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13 Mars
2:26

Je suis actuellement en salle de travail avec Connor. J'essaie de gérer ma respiration comme je peux mais je dois avouer qu'avec les contractions, c'est bien trop compliqué. J'essaie de faire tous les exercices que j'ai appris par le biais de la sage-femme et en suivant les cours pour les mamans, mais rien n'y fait. Je suis toujours autant stressée et j'ai toujours autant mal.

Sandra et Delhia sont restés à la maison avec mes frères qui sont encore là. Je n'ai réveillé personne avant de venir. Je ne voulais pas inquiéter mes parents, alors j'ai demandé à mon compagnon de bien vouloir m'aider à aller à la clinique. Sur le chemin, les contractions se rapprochaient de plus en plus et j'ai fini par perdre les eaux en sortant de la voiture.

Ça fait déjà plus d'une heure que je suis dans cette salle. Connor est en stress à mes côtés. Je ne sais pas encore comment ça va se passer. Je sais que j'ai des risques de faire une césarienne et j'espère que je ne passerais pas par cette étape. La sage-femme et l'infirmière sont passés il y a une vingtaine de minutes pour vérifier les constantes des garçons ainsi que les miennes. La sage-femme devrait passer d'ici dix minutes pour me dire si je peux mettre la péridurale en fonction de mon col.

Moi : Connor ?
Connor : Dis-moi ? Tu as besoin de quelque chose ?
Moi : Appelle nos parents et dis leur de venir avec les enfants s'il te plaît. J'ai besoin de les voir.
Connor : T'es sûre ?
Moi : Oui. Je vais pas pouvoir attendre plus longtemps avant de les voir. Et il faut que je parle à nos mamans. C'est les seules qui pourront m'aider.
Connor : Je vais dans le couloir.
Moi : Merci.

Il part quelques minutes et revient en même temps que la sage-femme.

Sage-femme : Vous êtes à 5. On va devoir attendre que vous voyez à 8 ou 9 pour vous emmener en salle d'accouchement. Étant donné que le travail avance plutôt bien mais que vous êtes enceinte de jumeaux, je vais vous mettre la péridurale.
Moi : Maintenant ?
Sage-femme : Oui.

Elle commence à installer tout le matériel et m'explique comment ça fonctionne. Une fois que tout est en place, elle part de ma chambre et nous laisse avec mon mari.

Connor : C'est bon. Ils sont en route. Nos parents ont récupéré Delhia. Sandra est allé avec Daegan et Maya. Et les autres ont pris une autre voiture. Ils devraient être là dans un peu moins de vingt minutes.
Moi : D'accord. Tu peux prendre mon ...

Je souffle un moment en sentant une contraction et appuie sur la petite télécommande pour envoyer une dose d'anesthésie péridurale, en espérant que la douleur soit moins forte. D'un coin de l'œil, je vois Connor prendre mon brumisateur, ce que j'allais lui demander avant ma contraction, dans mon sac et en pulvérise un peu sur mon visage.

Connor : Ça va ?
Moi : J'ai mal.
Connor : Courage mon cœur. Tu vas y arriver. Penses à autre chose. Tu aimerais qu'on parte en vacances quelque part avec les enfants ?
Moi : New York ou Londres ? Ou peut-être une île ?
Connor : C'est comme tu veux. Tu préfères attendre que les jumeaux ont combien de mois pour y aller ?
Moi : Je sais que les nourrissons peuvent voyager à partir de trois semaines. Mais je préfère attendre d'avoir un rythme avec eux avant.
Connor : Et si on partait pour notre anniversaire de mariage l'année prochaine ?
Moi : Les jumeaux auront un an. Delhia en aura presque deux. Et Sandra aura 18 ans. Ce serait pas mal pour des vacances.
Connor : J'organiserai tout ça. Ça va mieux ?
Moi : Un peu oui. J'ai encore un peu mal mais je supporte. Tu sais où ils en sont ?
Maman : On est là.
Moi : Maman.
Maman : Tu comptais pas nous prévenir avant que t'accouches, c'est ça ?
Moi : Je voulais pas vous inquiéter vu l'heure qu'il était. Les enfants sont où ?
Maman : Dans le couloir.
Lydia : Ma fille. Courage.
Maman : On sait que c'est dur. Mais ça va aller. Tout va bien se passer.
Moi : Je sais que ça va bien se passer. Mais je peux pas m'empêcher de m'inquiéter.
Lydia : Connor. Vas avec les enfants. Laisse-nous entre femme.
Connor : Appelez-moi si besoin.

Il sort rapidement de la chambre sous les ordres de sa mère et referme la porte derrière lui.

Maman : On sait toutes les trois que ça va être compliqué. On sait que plus le temps passe, plus les craintes augmentent. Mais on est tous là. On te soutient. Tu vas y arriver. Tu es forte. Beaucoup plus que tu ne le penses. Tu as su traverser tellement d'épreuves seule, tu pourras accoucher sans craintes. Sois en sûre.
Moi : J'ai déjà dit à Connor que s'il devait choisir entre nous trois, qu'il choisisse les enfants. Mais si les choses tournent mal, aidez-le s'il vous plaît.
Lydia : Tu vas y arriver. Ne penses pas à ça. Maintenant, penses à tes enfants. Ils ont besoin de toi.
Moi : Je veux les voir.
Maman : Tu veux sortir de ce lit ? Marcher te fera un peu de bien, je pense.
Moi : Vous m'aidez ?
Lydia : Bien-sûr.

Avec l'aide de ma mère et de ma belle-mère, je sors de mon lit d'hôpital et me mets debout pour me diriger vers ma famille dans le couloir en emmenant ma potence pour la péridurale.

Moi : Salut vous !
Maya : Comment ça va ?
Moi : Je suis fatiguée. Mais je suis contente de pouvoir rencontrer ces petits bouts de chou.
Laël : T'es sûre que tu peux te lever ? T'as l'air de lutter pour tenir debout.
Moi : Ça va aller. Si ça va pas, je vous dirais.
Sandra : Tu aurais dû me réveiller et me dire que c'était le moment.
Moi : Tu t'inquiètes déjà trop pour moi.
Sandra : T'es ma mère, c'est normal.
Moi : Non justement. C'est moi qui devrais m'inquiéter pour toi. Attends. Quoi ?
Sandra : Oui. Je sais que tu me considère comme ta fille depuis quelques temps. Et j'ai commencé à réfléchir à tout ça. À tout ce que tu as fait pour moi depuis que mes parents biologiques m'ont abandonné. Et tu as fait beaucoup plus en 1 an que ce qu'ils ont fait pour moi durant 16 ans de ma vie. Alors oui, tu es ma mère. J'ai pris du temps à me faire à l'idée mais je peux pas le nier à présent.

Suite à son discours et à cause des hormones, je ne peux m'empêcher de verser des larmes de joie.

Moi : C'est gentil ma chérie.

Sandra se place devant moi et me prends dans une étreinte que je lui rends, bien évidemment.

Sandra : Pleure pas.
Moi : C'est difficile à faire, vu la situation.

Je crie de douleur quand une contraction me prend soudainement. Je vois les regards inquiets de mon mari, de ma mère et de ma belle-mère.

Moi : Ça va. Vous en faites pas.
Connor : Tu préfères pas retourner dans la chambre ?
Moi : Si. Tu m'aides ?

Je vois Connor venir à mes côtés et m'aider à aller dans ma chambre d'hôpital.

De Bagra à Peufra MilitaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant