De Bagra à Peufra Militaire

!103!

9 Décembre
13:45

Nous sommes mercredi et nous venons de sortir du bureau de la gynécologue. D'après ce qu'elle nous a dit, les garçons vont bien. Ils grandissent super bien mais que je vais devoir arrêter de travailler énormément. Donc je vais devoir prendre mon congé maternité d'ici la fin du mois. Ce qui me laisse très peu de temps pour tout mettre en ordre.

Avec Connor, nous reprenons donc la voiture et nous allons à l'entreprise.

18:16

Maman : Alors ? Qu'a dit la gynécologue ?
Moi : Elle a dit que les garçons allaient bien et qu'ils grandissent comme il se doit aussi.
Connor : Et elle a aussi dit qu'Hosnia a jusqu'à la fin du mois pour prendre son congé maternité. Sinon, elle devra l'hospitaliser pour être sûr qu'elle ne se fatigue pas.
Lydia : Hosnia.
Moi : Je sais. Je dois arrêter de travailler. Mais ce n'est pas comme si c'était si fatiguant que ça. Je suis assise dans un bureau toute la journée. Je me lève seulement pour aller aux toilettes ou pour aller prendre à manger. Et encore. Des fois, ce sont les autres qui emmènent mon repas. Et puis, ce ne sont que mes doigts et mon cerveau qui travaillent, pas mon corps.
Maman : Jeune fille. Tu as intérêt à te mettre en arrêt d'ici la fin de ce mois, si tu ne veux pas perdre tes enfants à force de te surmener. Je dois te rappeler que tu es enceinte de jumeaux. C'est encore plus dur que d'être enceinte d'un seul bébé. Alors arrête tes caprices.
Moi : Mais je ne fais pas de caprices, maman. Je prends juste mes responsabilités en tant que chef d'entreprise.
Papa : Ton entreprise marche très bien quand tu n'es pas là deux jours sur cinq, ma chérie. Tu peux les laisser se débrouiller encore trois mois sans toi. Et puis, quand les garçons seront là, vous verrez comment faire. Mais ne mets pas ta santé en péril pour l'entreprise.
Connor : Et je vais m'occuper de l'entreprise le temps de ton congé. Tu pourras toujours travailler de la maison de temps à autre. Prends du temps pour toi.
Moi : D'accord. Je prendrai mon congé. Mais d'abord laissez-moi tout mettre en ordre.
Sandra : Vous inquiétez pas quand elle sera à la maison, je vais prendre soin d'elle.
Moi : Tu as cours je dois te rappeler jeune fille.
Sandra : C'est bientôt les vacances. Donc je vais pouvoir rester à la maison. T'as oublié ?
Maman : Elle a des trous de mémoire. C'est l'un des effets de la grossesse. Je l'ai remarqué depuis la dernière fois quand on t'a demandé la date de l'échographie.
Moi : Tu as eu ça aussi ?
Maman : Oui, pour tes frères.
Moi : C'est normal alors.
Lydia : Oui. Tu verras après la grossesse, tout ira mieux.
Moi : J'espère.
Papa : Laël et Sonia doivent venir manger. Vous restez avec nous ?
Connor : Avec plaisir.
Papa : Super. Je vais juste les appeler pour voir à quelle heure ils arrivent.

Mon père sort du salon et va dans le jardin pour passer son appel. Quant à moi, je récupère mon téléphone et envoie un message à mon mari concernant une envie soudaine de mangues vertes. Il sort donc son téléphone, me regarde et dit aux autres qu'il revient. Il sort de la maison avec Sandra et ils partent je ne sais où.

Lydia : Où est-ce qu'ils vont ?
Moi : M'acheter des mangues, je pense.
Maman : Tu en as envie là ?
Moi : Oui.
Maman : Tu as souvent des envies ?
Moi : Non. Mais là c'est de plus en plus fréquent.
Lydia : Tu as des envies de quoi principalement ?
Moi : De mangues, de fraises, de cornichons et de glace à la vanille.
Lydia : Tu devrais faire un petit stock de tout ça chez toi. Ça te permettra d'en avoir sous la main dès que tu en as envie.
Moi : D'accord. Je ferai ça dans la semaine en sortant du travail.

Je finis à peine de parler que je vois Connor et Sandra arriver avec un sachet. Je le récupère des mains de mon mari et pars dans la cuisine me préparer une assiette avec du sel avant de retourner au salon.

Moi : Merci.
Connor : De rien. C'est normal.
Lydia : Ça se voit que tu ne tiens pas de ton père.
Nolan : J'ai fait quoi encore ?
Lydia : Quand j'avais des envies et que je te demandais d'aller en chercher pour moi, tu soufflais et tu disais toujours que j'étais saoulante.
Connor : Vraiment ?
Moi : Ça m'étonne de toi, beau papa.
Nolan : C'est vrai. Mais en même temps, c'était quand tu me réveillais à deux heures du matin. Sinon, j'étais ravi d'aller chercher pour toi.
Moi : Je comprends.
Connor : Une chance que tu n'as pas eu une seule envie la nuit.
Maman : Ne te réjouis pas trop vite. Ça peut arriver.
Connor : J'irai avec plaisir. C'est pour nos enfants.
Moi : T'es un amour.
Connor : C'est normal, c'est tout.
Laël : Salut tout le monde.

Nous nous tournons vers l'entrée du salon et voyons mon frère et Sonia. Ils viennent nous faire la bise et s'assoient avec nous. Nous commençons à papoter comme à notre habitude, jusqu'à ce que nous revenons sur le sujet de ma grossesse. Encore.

Sonia : Vous avez déjà choisi les prénoms ?
Connor : Oui.
Lydia : C'est quoi ?
Moi : On ne dit rien pour l'instant. Ça sera une surprise. Comme vous connaissez déjà le sexe des bébés, on a décidé de garder le secret.
Connor : Vous le saurez quand Hosnia accouchera.
Maman : C'est pas juste.
Moi : Je sais. Désolée. Mais on tient à garder ça entre nous pour l'instant.
Papa : Je comprends moi. Et puis, je suis sûr que vous avez choisi de beaux prénoms pour vos enfants.
Nolan : Exactement. On a confiance en vous.
Moi : Merci. Vous êtes des amours.
Laël : Ça fait bizarre de t'entendre dire « des amours ». C'est pas quelque chose que tu ferais d'habitude.
Moi : Je sais. Avec la grossesse, je suis devenue plus sentimentale.
Sonia : Moi je trouve que ça lui va bien.
Moi : Merci. Mais j'avoue que j'ai pas l'habitude de m'entendre parler comme ça.