𝟝|𝔽𝕣𝕒𝕟𝕟𝕪

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CHAPITRE 5 :

« Il n'y a peut être pas aujourd'hui de préjugé mieux enraciné que celui-ci, s'imaginer que l'on sait en quoi consiste exactement ce qui est moral - Friedrich Nietzsche »

AURORE :

Ai-je déjà dit que je n'appréciais pas Nils Davis ? Non ? Et bien je le dis, je n'apprécie pas Nils Davis !

Son air suffisant et le mépris qu'il arbore comme un trophée me rendent malade, je ne lui ai rien fait et pourtant il me traite comme si j'étais la pire des ordures, je ne demande pas à ce qu'on devienne ami, juste un peu de respect mutuel.

Ça ne fait même pas 48 heures que nous nous sommes rencontrés et pourtant j'ai l'impression de le supporter depuis des mois, je ne savais même pas que c'était possible d'être autant hostile vis à vis d'une personne qu'on ne connaissait pas la veille.

Alors que je m'installe dans un des fauteuils du salon, l'atmosphère s'y électrise, le regard froid greffé sur moi me donne envie de retourner dans la chambre que j'occupe à l'étage, mais ce serait lui rendre service et je ne suis pas disposé à le satisfaire.

- Je vais faire les courses, ne soyez pas méchants l'un envers l'autres, résonne la voix d'Izis dans l'entrée

S'ensuit le grincement de la porte qui se referme, laissant derrière lui le silence sans fin dans lequel nous sommes plongés, les minutes passent et inévitablement Nils ouvre la bouche pour être désagréable.

- T'es une grande fille, si on t'abandonne ici quelque heures tu ne vas pas aller assassiner le voisinage j'espère, dit-il ironiquement.

- C'est fait exprès le « S » à la fin de chacun des prénoms des membres de ton unité ? Vous vous êtes concerté ou t'es un genre de fétichiste des lettres de l'alphabet, je me contente de demander.

Un rire aussi faux que le sourire qu'il me vend résonne dans l'air, ses yeux se plissent légèrement, laissant apparaître de légères pattes d'oies en leurs coins, lorsqu'il rouvre les yeux, ses pupilles ont engloutit ses iris déjà très foncé, désormais je fait face a deux billes noir presque aussi profonde que deux trous noir, prés a tout aspirer sur leurs passage.

- Je ne t'apprécie pas et aussi surprenant que ça puisse paraître les autres non plus, ils sont courtois, gentils si tu préfères. Jamais, je dis bien jamais des gens travaillant pour le gouvernement ne pourront apprécier une personne qui se permet de tuer pour le plaisir, crache-t-il.

Pour le plaisir ? C'est ça sa conclusion ? Mon cœur remonte dans ma gorge, mais je tente de garder la tête haute aussi longtemps que je peux, même si ce n'est qu'un court instant, je ne peux pas le laisser me juger alors qu'il ne me connaît pas, si ?

- Tu es quelqu'un d'extrêmement présomption, pour le plaisir ? Qu'est-ce que tu en sais ? Je n'ai jamais dit que j'avais apprécié, ce n'est pas du tout le cas d'ailleurs, je réponds.

- Parce que tu penses que je vais croire les paroles d'une personne incarcérée pour homicide volontaire et qui semble n'en avoir rien à faire ?

Ma main vient saisir le pendentif qui pend à mon cou par réflexe, je n'avais même pas remarqué qu'il l'entourait cette nuit, c'est surement une bonne chose, j'aurais sûrement tiré dessus pendant ma crise et il se serait cassé.

- Je n'ai pas besoin qu'une personne que je ne connaissais pas il y a quarante-huit heures me croit, ce dont j'ai besoin c'est que tu me foutes la paix ! dis-je sévèrement.

Under Protection (Only Yours...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant