𝟚𝟟|ℙ𝕣𝕖𝕤𝕤𝕖𝕟𝕥𝕚𝕞𝕖𝕟𝕥

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CHAPITRE 27 :

« Il n'y a ni présent ni futur, il n'y a que l'éternel recommencement du passé - Eugène O'Neill »

AURORE:

Cinq jours sont passés depuis la rencontre avec Cassandra et Jonathan. Cinq jours depuis que je sais qu'ils sont mariés lui et Cassandra, et qu'ils ont même une petite fille. Une petite fille nommée Love. L'a-t-il fait exprès ? Ou peut-être étais-ce le choix de sa femme ?

Lorsque nous sommes rentrés ce soir-là, la curiosité m'a poussé à demander à Andreas combien d'années d'étude il fallait pour atteindre les métiers que le couple exerce. Si pour Cassandra les années ne se comptent pas en nombre, pour Jonathan c'est plus compliqué.

De ce que j'ai pu comprendre il à dû faire du droit pendant un moment et son métier de conseiller n'est pas l'étape finale des études qu'il a pu suivre. Ça ne m'étonne qu'à moitié, il avait de grande ambition à l'époque et son père en avait des plus grandes encore.

Mon paternel avait raison, je ne joue vraiment pas dans la même cour.

En faisant ma valise pour quitter New York j'ai retrouvé la fameuse carte de visite qu'Andreas avait récupéré des mains de Jonathan. Elle était soigneusement cachée derrière ma trousse de toilette. Je l'ai jeté quand on a quitté l'hôtel...

Je n'allais pas la garder. Pour faire quoi  ?

Je n'ai pas envie de remuer le passé, Eden est bien suffisant. Les fantômes n'ont qu'à rester tel qu'ils sont, je n'ai pas besoin qu'ils prennent vie une nouvelle fois.

- On est arrivé, O', m'informe Andreas à l'avant de la voiture.

Je relève la tête vers lui pour acquiescer, quittant mes pensées. Il berce un regard inquiet sur moi puis quitte le véhicule pour venir ouvrir ma portière. Je le remercie silencieusement et emboîte le pas de Nils vers l'énorme bâtiment fédéral.

Mes yeux parcourent les murs aux inscriptions gouvernementales et mon cœur se sert dans ma poitrine. C'est légal de souffrir autant depuis si longtemps ?  Je suis coupable d'un crime, c'est vrai et j'en ai accepté le châtiment.

Mais Eden et mon père aussi... Pourquoi le karma ne leur tombe pas dessus ? Je suis la seule à subir tout ça. Ce n'est pas juste...

- Aurore !! hurle Izis en se ruant sur moi.

Elle prend mon visage en coupe et l'observe sous toutes ses coutures. Je la fixe pendant sa minutieuse observation et ne manque pas les larmes qui dansent dans ses yeux.

Pourquoi est-elle dans un état pareil ? Pour mes blessures ? Je n'espère pas, elle n'a pas besoin de se mettre dans un état pareil pour ça. C'est la routine, n'est-ce pas...

- Je suis désolé, j'avais dis que ça allait bien se passer et... et ce n'était pas le cas. Je ne sais même pas comment te le dire autrement, mais je m'excuse au nom de nous tous, on aurait dû mieux faire.

Mes lèvres s'incurvent dans un sourire contrit et elle me le rend deux fois plus large. J'apprécie son implication, mais ce n'est pas nécessaire autant d'excuses, tout d'abord car c'est la faute de Nils. Puis parce qu'avec Eden rien n'est prévisible, ils ne mettront un terme à rien, je suis bien là seul à le pouvoir...

- Faut qu'on fasse soigner tes bleus, dit-elle en me traînant jusqu'à la salle de réunion, sans prêter un regard aux garçons qui nous observent depuis le début.

Alors qu'elle fouille dans les placards, sûrement à la recherche d'une trousse de secours, ma tête bourdonne sans fin. Mon cerveau paraît flotter dans ma boîte crânienne, s'échouant sur les paroies de ma tête de temps à autre, entraînant des migraines chaque fois plus fortes.

Under Protection (Only Yours...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant