Under Protection (Only Yours...)

𝟚𝟛|𝕃'𝕚𝕞𝕡𝕒𝕔𝕥

CHAPITRE.23

« L'égoïsme régit le monde - Arthur Schopenhauer »

AURORE :

// Flash Back - 6 ans en arrière //

- T'es sûr de toi ?

- Oui, oui, je réponds à nouveau.

- Je ne suis pas sûr, moi, gémit-elle.

- Aaaargh Abby', arrête, tu veux ? Arrête de t'en faire pour moi !

- Comment veux-tu que je ne m'en fasse pas ? Depuis cet hiver t'es toute bizarre, tu me dirais si quelque chose n'allait pas, hein ?

Absolument pas.

- Mais oui, je te dis tout. Tu le sais bien, je mens.

Ça fait des années que je mens, je peux le faire encore un peu. Elle s'en va, alors à quoi bon changer de version ?

Elle n'a pas besoin de savoir ce que mon père a fait. Elle n'a pas besoin de savoir mon cadeau de noël de cette année...
Elle n'a rien besoin de savoir. Elle se doit de partir dans l'ignorance...

Ça va aller, tout va aller comme sur des roulettes...
Il suffit de respirer un bon coup, de sourire comme d'habitude et elle partira sans regrets, sans se retourner, sans s'inquiéter.

- On garde contact surtout et je veux que tu te fasses plein d'amis jusqu'à mon retour, d'accord, murmure-t-elle, les yeux baignés de larmes.

Elle ne reviendra pas, nous le savons toutes les deux, du moins, moi je le sais. Abbygail est talentueuse, je suis certaine qu'elle obtiendra pleins de supers rôles là-bas et qu'elle ne reviendra jamais. Même pas pour un sous, mais c'est gentil de sa part d'y croire pour nous deux.

- Tu ne tarderas pas à me rejoindre à L.A, j'en suis certaine ! Il y a plein d'artistes talentueux là-bas, tu mérites ta place parmi les plus grands pianiste, s'émerveille-t-elle.

- Arrête de t'éparpiller papillon, concentre-toi. Tu vas aller tourner ta première série, ne pense qu'à ça, surtout pas à moi, à Sam, au lycée ou je ne sais quoi, seulement toi et la série.

Elle mâchouille sa lèvres inférieure et hoche la tête. Ses bras viennent encercler mes épaules, dans une pression tendre et tellement forte à la fois. Cette accolade ne m'empêche cependant pas de sentir ses mains trembler contre mes omoplates, et d'entendre les courts reniflements qu'elle émet dans mon cou.

J'en viens parfois à me demander à quel moment elle a laissé son empreinte sur mon cœur. Parce que lorsque mes bras l'encercle à leurs tours, je n'ai aucune envie de la lâcher.

À quel moment est-elle devenue importante au point où son absence va me déchirer un peu plus chaque jour, je le sais. Mais ce n'est pas la fin du monde tout de même, n'est-ce pas ? Je vais m'en sortir, je n'ai pas le choix.

J'inspire fort et expire le tout par les narines lorsque je nous écarte.

- Tu réponds à mes appels, O'. Tu as intérêt, je ne te laisserai pas m'ignorer ou mettre fin à notre amitié ! dit-elle en glissant ses méches folle dérirere ses oreilles.

Je lui offre un sourire, sans réponse, c'est tout ce que je peux faire. Je connais l'issu de tout ça...

Je ne répondrai pas. Par honte ? Désespoirs ? Ou simplement par lassitude, je ne sais pas, mais je sais qu'une fois qu'elle sera loin, ce sera terminé. Notre amitié mourra avec le surnom qu'elle est la seule à m'attribuer....