d'être enflées.

Partir juste comme ça sans rien dire à personne comme une voleuse ? Non je ne peux faire ça, surtout pas à thierno, il mérite mieux après tout ce qu'il a fait pour moi donc, avant de partir, j'avais pris la peine de lui griffonner quelques mots sur un papier il restait à savoir où le cacher de tel sorte qu'il sera le seul qui aura accès. Je faisais des vas et viens entre le salon et la terrasse à la recherche d'une possible cachette. Inutile de vous souligner que leur chambre était fermée à double tour. Chaque jour avant que sa femme ne parte au marché, elle prenait la peine de fermer à clef leur chambre soit disant que je pourrais être une voleuse en plus d'être sans "scrupule" c'est ça qu'elle me crachait chaque matin sur le visage.

Pendant que je faisais de cents pas pour trouver où planqué le petit mot adressé à thierno, mes yeux se sont posés sur son caftan, il était suspendu sur les chaises en plastiques dans le salon. S'il ya une remarque que j'ai faite, c'est qu'il le porte chaque soir pour la prière de 19 heures et celle de 20 heures alors, quoi de mieux pour cacher une chose dont j'ai envie que lui seul ai accès ? en plus il ne bouge jamais des chaises sauf quand il est sale et par chance il a des poches. Sans tarder j'ai donc introduit le papier à l'intérieur d'une des poches, je me suis assurée qu'il soit bien au fond et je l'ai remis exactement comme il était.