𝟙|𝕃𝕖 ℂ𝕠𝕞𝕞𝕖𝕟𝕔𝕖𝕞𝕖𝕟𝕥

108 7 5
                                    


CHAPITRE 1 :

«Quand même la mort ne nous effraie plus, que nous reste t-il ? »

AURORE :

- BAGARRE, BAGARRE, BAGARRE ! hurlent les détenues.

Les cris me désorientent à mesure que les coups me brûlent la peau. Ma langue perçoit malgré elle, le vil goût métallique qui se répand dans ma bouche, me donnant la nausée.

Je reçois un énièmes coups au visage, je ne saurais dire c'est le quantième ni depuis combien de temps ça dure mais la douleur se fait de plus en plus superficielle.

Mona la montagne -c'est comme ça qu'on l'appelle ici- est assise sur moi et semble bien déterminée à me défigurer ou à me tuer je ne sais pas. 110 kilos de muscles et de rage, mes yeux ne distinguent plus clairement les traits de son visage, juste le regard injecté de sang qu'elle laisse couler sur moi. 

Un nez épaté, des taches de rousseur et un carré aussi noir que l'ébène si mes souvenir son bon. Elle terrorise tout le monde ici, sauf peut-être mes codétenues, c'est surement la raison pour laquelle elle m'a pris en grippe ces quatre dernières années.

Les gardiennes viennent finalement disperser la foule et retirer Mona de mon corps. L'air bifurque jusqu'à mes poumons telle une tempête, je peine à voir clairement les murs gris qui nous entourent, tout est flou, si flou.

- Détenu 178 ! C'est le jour de votre sortie, ne faites pas tout foirer, me relève une gardienne.

Elle grimace en observant mon visage et tente de me stabiliser. D'elle dégage une odeur de cigarette et de café froid, elle sent comme lui, et ça me donne la nausée. Mon cerveau disperse mes pensées de lui-même, jusqu'à me rappeler les paroles qu'elle vient de prononcer.

Ma sortie...

Je ne sais pas par quelle magie j'ai été libéré ou disculpé et je ne ne veux pas le savoir. Ma présence ici ne me dérangeait pas, je ne suis pas particulièrement heureuse de sortir d'ici et je n'aurais pas été particulièrement heureuse de rester.

Mais ça ne me dérange pas, je ne suis pas heureuse, je ne l'ai jamais vraiment été ou que je sois, alors a quoi bon tergiverser a ce propos.

Je marche avec peine jusqu'à ma cellule, les yeux rivés sur le sang que mes mains ont essuyé de mon visage. Je crache au sol celui qui c'est accumulé dans ma bouche, puis relève la tête vers la petite pièce insalubre dans laquelle je dors depuis maintenant quatre ans. Thelma m'y attend les pieds balançant dans l'air depuis le lit superposé au-dessus du miens.

- Une bagarre Rey' ? Tu t'améliores juste avant ta sortie ? Grâce à toi j'ai pu filer en douce dans les cuisines pour récupérer des puddings au chocolat, rie-t-elle.

Son sourire illumine la pièce morose mais ses sourcils froncés viennent poser le tout. Je l'ignore et vient prendre place sur mon lit en dessous d'elle.

Elle se met à citer toutes les possibilités de mettre Mona en isolement avant mon départ pendant que mes yeux analysent les barreaux de son lit rongé par la rouille.

- Tu m'écoutes Rey' ? apparaît sa tête sur le côté du lit.

- Oui je t'écoute Thel', je répond en tournant la tête vers elle.

- Tu sais où tu vas aller ?

- Mon avocat a dit que des gens venue tout droit de Washington DC venait me chercher, dis-je en me redressant sur les coudes.

Under Protection (Only Yours...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant