Dernière Lettre

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Je ne pensais pas que cette lettre serait écrite un jour, mais j'ai tendance à pensée que c'est obligatoire. Je l'écris ici, là où tout à commencé, là où j'ai commencé à raconter notre belle histoire d'amour.

Le pardon, est une des dernières phases du deuil. Je veux la passer. Je veux y croire, croire que j'en ai enfin finis avec toi. Tu as tourné la page, moi aussi je veux le faire, surtout maintenant, sachant que des gens veulent de moi et prendront soin de moi.

J'ai traversé toutes les phases, du plus intense au plus doux.

J'ai été dans le déni, j'ai refusé tout ça. Combien de fois je me suis forcée à ne pas voir ce qu'il se passait. J'ai essayé d'ignorer tout les signes, les red flags, ton comportement si mauvais avec moi. Je me suis forcée à fermer les yeux car j'étais amoureuse de toi, sûrement un peu trop. J'ai été si persuadée par tes mots, par de l'espoir, par des mensonges que un jour toi et moi nous existerions que j'en ai tout oublié. Je me suis laissée faire, laissée emmené dans ton monde. Je t'ai laissé me façonner comme celle que tu voulais, pour au final me repousser quand je devenais trop embêtante. Je t'ai laissé m'usée jusqu'au sang, aux larmes, à la douleur. J'ai refusé de voir que ça n'arriverait jamais, que nous ne naîtront jamais. Toi et moi, on ne sera jamais ensemble, je ne te laisserais jamais me découvrir une nouvelle fois, je ne te laisserais jamais tout m'apprendre. Je ne me serais jamais cru si j'avais dit ça plus tôt, car c'est ce que je désirais le plus au fond de moi.

J'étais énervée, enragée, je n'arrivais même pas à le contenir. Quand j'ai vu que tu m'avais trahis, que tu avais joué avec moi, je t'ai hais d'une haine que je n'avais encore jamais connue. J'ai littéralement expérimentée le "de l'amour à la haine il n'y a qu'un pas". J'étais passée de la fille amoureuse à la fille en soif de vengeance, vengeance que je n'ai jamais eu. Je t'ai maudit, si fort. Je voulais te faire souffrir, j'avais des dizaines, des centaines d'idées pour me venger, une envie si intense d'accrocher dans tout les bâtiments toutes tes si belles promesses que tu m'as fait alors que tu étais en couplé. Je voulais venir te voir, t'insulter, te frapper. Je voulais venir chez toi à l'improviste et tout déballer devant ta famille, absolument tout. Je voulais te détruire autant que tu m'avais détruit sans la moindre compassion.
Je t'en voulais tellement de ne pas avoir été là pour moi les mois qui ont suivis, alors que j'avais besoin d'aide. Je t'en voulais de m'avoir envoyé ce message ce jour là, de ne pas avoir essayé de savoir comment j'allais, car tu n'as aucune idée de ce qu'il s'était passé. Tu n'avais aucune idée de la tentative de suicide, tu ne savais rien de ce que j'avais enduré et porté, tu n'avais pensé qu'à ton bien personnel ce jour là. Je te détestais de pas avoir été là lors de mon Burn-out. Je t'en ai voulu de ne pas avoir tenu tes promesses de toujours être là pour moi, que si ça n'allait pas je pourrais venir vers toi.

Après ça, j'étais triste. Aussi appelé ironiquement "Mitski phase".
L'attention si étrange que tu m'apportais me manquait tellement. Les discussions sans intérêt qu'on avait, les appels en groupe, les stupides kermits que tu m'envoyais, tout me manquait. Je me retrouvais à relire nos messages, à nouveau sentir mon cœur battre sur les "je t'aime" ou les "Tu es un ange". Je suppliais pour que tu reviennes, je te cherchais constamment. Je voulais que tu me vois tout les jours, je voulais passer devant toi. Je voulais que tu regrettes, que je te manque, et que tu reviennes à genoux vers moi. Tout nos eyes contact devenaient une raison pour moi de me lever le matin, tout ces moment si stupide mais si précieux hurlaient en moi, je me sentais vivre que dans tes yeux. J'ai découvert ce que c'était que le vrai manque de l'amour, le vrai ennuie, la vrai douleur. Je ne savais rien faire à part tout repasser en boucle en moi. Je m'imaginais t'approcher à l'improviste, m'excuser. Je t'imaginais toi venir, t'excuser, et m'embrasser. Je voulais que tu m'aimes, encore, après tout ça, après la douleur, après qu'on se soit déchirer mutuellement. J'étais si triste de voir que mon absence ne te faisait rien, que tu trouvais tellement de filles à mettre à tes pieds. Je mettais cette robe que tu aimes tant pour espérer que tu me regardes à nouveau, même si ce n'était qu'un désir passager, un désir uniquement animal, tu me manquais tellement que j'aurais accepté d'être à toi.

J'ai marchandé, j'ai imaginé, un peu trop longtemps, un peu trop récemment. Ces eyes contact, ces like, ces "vu de profil". Je m'imaginais un monde, je m'imaginais trop. J'ai appris que tu ne me détestais pas. A partir de là je me t'ai imaginé revenir, t'excuser, me dire que tu m'aimais encore et que tu t'en voulais pour tout. Je te cherchais, je voulais voir ces rêves se produire. Je t'ai débloqué de partout, je t'ai visé, j'ai essayé d'être la plus attirante possible pour te faire regretter tes choix, comme si me sexualiser te ramènerait. Je me suis dit que on était destiné à se retrouver, que tu avais changé, que tu t'en voudrais. Je m'étais imaginée, toi essayant de te racheter auprès de mon entourage qui te déteste, et moi t'aidant autant que possible à regagner leurs cœurs. Je m'étais imaginée grandir à tes côtés, apprendre, découvrir, et repartir sur des meilleures bases que celles sur lesquels on s'était quitté.

Puis j'ai accepté. J'ai accepté le fait que toi et moi, c'était finit. Que nous n'existerons plus jamais. J'ai accepté, que mon message t'ai blessé, t'ai marqué et t'ai fait te remettre en question, j'en étais même fière. J'ai accepté que tu étais proche d'elle, et qu'elle était proche de toi. Que vous deux, vous étiez beau. J'ai compris, que tu n'étais pas celui dont j'avais besoin, même mieux, que je n'avais besoin de personne. J'ai compris que je ne méritais pas ça, mais quelque chose de plus beau, de plus vrai, de plus honnête, de plus sincère. Je méritais d'être la priorité de quelqu'un.

Alors, doucement, je me suis détachée des derniers bouts de toi. Je t'ai vu, comme quelqu'un de normal, un random, quelqu'un que j'ai connu à un moment, mais plus maintenant. J'aurais des milliers de choses à te raconter, sur ce qui s'est passé dans ma vie, j'aurais aimé avoir cette fameuse dernière discussion, mais je m'en sors largement mieux sans.

J'avais encore du mal à te voir, à ne pas essayé d'être simplement vivante par toi, mais j'y arrive là, j'y suis. J'ai réussi à dire honnêtement "Je suis sûre qu'il prendra soin d'elle". A ce moment, personne dans la pièce ne l'a sus, mais moi je l'ai compris. J'ai gagné, je suis loin de toi.

La dernière chose qu'il manque, est le pardon.

Tu as trop de confiance en toi pour t'excuser, je sais que de ton point de vue tu n'as rien fait de mal, donc ce pardon sera en l'air.

Je te pardonne, tu es un adolescent, tu as fait des erreurs et en refera. Je te pardonne, d'avoir totalement détruit tout ce que je faisais, tout ce que j'essayais de faire. Je te pardonne, S****, car tu n'as jamais su ce que tu faisais. Tu étais un petit garçon, un peu paumé, qui essayait de grandir avec d'étranges exemples.
Ces pardons sont l'espoir que tu n'étais pas qu'un être mauvais, l'espoir que tout n'était pas que la pour faire souffrir des gens.

Maintenant, comme tu l'as si bien fait, je tourne la page.

Je n'oublie pas tout ce que tu as fait, bien sûr. Malheureusement ça restera gravé encore un moment, car c'est ça aussi la vie. Mais malgré ça, je me relève.

J'existe, sans avoir besoin d'être dans les yeux de qui que ce soit.
J'ai trouvé ce que c'était que les relations saines, ou du moins ce qui s'en rapprochent.
J'ai trouvé quelqu'un qui m'aide, sans le savoir, à encore avancer.

Je sais que tu t'es remis en question. Je sais que tu fais attention avec Elle.

Alors, merci d'avoir été dans ma vie. Merci de m'avoir fait grandir. Merci d'avoir créé cette nouvelle méfiance qui va m'aider dans mon avenir. Merci d'avoir été sur mon chemin, pour m'avoir rendu plus forte. Merci d'avoir été mon ami, de m'avoir aidé quand j'allais mal, de m'avoir fait pleurer de rire quand j'en avais besoin. Merci d'avoir été la personne que j'ai le plus aimé. Merci de m'avoir fait débloquer des souvenirs, des blocages ou autres.

Je te souhaite du bonheur, de l'amour et de la joie dans ton avenir.

Moi en tout cas, je les aurais.

Bonne continuation

Nuits bruyantesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant