𝟛𝟛|𝕍𝕚𝕟𝕘𝕥-𝕙𝕦𝕚𝕥

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CHAPITRE 33 :

« Le mal est facile, le bien demande beaucoup d'effort - Théognis de Mégare »

NILS :

« - C'est fou ça quand même, les fichiers semblent tout à fait normal pourtant, s'émerveille Andreas a l'autre bout du fil.

- C'est le but, espèce de débile ! Ce que je veux savoir c'est la situation du bureau. Morgan ? Il a parlé ?

- Il n'est pas là depuis trois jours, il est parti avant la fuite, je ne sais pas si il est au courant.

- Morgan sait toujours tout ! Il est forcément au courant. Et Evans ?

- Il est au courant, il s'en moque. Il a dit que si une catastrophe arrive ce sera de ton ressort.

Je me gratte le front et pianote machinalement sur mon ordinateur. C'est de mon ressort ? Au dernière nouvelle rien de tout ça ne serait arrivé si lui et le commandant Morgan se mêlaient de leurs affaires, au lieu de m'imposer des choses, et des gens.

- Andreas tu vas me trouver ce qui c'est passé avec ces putain de fichiers. Je ne vais pas tarder à revenir sur Washington.

- C'est noté boss, à plus »

Je repose le téléphone sur le bureau à la fin de l'appel, tout est en train de virer à la catastrophe. La fuite de fichiers date d'il y a maintenant deux jours, Laurel n'a pas vraiment donné de nouvelle depuis qu'elle est retournée à Lyon et ça me fait cogiter plus que de raison.
Par contre, ses paroles tournent en boucle dans ma tête, celle à propos d'Aurore Hayes.

Je ne l'ai pas aperçu après le départ de Laurel, elle est restée enfermée dans sa chambre avec Izis toute l'après-midi y compris toute la soirée. Ce que j'ai entendu cependant, c'est des pleurs, j'ai l'impression qu'elle a fait ça un bon bout de temps.

Izis n'est ressorti de la chambre qu'en plein milieu de la nuit pour me prévenir qu'elle prendrait la chambre de Dré pour les prochains jours. Je ne m'y suis pas opposé, je m'en fiche un peu pour dire vrai.

Si elle veut se lancer dans une quête visant à sauver Aurore d'elle-même, grand bien lui fasse, moi ce que je veux c'est que cette fille n'entraîne pas mon unité dans son naufrage.

Je me redresse de la chaise de mon bureau et m'étire légèrement. Je quitte la chambre et me dirige vers la chambre d'Aurore par automatisme. J'ouvre grandement la porte et me confronte à l'obscurité de la pièce. La lumière du couloir vient l'éclairer, elle est là, étendue sur le lit, les yeux rivés sur le plafond, dans un état totalement catatonique.

- Hayes ?

Elle ne bouge pas d'un pouce, ses yeux gardent leurs cibles. Les derniers événements me reviennent en tête et l'image d'elle criant qu'elle veut mourir s'imprime dans ma mémoire.

Mourir...bordel. Est-ce que le fait de constamment mal interpréter ce qui se trame dans sa tête me déroute ? Oui, bien entendu...Mais c'est une criminelle, ils ont tendance à en faire des tonnes pour qu'on les prenne en pitié et que l'opinion publique se tourne en leurs faveurs.

Biaisé par mes opinions je n'aurais pas pu deviner qu'elle était sincèrement éprise d'un mal profond. Est-ce que j'ai essayé de le voir ? Non, peut-être pas en effet, mais peut importe, je ne suis pas un putain de génie de la lampe pour manifester ce genre de chose.

J'entre dans la chambre et tire les rideaux pour laisser entrer la lumière naturelle, je m'approche du lit, et remarque qu'elle ne réagit même pas à la lumière du jour. Je claque des doigts devant ses yeux à plusieurs reprises mais aucune réaction de sa part.

Under Protection (Only Yours...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant