𝟛|𝔻𝕠𝕦𝕔𝕖 ℕ𝕦𝕚𝕥

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« NDA : Je me permet de prévenir avant la lecture, mais dans ce chapitre il y a pour la première fois une évocation peu subtile du s*icide, elle peut-être un peu cru pour les gens que ça trigger. Bonne lecture à tous  tout de même 🫶»

CHAPITRE 3 :

« La violence, sous quelque forme qu'elle ce manifeste, est un échec - Jean Paul Sartre »

AURORE :

La maison a toujours été peu isolée et je m'en rend compte à chaque pas fait sur la moquette froide, le vent d'automne semble s'infiltrer par tous les moyens au sein de la maison. L'odeur désagréable qui circule avec lui me ferait presque oublier que mes yeux ne cessent de glisser sur les taches rougeâtres présentes au sol, elles ne sont jamais parties.

Quelques souvenirs de cette époque me reviennent en mémoire, j'ai tant rêvé de partir d'ici, que ma présence aujourd'hui me paraît ridicule. Cette pièce est le témoin de tellement de choses que je voudrais oublier, un témoin silencieux et pourtant si bruyant. Chaque imperfection que ces murs portent me reflète les miennes, cette pièce se contente d'être un miroir géant, me renvoyant en pleine face la médiocrité de mon existence.

Je tire sur les manches de mon sous pull pour garder plus longtemps la chaleur qui s'échappe de mon corps, le tissu roulé en boule dans mes poings provoque une disparition de celui qui couvrait amplement mes épaules et mes clavicule. J'ai froid..

Je zieute la fenêtre qui m'a laissé découvrir le monde durant mon enfance, le bois qui l'entoure est usé mais la vitre, elle, est en parfait état. Je fixe le reflet qu'elle me renvoie, et doute quelque minute de mon apparence. Un corps étrangé obstrue ma gorge, forçant mon estomac à se nouer, mes yeux s'humidifient et laissent échapper quelques larmes.

Je me laisse glisser au sol et ramène mes jambes contre mon flanc, mon corps est secoué de grelot à mesure que la moquette froide sous mes fesses me transfère son absence de chaleur. Mon cœur bat à un rythme inhabituel, comme retenue par des barbelés, enchaîné à un bateau sur le point de couler, je ne souhaite qu'une chose, avoir moins froid mais je ne veux pas me couvrir dans les draps qui ornent le lit, je ne peux pas.

- Aurore qu'est-ce que tu fais ? me fait sursauter une voix.

Je relève la tête et me heurte aux yeux vert d'Izis. Ses iris sont si vertes, c'est troublant, je n'ai jamais compris la génétique, je n'ai jamais cherché à comprendre de toute façon, mais la tout de suite, une multitude de questions sur la machination de la mélanine des yeux de couleurs m'assène le cerveau.

- Ça fait 10 minutes que je t'appelle, reprend-t-elle.

Ma gorge s'assèche, je ne l'ai même pas entendu arriver, alors m'appeler ? Mon cerveau me joue des tours, que je ne trouve vraiment pas marrant. Je reporte mon attention sur ses lèvres pleine qui se mouvent, elle parle, mais je ne l'entend pas vraiment. Ses ongles peints de rouge se heurtent successivement contre sa cuisse, dans un effets domino en rythme, ses yeux se plissent une demis seconde me forçant à être plus attentive à ce qu'elle me raconte.

- Peu importe, tu n'as mangé que de la salade aujourd'hui, il est temps de manger correctement. Andreas est allé chercher des pizzas, sourit-elle.

Je saisis la main qu'elle me tend et la laisse me tirer vers l'avant, une fois sur mes deux jambes, sa paume plus chaude que la mienne rompt le contact. Elle s'attarde quelques secondes sur mes jambes, un peu comme l'a fait son commandant tout à l'heure, son visage se froisse un quart de seconde et revient à la normale lorsque ses yeux regagnent mon visage encore blessé.

Under Protection (Only Yours...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant