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Laël

27 Janvier
10:54

Après que Connor soit sorti, tous les regards se sont tournés vers moi.

Moi : Notre mère est enceinte.
Leni : C'est bien, non ?
Moi : Sauf qu'elle est malade.
Anaïs : Mais ça se soigne. N'est-ce pas ?
Moi : Elle a un cancer de phase terminale. Les médecins disent qu'il n'y a plus d'espoir. Il lui reste un an à vivre. Hosnia n'accepte pas ça.
Maëlan : Et le bébé ?
Moi : Maman a décidé de le garder. De toute façon, c'est trop tard. Elle est déjà à trois mois de grossesse. Un ultamitum s'est posé. C'est, soit on le met en centre d'adoption, soit l'un de nous l'adopte. On aimerait que ce bébé grandisse dans un environnement stable et assez normale. Seul Hosnia et moi sommes en couple. Mais...
Sonia : On ne peut pas élever cet enfant tous les deux. Mes parents n'ont jamais rencontrés Laël et on n'est même pas fiancés. Mes parents ne comprendront pas.
Moi : Voilà. Du coup, on a demandé à Hosnia de le faire mais elle a refusé. Elle a dit qu'elle ne pouvait pas dire à cet enfant qu'elle n'était pas sa mère et qu'il va la détester.
Chiara : D'après ce que vous nous dites, Hosnia n'a pas vraiment refusé. Le fait qu'elle apprend que sa mère est malade embrouille déjà son esprit. Et elle veut s'occuper de cet enfant. C'est juste que pour l'instant, elle a besoin de temps pour mettre ses idées au clair. Elle a besoin de faire de l'ordre dans sa tête. De peser le pour et le contre.
Anaïs : Je vais aller la voir. Même si elle dit vouloir rester seule, je sais qu'elle a besoin de soutien.
Abby : Je viens avec toi.
Chiara : Moi aussi.
Sonia : Je vous accompagne.

Les filles montent voir ma sœur malgré mes recommandations.

Hosnia

11:11

Je sors de la douche quand j'entends qu'on frappe à la porte. Je me dirige vers celle-ci tout en laissant verrouillée.

Chiara : Hosnia, c'est moi.
Anaïs : Et moi.
Abby : Et moi.
Sonia : Et moi.
Chiara : Tu sais. On ne va pas sortir d'ici.
Abby : Pas tant que tu ne nous auras pas ouvert la porte.
Anaïs : Et que tu ne nous auras pas parlé.

Je décide d'ouvrir la porte en sachant qu'elles vont pas lâcher l'affaire et referme immédiatement une fois qu'elles sont à l'intérieur. Je pars m'installer dans le lit et elles viennent avec moi et se mettent autour de moi.

Sonia : Je sais que c'est pas facile. Moi aussi, je ne réalise pas ce qui se passe. Mais c'est la vie. Tu ne pourras rien y faire. Mais j'espère de tout cœur que tu trouveras un médecin qui saura la soigner.
Chiara : Laël nous a raconté ce qui s'est passé.
Anaïs : Tu sais, tata Iris est forte. Elle vous a élevé tous les quatre. Elle a travaillé durement pour en arriver à là. Elle a mis au monde des enfants formidables.
Abby : Et ce bébé. Ça sera ton petit frère ou ta petite sœur. Tu imagines la chance qu'il ou elle a d'avoir des frères et sœurs comme vous. Il a besoin de toi. Et à chaque fois qu'il te verra, il verra ta mère.
Chiara : Et je vais te dire quelque chose. Ce n'est pas que tu ne veuilles pas élever cet enfant. C'est plutôt que tu as peur. Parce qu'un enfant, c'est délicat. Mais cet enfant va t'apporter une joie. Tu seras heureuse de l'entendre pleurer, de l'entendre rire, de l'entendre gazouiller, de l'entendre crier, de la voir ramper, de le voir marcher, de le voir manger, de le voir aller à l'école. C'est vrai. Ça va te faire un pincement au cœur de l'entendre t'appeler maman ou de l'entendre appeler Connor papa. Mais au fond de toi, je sais que tu seras heureuse.
Moi : Mais ce n'est pas moi sa mère.
Anaïs : Mais vous aurez le même sang, la même chaire.
Moi : Et si je l'élève mal. Et si je suis une mauvaise mère.
Sonia : Ta mère te montrera comment faire au début. Et il n'y a pas mieux que les conseils de sa mère.

De là, les larmes recommencent à couler. Comme s'il y avait encore de l'eau dans mon corps. Mais c'est sans compter sur les filles qui me prennent dans leurs bras, faisant redoubler mes pleurs.

11:43

Après m'être calmée, les filles sont retournées auprès de leurs copains. Je décide donc de me prendre un gilet et d'aller voir mes parents. J'ai pris ma décision.

En passant par le salon, je remarque qu'il n'y a personne. Je récupère mes clés et me dirige vers la maison de mes parents.

Arrivée devant la demeure de Mr et Mme Al Maktoum, j'appuie sur la sonnette qui se trouve à droite de la porte. Quelques secondes, j'entends des pas s'approcher et je vois mon père ouvrir la porte.

Moi : Les garçons sont là ?
Papa : Oui, ils sont avec ta mère dans sa chambre.
Moi : Laël aussi ?
Papa : Il vient d'arriver avec Sonia.

Je me dirige vers la chambre tout en parlant avec mon père.

Moi : Viens. On va les voir.
Papa : Je veux un câlin d'abord.

Je me tourne vers lui et le prends dans mes bras. Je le sers de toutes mes forces.

Moi : Désolée pour tout à l'heure.
Papa : T'en fais pas. Allez, allons voir ta mère.

Je me desserre de son emprise et on se rends dans leur chambre. Mon père passe devant et ouvre la porte. Je me cache derrière lui, puis me fraye un chemin pour aller me blottir dans les bras de ma mère. Je lui chuchote un désolée tout en lui faisant un bisou sur la joue.

Maman : Ça va ?
Moi : Moui.
Maman : Désolée de mettre toute cette pression sur vous. Je sais que ce n'est pas facile.
Moi : C'est pas grave.
Daegan : T'es toute seule ?
Moi : Oui. Je pensais que Connor était ici.
Laël : Il est sorti courir. On ne l'a pas vu depuis.
Moi : Ça fait combien de temps ?
Laël : Une heure.
Moi : Je reviens. Je vais l'appeler.

De Bagra à Peufra MilitaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant