𝟙𝟟|ℂ𝕣𝕚𝕤𝕖

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CHAPITRE 17 :

« Les douleurs légères s'expriment, les grandes douleurs sont muettes - Sénèque »

NILS :

Je garde les yeux rivés sur elle alors qu'elle dort profondément depuis un moment déjà. Elle s'est réveillée à plusieurs reprises durant la nuit, toujours prise d'une extrême panique. Je n'ai pas cherché une seule fois à la calmer et je ne suis même pas sûr qu'elle ait remarquée ma présence, elle sombrait a chaque fois très rapidement dans le sommeil.

Elle a beau dormir à poings fermés, ses sourcils se froncent à intervalle régulier, comme si elle se débattait continuellement dans ses rêves. Et ça ne m'étonnerais pas si c'était le cas, mais de qui se débat-elle ?

Je passe une main sur mon visage et repose les yeux sur mon téléphone. Aucun appel manqué.

Bordel, pourquoi ils n'appellent pas ? Pourquoi elle n'appelle pas ?

Le court temps que j'ai passé en dehors du Rhodes Island a presque été aussi éprouvant que celui que je passe quand j'y suis. La nouvelle la plus désagréable possible m'est tombée sur le dos...

- Bonjour, chuchote une voix.

Je relève les yeux vers l'entrée de la chambre où se trouve l'infirmière de la veille.

- Bien dormis, j'espère ? elle demande.

Je me contente d'hocher la tête sans rien dire.

- Je pense que Madame Davis ne va pas tarder à se réveiller, je repasse dans trente minutes, sourit-elle en notant sur son carnet les constantes affichées sur les moniteurs.

Je grimace à l'entente de ce nom puis acquiesce alors qu'elle quitte la chambre.

"Madame Davis..."

Ma grand-mère et ma mère sont les seules femmes de ma vie à porter et à avoir porter ce nom, j'aurais préféré que ça reste de la sorte.

- Salut, chantonne une voix.

Je tourne la tête vers l'entrée et découvre Andreas, c'est le sourire aux lèvres qu'il entre dans la chambre, suivis de près par Izis qui sautille légèrement. C'est sûrement leurs arrivés agitées qui poussent Aurore a quitté son sommeille.

- La belle au bois dormant est debout ? interroge Izis.

Aurore leur jette un coup d'œil rapide et se retourne pour enfoncer sa tête dans l'oreiller.

- Vous êtes gêné qu'on ait compris votre petit jeu ?

Je fronce les sourcilles et demande à Andreas de répéter ce qu'il vient de dire. De quel jeu parle-t-il ?

- Votre petit jeu ! Je vous ai cramé, vos disputes et vos piques, c'est pour cacher le fait que vous vous bécoter en cachette, répète-il en jouant des sourcils.

Aurore se redresse net, ses yeux prêts à sortir de leurs cavités alors que moi, seul l'incompréhension me noue le cerveau.

- Oh, c'est bon, entre les menottes dans la voiture, le fait que tu aies dormi dans cette chambre où je ne vois qu'un seul lit et pour couronner le tout, elle est enregistrée au nom de Davis, pas besoin de nous le cacher, énumère Andreas.

- Enterrez moi par pitié, murmure Aurore en retombant sur le matelas.

Je lève les yeux au ciel et jette à nouveau un regard sur mon téléphone. Toujours rien.

Under Protection (Only Yours...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant