DEUX

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~Rachida ~


Le temps a filé rapidement, nous étions à une semaine de la rentrée des classes et, j'étais hyper contente contrairement à certains de mes camarades qui souhaiteraient que les vacances se prolongent.

Moi , j'ai toujours aimée apprendre, connaître des nouvelles choses. Avant même que mon frère ne réussisse à convaincre baba de nous inscrire à l'école, je passais mes matinées à traîner près des salles de classes qui n'étaient que trois à l'époque, j'étais encore très petite mais, je retenais très vite. À force d'écouter le maître enseigner les enfants via la fenêtre, j'arrivais déjà toute seule à compter jusqu'à trente et j'avais maîtrisée les vingt-six lettres de l'Alphabet . C'est fièrement et avec des étoiles dans les yeux que ,je le répétais à mon frère chaque soir dès qu'il rentrait de son collège qui se situait au village voisin et c'est ce qui l'a motivé de plus pour convaincre baba de nous amener à l'école, il disait que je suis trop intelligente , que je dois étudier et notre père a fini par céder très difficilement.

Au début de chaque rentrée je suis enthousiaste, sachant que je vais apprendre des nouvelles choses, bien que je sois "une fille " comme les gens aiment le dire à croire que c'est un handicap, j'ai réussi à m'imposer devant les garçons, j'ai cette facilité de compréhension et je suis aussi très attentive. Si toute fois j'arrive à l'université en priant fort pour que ça soit le cas, je sais ce que je vais devenir, je rêve d'être ingénieure, ah oui mon objectif c'est d'atteindre et exploré ce cercle très fermé, réservé presqu'aux hommes, sachant pertinemment que les sciences exactes c'est mon fort, je sais que je vais y arriver que Dieu me donne la chance d'aller jusque là-bas.

À une semaine de la reprise des cours j'étais déjà prête, néné grâce à ses maigres économies avait réussi cette fois à me coudre un nouvel uniforme et de m'acheter quelques fournitures scolaires. Baba avait certes accepté qu'on partent à l'école Diami et moi mais , il prenait pas en charge nos études, là il avait été catégorique , c'est nos mères qui se charbonnent pour ça, aider parfois par mes aînés.

Quelques jours plus tard, nous avions repris le chemin de l'école, c'était un plaisir de revoir les camardes mais surtout, de reprendre les cours. Je me levais dès l'Aube et après la prière, j'aidais du mieux que je peux avec les travaux ménagers avant d'aller en cours et à quatorze heures après l'école, on part étudier le Coran. Nous avions très rarement l'occasion de prendre le petit-déjeuner avant d'aller àl'école, souvent c'était pas près et pour ne pas être en retard, on préférait revenir à la récréation pour manger vu que nous habitons qu'à quelques minutes du collège. C'était ça notre routine pendant toute l'année scolaire.

Aujourd'hui étant dimanche donc jour de repos, je me suis permise de me prélasser un peu sur le matelas en paille qui me sert de lit. Je me sentais toute étourdie et un peu bizarre , de nature flemmarde en ce qui concerne les corvées, je détestais trop les jours de congés pour la simple raison qu'il faut faire le linge, assainir, laver des bols .... faire le ménage en général, oh combien je déteste ça . Chaque dimanche il fallait que néné me gronde pour que je sorte du lit et aujourd'hui n'est pas spécial, elle venait de rentrer pour la énième fois dans la chambre.

- Rachida, si tu ne sors pas toute suite de là tu auras à faire à moi, est-ce que tu as vu le soleil dehors ? Les habits ne vont pas se laver tout seuls jeune fille, si je rentre à nouveau et je te trouve là tu vas voir de quel bois je me chauffe.

Ayi ma petite maman est fâchée oh, elle disait ça les mains sur les hanches avec un visage faussement énervé , c'est drôle de la voir ainsi elle s'énerve très rarement et elle ne m'a jamais frappé même si elle me menace souvent avec.

Les Péripéties de Rachida ( En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant