-Tu n'es pas obligé de partir tu sais ? Me dit calmement la dame pendant que, j'essaie de me lever difficilement afin de récupérer mon sac et tailler la route.
- Pardon ? Fis-je comme si je n'ai rien compris pourtant, c'était pas le cas, j'avais bel et bien compris, je voulais néanmoins qu'elle reprenne, le temps pour cerveau d'analyser sa proposition.
- Je disais que tu peux rester avec nous même si c'est pour cette nuit qui s'annonce déjà me dit-elle avec le même ton calme que la première fois.
- Non! Répond-je à contre cœur, je ne peux rester avec vous, je vais y aller et encore merci pour tout.
Bien sûr que mon cerveau me criait de rester mais , mon cœur n'était pas d'accord, je voulais pas abuser de leur hospitalité, en plus je commence à en avoir assez qu'on m'héberge et pour qu'au finish on me traite comme une peste.
- Et tu comptes aller où ? Me demanda-t-elle de but en blanc me sortant par la même occasion de la bataille qui se jouait entre mon cœur et mon esprit.
- Je...... chez....... bégaie-je , pas du tout crédible, c'était débile.
- Tu sais ma fille commença-t-elle un peu amusé de mon manque de crédibilité, dès que je t'ai vu, j'ai compris directement que tu avais des soucis et, je suis certaine que tu n'as nulle part où aller et, en tant que mère, je ne peux te laisser partir ainsi avec ton état sans avoir insisté ! Comme tu vois, il commence à se faire tard, reste avec nous pour cette nuit , tu partiras demain si tu le souhaites mais, accepte mon gîte et couvert pour cette nuit.
Elle m'avait désarmé et démasqué en un rien de temps. Parfois je me demande comment les gens font pour cerner quelqu'un en un coup d'œil. Et le hic dans tout ça, c'est qu'elle a vu juste, il se faisait tard, je n'avais nulle part où aller et je n'avais pas assez d'argent.
Finalement, c'est mon cerveau qui a remporté la bataille car, je suis restée. C'était la meilleure des choses à faire pour mon bébé et pour moi.
Elle m'avait ramené chez elle et fit tout son possible pour que je me sente à l'aise.
Cette quinquagénaire se nommait Adama Sylla et la plupart des gens l'appelait affectueusement N'nah( maman en langue soussou) Sylla et, d'après ce que j'ai compris , elle était une femme en or, et elle était brave. Elle est du genre qu'on appelle chez nous ici " Guinée wouré" ( qui veut dire femme battante).
Elle avait perdu son mari il ya bien des années et s'est battu toute seule comme la lionne qu'elle est pour élever ses quatre enfants dont les trois étaient des filles. D'après ses explications les deux aînées étaient déjà mariées et vivaient chez leur maris dont l'une d'entre elles vivait dans une autre région. Puis venait le troisième du nom de Abdoulaye et la petite dernière Bountouraby Soumah qui sont respectivement Étudiant et élève.
Elle m'expliquait comment elle s'est battu pour que les deux derniers de ses enfants poursuivent leur étude car, les deux autres avaient abandonné quand elles se sont mariées. Ce qui est très fréquent chez la plupart des filles ici de zapper les études au profit du mariage ( chose que je condamne en passant, le mariage n'est pas la terminaison, quand on se marie avant la fin du cursus, il faudra alors se battre pour poursuivre les études afin d'être indépendante à la longue, ça nous éviterait de s'asseoir les mains dans le ventre et attendre tout d'un homme, même le prix du sel, donc les girls mariage ou pas on fonce, nous sommes des warriors 💪).
N'nah Sylla était du genre qui se lève à l'aurore pour se rendre au port afin d'acheter du poisson frais. Revenir à la maison, le fumé (poisson) pour après repartir au marché le revendre puis, acheter les condiments pour la cuisine et alimenter sa petite boutique du quartier.
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Les Péripéties de Rachida ( En Pause)
Ficción GeneralEntre mariage précoce, viol , et violences conjugales que réserve l'avenir à Rachida ?? pour en savoir plus cliquez sur lire 🙏